Dossier d’œuvre architecture IA32110355 | Réalisé par
  • opération ponctuelle
moulin à eau
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Communauté d'agglomération Grand Auch Coeur de Gascogne
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Grand Auch Coeur de Gascogne - Gascogne auscitaine
  • Commune Roquelaure
  • Lieu-dit Moulin Neuf
  • Cadastre 1818 D 770  ; 2019 D 556, 928
  • Dénominations
    moulin
  • Parties constituantes non étudiées
    bief de dérivation, vanne, pont, étable, fournil

Le Moulin Neuf de Roquelaure est mentionné dans la documentation écrite depuis le milieu du 16e siècle. À cette période, Jeanne d’Albret fait donation à Antoine de Roquelaure des biens et droits qu’elle possédait à Roquelaure, dont plusieurs moulins parmi lesquels figurent probablement le Moulin Neuf (Saint-Martin, p. 32-35). La première mention explicite du Moulin Neuf date de 1596. Guillaume Mailles, meunier à Mirepoix et habitant le moulin de Saint-Orens, prend alors en afferme le « Moulin Nau » contre 213 sacs de blé (AD 32, E 1220, cité par G. Saint-Martin, p. 39). Il reste peu de vestiges de cette période et tous sont concentrés dans la partie ouest du bâtiment : maçonneries en moyen appareil, piédroits d’une porte chanfreinée et bases maçonnées (fonction indéterminée).£Une importante campagne de travaux paraît avoir eu lieu dans les années 1619-1620, sous l’impulsion d’Antoine de Roquelaure qui fait aménager au même moment les canaux d’irrigation du château du Rieutort qui se déversent dans le Gers au niveau du Moulin Neuf (AD 32, E 94, cité par C. Bouguereau et par G. Saint-Martin). L’essentiel du moulin date de cette période comme en témoignent la porte à arc en anse de panier sur la façade sud et les deux hautes fenêtres éclairant la salle des meules sur l’élévation nord. Le pont qui longe le moulin côté amont et les passages d’eau visibles en aval semblent aussi dater en grande partie de cette campagne de construction.£Une nouvelle campagne de travaux a lieu vers 1768 sur la chaussée et le pont du moulin (G. Saint-Martin, p. 114). Le moulin pourrait avoir été agrandi vers la fin du 18e siècle ou les premières années du siècle suivant. La surface semble avoir été doublée vers l’est, à partir de la grande arche visible dans la salle des meules. Le premier étage et les combles sont aussi certainement ajoutés à ce moment-là. Il est intéressant de noter qu’au moins trois bornes routières d’Époque moderne sont utilisées en remploi au premier étage (linteau, cheminée). Les rouets étaient alors probablement positionnés plus profondément qu’aujourd’hui comme en témoignent les emplacements visibles au niveau du sol des premier et cinquième passages d’eau (aux extrémités est et ouest).£Sur les plans du 19e siècle, on constate une inflexion du bâtiment formant un angle à près de 45° qui s’explique peut-être simplement par la présence du chemin dont le tracé est difficilement modifiable du fait de la présence de plusieurs ponts pour passer le cours principal du Gers et les différents canaux de dérivation et de délestage.£Au milieu du 19e siècle, l’extrémité orientale du bâtiment abritait aussi certainement une roue puisqu’un canal est représenté sur les plans sous cette partie du bâtiment (AD 32, 51 S 223). Vers 1859-1862, suite aux inondations de 1855, le propriétaire des lieux est contraint de modifier le système de décharge sur le cours principal du Gers. M. Josserand doit alors construire un nouveau déversoir environ 65 m en amont du pont oriental et abaisser le niveau du barrage sous le pont (qui possède alors un tablier en bois). Les vannes sont en partie conservées.£Quelques travaux de transformations ont lieu vers la fin du 19e siècle et le début du 20e siècle, avec notamment le percement de la porte ouest de la façade sud et la transformation de la troisième fenêtre de l’étage en porte sur cette même façade. Les deux bâtiments annexes, au sud de la route, datent aussi certainement de cette période. Jusqu’au milieu du 20e siècle, le moulin semble avoir accueilli plusieurs unités d’habitation (plusieurs cheminées associées à des éviers à l’étage).£La partie orientale du moulin a été démolie à une date inconnue au cours du 20e siècle. L’activité meunière a cessé suite à la crue de 1977. Les parties habitables ont été transformées au cours de la seconde moitié du 20e siècle en une seule unité d’habitation restaurée récemment.£La salle des meules et les mécanismes associés à cette activité sont particulièrement bien conservés et mériteraient une mise en valeur patrimoniale. Seuls des relevés précis et une étude archéologique du bâti pourraient permettre de préciser les nombreuses hypothèses soulevées par cette première étude.

