Dossier d’œuvre architecture IA32110347 | Réalisé par
  • inventaire préliminaire, diagnostic patrimonial
château du Pouy
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Communauté d'agglomération Grand Auch Coeur de Gascogne
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Grand Auch Coeur de Gascogne - Gascogne auscitaine
  • Commune Antras
  • Lieu-dit au Pouy
  • Cadastre 1827 A 580-583  ; 2019 0A 329
  • Dénominations
    château
  • Parties constituantes non étudiées
    parc, communs

La seigneurie du Pouy est mentionnée depuis la fin du 11e siècle. Jusqu’à la fin du Moyen Âge, elle reste dans la famille du Bedot, avant de passer vers 1500 à celle de Ferrabouc du Pouy. Les parties les plus anciennes conservées remontent certainement à la fin du 13e siècle ou au début du 14e siècle. Les vestiges de maçonnerie en moyen appareil se trouvent sur toute la hauteur de la tour sud-est (jusqu’aux combles), quelques parties du mur de la façade sud (soubassement) et toute la longueur du mur sud du chai. Ce dernier correspond à l’ancien mur nord de la salle, mur extérieur comme en témoignent les vestiges de baies et de croisées aux encadrements chanfreinés, aujourd’hui devenu mur intérieur. Au Moyen Âge, le château du Pouy semble avoir été constitué d’une salle avec une tour insérée dans l’angle sud-est. Des vestiges de maçonneries médiévales sont aussi visibles sur le bâtiment situé au sud-ouest de la cour et dont la destination d’origine n’a pu être déterminée avec certitude. Un mur d’enceinte reliait probablement les bâtiments entre eux. Quelques portes chanfreinées sont conservées dans le château mais paraissent avoir été déplacées. Leur datation est incertaine.£Des transformations ont certainement eu lieu au cours du 17e siècle, mais elles sont difficilement lisibles. En témoignent quelques éléments visibles dans les combles, comme la partie supérieure d’un trumeau de cheminée aujourd’hui coupé par le plafond du premier étage.£Au cours du 3e quart du 18e siècle, le château est entièrement remodelé. Il appartient alors à la famille de Mellis qui entretient des relations familiales avec l’intendant d’Etigny. Les travaux au château du Pouy auraient été réalisés sous son impulsion et il y aurait séjourné entre 1757 et 1761, pendant la construction de l’hôtel de l’Intendance à Auch. Les travaux au château du Pouy sont probablement légèrement antérieurs à l’arrivée de l’intendant d’Etigny, datation qui pourrait être confirmée par la date portée sur un carreau de terre cuite du premier étage : « 1756 ».£Au cours de cette campagne de travaux, la surface au sol du château est doublée vers le nord avec l’édification du chai. Une seconde tour est bâtie au sud-ouest, symétriquement à la première. La façade sud est entièrement reprise et ordonnancée. Les espaces intérieurs sont totalement remodelés. Suite à ces travaux, le rez-de-chaussée est entièrement dévolu au service (cuisine) et à l’activité agricole (chai), alors que le premier étage est l’étage noble, destiné à la résidence. Pourtant, ces travaux n’entraînent pas la construction d’une cage d’escalier associée à un vestibule monumental comme c’est généralement le cas à cette période. Les traces d’un escalier sont visibles dans l’angle nord-est du bâtiment, mais vu l’emplacement et les faibles dimensions de ce dernier, il semble peu probable que ce soit l’escalier principal. Il s’agissait plutôt d’un escalier de service reliant les deux niveaux. Il y avait certainement un escalier extérieur, implanté sur la façade sud et desservant la porte d’entrée centrale, au premier étage. Ces dispositions ont pu être observées au château d’Antras, à quelques centaines de mètres vers le sud. Cet escalier a disparu et a été remplacé, vers 1830, par l’escalier actuellement visible. Il porte la date « 183… » (dont il manque le dernier chiffre), ainsi que le monogramme « DL ».£Le bâtiment implanté au sud-est du château est antérieur à 1827. Il figure déjà sur le plan cadastral dressé à cette date et pourrait avoir été bâti au cours de la campagne de travaux des années 1750. En 1827, le plan du château est identique à aujourd’hui. L’édifice au sud-ouest de la cour était quant à lui deux fois plus long. La partie ouest a été démolie à une date inconnue.£Le château présente un état de conservation assez exceptionnel des réaménagements des années 1750 (dispositions générales, fenêtres de la façade, cheminées, menuiseries, etc.). Les éléments médiévaux sont aussi particulièrement intéressants et nécessiteraient une étude plus complète et plus fine. Les photographies aériennes des années 1950 suggèrent notamment la présence probable d’un mur d’enceinte plus vaste, au moins dans la partie sud-ouest, qu’il faudrait repérer sur site.

Le château du Pouy se trouve au nord de la commune d’Antras, à la limite avec celle de Jegun. Il est implanté à l’extrémité occidentale d’un éperon dominant les vallons environnants, au nord et au sud, et la vallée de l’Auloue, à l’ouest. On y accède depuis la vallée de l’Auloue par une route qui rejoint le hameau du Barriot, puis par un chemin le long du côté nord de l’éperon. Le château est entouré d’un parc aménagé sur la plateforme de l’éperon. Plusieurs arbres majestueux sont à signaler. Le château occupe la partie nord de cette terrasse qui est fermée, au sud, par deux bâtiments annexes.£Le château adopte une forme rectangulaire, d’environ 30 m de long pour une quinzaine de mètres de large. La façade principale est orientée au sud. Deux tours demi-hors-œuvre forment deux pavillons aux angles de la façade sud. Elles comportent un étage supplémentaire par rapport au corps de bâtiment central qui ne se développe que sur un rez-de-chaussée, un étage et un comble à surcroît.£La façade sud est ordonnancée à cinq travées. La travée centrale contient une porte en rez-de-chaussée et une porte à l’étage. Les travées latérales contiennent une fenêtre à l’étage et un jour au niveau du comble à surcroît. Elles sont différentes au rez-de-chaussée et contiennent, de gauche à droite, un jour, une fenêtre, une fenêtre bouchée et une porte-fenêtre. Au rez-de-chaussée, les travées immédiatement de part et d’autre de la porte ont été remaniées et étaient probablement initialement constituées de fenêtres de même forme que celles de l’étage. Ces dernières sont couvertes de plates-bandes délardées à arcs segmentaires. Elles comportent un châssis de tympan en partie haute. Les portes de la travée centrale sont des portes pleines, en bois. Celle du premier étage est moulurée et dotée d’un heurtoir. Un escalier droit en pierre de taille est plaqué contre cette façade et permet d’accéder au balcon aménagé en avant de la porte du premier étage. Il passe devant la fenêtre de la troisième travée du rez-de-chaussée, aujourd’hui bouchée. La rampe en fer forgé porte une date dont il manque le dernier chiffre et un monogramme. Hormis quelques entrelacs au centre du balcon, et à deux reprises dans la partie escalier, cette rampe est très simple. La tour orientale est percée, du côté sud, d’une simple porte au rez-de-chaussée, d’une fenêtre identique à celles de la façade au premier étage et d’un petit jour à arc segmentaire délardé au deuxième étage. Une lucarne éclaire le comble. On retrouve les mêmes dispositions sur la façade sud de la façade orientale, mais avec une arcade plus large au rez-de-chaussée, couverte en plein cintre.£On retrouve sur les travées latérales et postérieure la distinction entre le rez-de-chaussée, dévolu au service et aux activités agricoles, et le premier étage accueillant la résidence. La travée occidentale est percée d’une large fenêtre dans la partie sud du rez-de-chaussée et de trois fenêtres de dimensions semblables à celles de la façade au premier étage. La tour ne comporte qu’une fenêtre (récente) au deuxième étage. Le rez-de-chaussée de l’élévation nord est percé d’une large porte dans la partie occidentale, permettant l’accès au chai, et de trois petites fenêtres hautes réparties sur le reste de la longueur. L’étage est éclairé, de ce côté, par cinq fenêtres. L’élévation orientale comporte une petite fenêtre au centre du rez-de-chaussée et deux fenêtres à l’étage. La tour ne comporte qu’une petite fenêtre chanfreinée au rez-de-chaussée. Contrairement à celles de la façade, les fenêtres de l’étage des élévations latérales et postérieure sont couvertes de simples arcs segmentaires. Elles ne comportent pas de châssis de tympan en partie haute.£Le rez-de-chaussée accueille une vaste cuisine au centre, à laquelle on accède directement depuis la façade sud par la porte centrale. Cette cuisine abrite une large cheminée en pierre de taille couverte d’un arc segmentaire, ainsi qu’un évier en pierre et plusieurs niches de rangement. Le sol est constitué de larges dalles de pierre. De part et d’autre de la cuisine se trouvent deux pièces annexes, à droite il s’agit de l’actuelle cuisine et à gauche d’une pièce donnant accès à l’escalier en bois menant au premier étage. Les extrémités est et ouest du rez-de-chaussée sont occupées, sur une largeur correspondant à celle des tours, par des pièces annexes. Celles de la partie ouest présentent la particularité d’être accessibles en enfilade, depuis la façade sud jusqu’au chai au nord, par quatre arcades en plein-cintre. La partie nord du rez-de-chaussée est occupée par un long chai dont le plafond en bois est soutenu par deux arcades en plein-cintre en plus des poutres. Une ancienne cuve en béton est conservée en place, ainsi que plusieurs tonneaux.£Le premier étage s’organise aussi autour de la pièce centrale à laquelle on accède par la porte d’entrée principale, au centre de la façade sud. Cette salle à manger contient une grande cheminée surmontée d’un trumeau à pilastres et décor en gypserie (poire, raisin, et probablement une variété ancienne de courge). Elle dessert, vers l’est, une petite pièce et un couloir. Le couloir forme un angle droit, abattu, et mène jusqu’à l’angle nord-est du bâtiment, en desservant plusieurs petites pièces annexes. De l’autre côté de la salle à manger, deux autres portes mènent à un vaste espace composé de plusieurs petites pièces dont les cloisons intermédiaires ont été abattues pour créer un grand salon. Enfin, une grande porte située du côté nord de la salle à manger, dans l’axe de l’entrée, permet d’accéder à un petit salon. Sur le mur nord de la salle à manger se trouvent aussi deux petites portes de placard. Toutes les portes de cette pièce sont de facture relativement semblable, couvertes d’arcs segmentaires, les menuiseries sont en bois sombre. Sous une des fenêtres de la salle à manger est conservé un évier en pierre. Depuis le petit salon, au nord de la salle à manger, des portes latérales permettent la distribution vers la bibliothèque, à l’ouest, et une chambre, à l’est. Les cheminées sont toutes différentes mais de facture relativement proche, en bois mouluré, ciré et de teinte sombre. La plupart sont surmontées de trumeaux en gypserie ou a minima moulurés.£Le bâtiment sud-ouest présente un plan rectangulaire d’environ 12m sur 10 m. Il comprend un étage de soubassement et un rez-de-chaussée surélevé. Il est percé de plusieurs fenêtres et portes. Le bâtiment sud-est présente un plan rectangulaire de 18 m sur 8 m environ. Il est percé d’une large arcade au centre de la façade nord, et d’une porte sur l’élévation ouest.£Le château et le bâtiment sud-ouest sont partiellement bâtis en moyen appareil. Le reste des élévations et le bâtiment sud-est sont construits en moellon de calcaire. L’avant-toit de la façade sud est fermé par une corniche moulurée en pierre de taille. Sur les autres élévations du château et les tours, l’avant-toit est fermé par une génoise à deux rangs, dont le rang du bas est inversé. Le toit à longs pans et croupes du château est couvert de tuiles creuses. Les toits en pavillon à égout retroussé des tours sont couverts de tuiles plates. Les toits à longs pans et croupes des bâtiments annexes sont couverts de tuiles creuses. Ils ne comportent pas de fermetures d’avant-toit.