  • Période(s)
    • Principale : milieu 16e siècle , (incertitude)
    • Principale : 1er quart 17e siècle
    • Principale : limite 18e siècle 19e siècle
    • Secondaire : limite 19e siècle 20e siècle , (incertitude)
    • Secondaire : 2e moitié 20e siècle

Le Moulin Neuf est situé au nord-est de la commune de Roquelaure, au bord de la route menant du village de Roquelaure au hameau de Gaudoux (commune de Preignan). Caractéristique peu courante, la voie communale passe sur l’un des éléments constitutifs du moulin, les chambres d’eau.£Le moulin est implanté sur un canal de dérivation, dans un méandre du Gers. Le canal est orienté sud-nord (amont au sud) et le moulin est-ouest. L’ensemble est composé de trois bâtiments, le moulin (au nord de la route) et deux annexes (au sud), et de nombreux aménagements hydrauliques (ponts, canaux, déversoir, vannes).£Le moulin présente un plan allongé d’axe est-ouest, avec un retour en équerre à l’est créant deux décrochements successifs au nord. Le moulin comporte un étage de soubassement, un rez-de-chaussée surélevé, un étage et un comble à surcroît. L’extrémité nord de l’aile orientale ne possède pas d’étage, et l’étage de soubassement ne se prolonge pas de ce côté. Parmi les baies les plus notables des différentes élévations du moulin, il faut noter la porte couverte d’un arc en anse de panier au rez-de-chaussée de la façade sud, ainsi que les deux hautes fenêtres du rez-de-chaussée surélevé de l’élévation nord, et les oculi en pierre de taille des façades sud et nord.£L’étage de soubassement accueille principalement les passages d’eau et les puits où se trouvent les rouets (petites roues horizontales). Le moulin compte quatre passages d’eau, pour les quatre puits, ainsi qu’une vanne supplémentaire pour le délestage (les passages d’eau et les meules sont numérotés d’est en ouest). Du côté nord, les passages d’eau présentent tous des arcs en plein-cintre, mais de dimensions variables. Ils sont couverts de voûtes en berceau bâties en partie en pierre de taille et en partie en moellon. Des reprises en béton sont à noter. Le passage destiné au délestage est le mieux conservé, ou du moins le seul où le fond en dalles de pierre de taille est visible. Les troisième et cinquième passages présentent la particularité de conserver, en partie haute, des ouvertures de part et d’autre semblant rejoindre la salle des meules. Elles sont en partie obturées et aucune trace n’est visible au sol de la salle des meules. Leurs dimensions semblent trop faibles pour permettre le passage d’un homme. Leur fonction est indéterminée (simples regards ?). Les puits sont quadrangulaires en partie supérieure et cylindriques en dessous. Ils sont bâtis en moellon pour la partie quadrangulaire et en pierre de taille et briques pour la partie circulaire.£La salle des meules occupe l’essentiel du rez-de-chaussée de la partie ouest du bâtiment, perpendiculaire au cours d’eau. Un large arc en anse de panier sépare la salle en deux espaces, entre la première et la deuxième meule, à l’emplacement probable du mur initial du moulin avant son agrandissement. Le moulin compte quatre emplacements de meules. Ceux situés aux extrémités ont perdu leur meule tournante mais les deux autres ont conservé leurs meules dormantes et tournantes. Seul le quatrième emplacement a perdu sa chèvre, ou potence à lever. Une chèvre commune pour les deuxième et troisième meules est conservée. Elle passait de l’une à l’autre grâce à un rail. La trémie de la troisième meule est toujours en place. Un système de plusieurs renvois de la force motrice a été aménagé sur la quatrième meule et dans la petite salle à l’ouest. Il permettait d’alimenter une scie implantée à l’extérieur du bâtiment, du côté ouest. De nombreuses trappes percées dans les plafonds des deux niveaux permettaient le passage des grains, ainsi qu’un tuyau en bois conservé dans la petite salle ouest. La partie habitation occupe le reste de l’édifice : l’ensemble de l’aile orientale et l’étage au-dessus de la salle des meules.£Le bâtiment est construit en moellon de calcaire, sauf l’angle sud-est qui est constitué d’un étage en pan-de-bois reposant sur des piliers maçonnés en pierre de taille formant un porche. Le hourdis du pan-de-bois est en brique. L’étage de soubassement est majoritairement bâti en moyen appareil. Les murs de la partie ouest du moulin sont couverts d’un enduit dont la partie supérieure est soulignée par une bande blanche. Les pierres de taille (encadrements des baies, oculi et chaines d’angles) sont laissées apparentes. Les toits à longs pans et croupes sont couverts de tuiles creuses. Les avant-toits sont fermés par des génoises à deux rangs. Sur la partie ouest, la génoise inférieure est inversée tandis que sur la partie orientale les deux génoises sont dans le même sens.£Le petit bâtiment annexe, au sud-est du moulin, est un fournil. Il ne comporte qu’un rez-de-chaussée. Il est bâti en moellon et le toit à longs pans est couvert de tuiles plates mécaniques. Le second bâtiment annexe est situé à l’est du moulin. Il s’agit d’une étable surmontée d’un fenil et bordée par un hangar bâti pour l’essentiel sur poteaux de bois. Les toits à longs pans et à un pan sont couverts de tuiles creuses.£De l’ensemble des canaux qui traversaient le site, ne subsiste que le canal principal de dérivation alimentant le moulin, et un canal de délestage à l’ouest. La route longe la façade sud du moulin et traverse donc le canal d’amenée d’eau par un pont. Ce pont comporte trois arches en plein-cintre. Il est doté de becs en amont et est bâti pour l’essentiel en pierre de taille. Le tablier du pont a fait l’objet de plusieurs rénovations au fil des siècles qui lui ont fait perdre son caractère initial, notamment au niveau du parapet. Il présente un état de conservation préoccupant. Un second pont en pierre, comportant aussi trois arches en plein-cintre, est situé sur le cours principal du Gers, au nord-est de l’ensemble. Le tablier a lui aussi été rebâti à plusieurs reprises.£Sur le cours principal du Gers, des vannes sont conservées bien que le déversoir ait été détruit. Il s’agit de trois piliers maçonnés en pierre de taille accueillant deux vannes qui semblent en place bien que le terrain ait été remodelé. Les vestiges des tuyaux et du bélier qui permettaient de monter l’eau de la rivière jusqu’au château de la Testère (commune de Preignan) sont encore visibles sur la rive droite du Gers.