  • Murs
    • calcaire
    • moellon
    • moyen appareil
  • Toits
    tuile creuse, tuile plate
  • Étages
    rez-de-chaussée, 1 étage carré, comble à surcroît
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • toit en pavillon
    • croupe
  • Escaliers
    • escalier de distribution extérieur : escalier droit en maçonnerie
    • escalier intérieur : escalier droit en charpente
  • Jardins
    arbre isolé
  • Techniques
    • décor stuqué
  • Représentations
    • raisin
  • Précision représentations

    Le décor en gypserie du trumeau de la grande cheminée de la salle principale de l'étage représente une poire, une grappe de raisin et probablement une espèce ancienne de courge. On pourrait aussi y voir une fève de cacao, mais cela paraît en contradiction avec la représentation d'espèces locales comme la poire et le raisin.

Présentation succincte

  • NOTSUC Château d'origine médiévale, présentant un état de conservation assez exceptionnel des réaménagements des années 1750 sous l'impulsion de l'intendant d'Etigny.

Champs annexes au dossier - Architecture

  • NOTB_G BÉRAUD, Jean-Marie, « Antras », in COURTÈS, Georges (dir.), Communes du département du Gers, Tome 1 : l'arrondissement d'Auch, SAHG, Auch, 2003, p. 234-235.£TOURNIER, Abbé, « Monographie d’Antras », BSAG, 1908, p. 222-227 et p. 318-329, 1909, p. 78-84, p. 164-174 et p. 203-217.
  • NOTB_S AD32, 3 P Antras, Plan cadastral, 1827.
  • APPA
  • APRO
  • ARCHEO
  • AVIS
  • CCOM
  • CHARP
  • CHARPP
  • COORLB93
  • COORMLB93
  • COORMWGS84
  • COORWGS84
  • ENCA
  • EPID
  • ESSENT
  • ETACT
  • FEN
  • FEN2
  • FENP
  • INTER
  • MHPP
  • NOPC
  • OBSV
  • PAVIS
  • PETA_MA
  • PLU
  • PSAV_FA
  • SAV_FA
  • SELECT oeuvre sélectionnée
  • TAILL
  • TAILLP
  • TOITU
  • USER IVR76_ACOMET
  • VALID accessible au grand public
  • VISI
  • VISIB
  • VOIR_AUSSI
  • WCOM
  • IMP 20230710_R_01
  • Intérêt de l'œuvre
    à étudier
Date(s) d'enquête : 2019; Date(s) de rédaction : 2019
(c) Communauté d'agglomération Grand Auch Coeur de Gascogne
(c) Inventaire général Région Occitanie