  • Murs
    • calcaire
    • grès
    • enduit
    • moellon
    • pierre de taille
  • Toits
    tuile creuse, tuile plate mécanique
  • Étages
    étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, 1 étage carré, comble à surcroît
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • croupe
  • Énergies
    • énergie hydraulique
    • produite sur place
    • roue hydraulique horizontale

Présentation succincte

  • NOTSUC L’état de conservation de ce moulin est exceptionnel. Le rez-de-chaussée de la façade sud et le pont qui la longe datent probablement de la reconstruction du moulin au début du 17e siècle. La salle des meules est particulièrement riche avec plusieurs mécanismes conservés, y compris les éléments en bois.

Champs annexes au dossier - Architecture

  • NOTB_G BOUGUEREAU, Caroline, Les chartreuses en Gascogne gersoise, Environnement, architecture et décor intérieur, XVIIe-XIXe, mémoire de maîtrise, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, 1997.£SAINT-MARTIN, Gabrielle, L'histoire, la vie, Roquelaure près d'Auch, village de Gascogne, Impr. de l'Astarac, Miélan, 1982.
  • NOTB_S AD 32, 51 S 223, Barrage et moulin, 1850-1881.£AD 32, 3 P Roquelaure/11, Plan cadastral, 1818.
  • APPA
  • APRO
  • ARCHEO
  • AVIS
  • CCOM
  • CHARP
  • CHARPP
  • COORLB93
  • COORMLB93
  • COORMWGS84
  • COORWGS84
  • ENCA
  • EPID
  • ESSENT
  • ETACT
  • FEN
  • FEN2
  • FENP
  • INTER
  • MHPP
  • NOPC
  • OBSV
  • PAVIS
  • PETA_MA
  • PLU
  • PSAV_FA
  • SAV_FA
  • SELECT oeuvre sélectionnée
  • TAILL
  • TAILLP
  • TOITU
  • USER IVR76_ACOMET
  • VALID accessible au grand public
  • VISI
  • VISIB
  • VOIR_AUSSI
  • WCOM
  • IMP 20230710_R_01
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
Date(s) d'enquête : 2019; Date(s) de rédaction : 2019
(c) Communauté d'agglomération Grand Auch Coeur de Gascogne
(c) Inventaire général Région Occitanie