Le château et le moulin de Casteljaloux sont attestés depuis le Moyen Âge. En 1467, ils appartiennent à Jean de Biran, alors aussi seigneur de Roquefort et de Puységur, sur l'autre rive du Gers. L'architecture du petit château est bien connue grâce à une description et une photographie publiées par Philippe Lauzun en 1915. Il s'agit d'un bâtiment rectangulaire d'environ 10 x 12 m. Il est bâti en moyen appareil et conserve alors quelques ouvertures médiévales sur la façade orientale : vestiges d'une baie couverte d'un arc en tiers-point (probablement agrémentée d'un remplage trilobé) au 2e étage, traces de meurtrières au 1er étage, porte à linteau droit arborant un écu au rez-de-chaussée. Les premières pourraient remonter à la fin du 13e siècle ou au début du 14e siècle, mais la porte du rez-de-chaussée n'est sans doute pas antérieure au 15e siècle. Des latrines en encorbellement sont visibles au troisième étage de l'élévation sud. Ce bâtiment est aujourd'hui intégré à un édifice plus vaste. Seules les élévations ouest et est sont visibles mais couvertes d'un enduit. Sur la façade orientale sont conservées la porte du rez-de-chaussée et les traces de la baie du 2e étage. Des traces de fenêtres à meneaux, sans doute du 15e siècle, sont visibles sur l'élévation occidentale. L'intérieur de l'édifice n'a pas pu être observé mais il conserve très certainement d'intéressants vestiges médiévaux. Le moulin ne conserve apparemment aucun vestige médiéval. Il paraît avoir été rebâti plusieurs fois au cours de son histoire. Il est aujourd'hui désaffecté et menace ruine. Une étude précise du bâti de ces deux édifices serait souhaitable. Sur le plan cadastral de 1825 figure un troisième bâtiment, au sud de l’église et à l’est du château. Il abritait probablement des parties agricoles. Il a été très remanié au fil du temps et aucun élément de cette période n’est aujourd’hui visible.£Une coopérative est créée en 1911 sous le nom de Syndicat de boulangerie de Casteljaloux. Elle comprend alors seulement le moulin à meule en bordure du Gers, appartenant précédemment au capitaine Mathieu. La farine obtenue par l’écrasement du blé des adhérents est alors à l’usage exclusif de la boulangerie du syndicat. La coopérative agricole Mathieu est créée en 1919, toujours limitée au moulin modernisé puis reconstruit en 1927 avec un système de moulin à cylindres. Un deuxième moulin est bâti en 1936, augmentant le nombre de machines. Ces constructions correspondent probablement à l’agrandissement de l’ancien château, vers le nord et vers le sud, triplant ainsi sa surface initiale. Ce nouvel édifice abritait alors aussi la boulangerie détruite dans les années 1980 lorsque l’activité de transformation et vente de pain sur place a cessé. Le premier silo est bâti en 1942. Il s’agit du grand silo portant l’inscription « SILOS DE STE CHRISTIE », modernisé par la suite. À la même période, un bâtiment abritant des bureaux est édifié à côté du moulin historique. Un troisième moulin est construit en 1955, le transport des moutures se faisant alors par pneumatique. Le quatrième moulin est bâti en 1977. Ces nouvelles constructions prennent place en arrière du grand silo, au sud. Elles sont toujours occupées aujourd’hui par la minoterie. La table de commande des machines est conservée au 5e étage bien que l’ensemble de la minoterie soit aujourd’hui informatisée et gérée par ordinateur. A cet étage se trouvent notamment les appareils à cylindres pour l’écrasement du blé et un trieur optique permettant le tri des grains malades ou abimés. A l’étage supérieur se trouvent les plansichters qui permettent le tamisage et la séparation de la farine, du son, etc. La minoterie possède un laboratoire au rez-de-chaussée de ce bâtiment afin de procéder à tous les contrôles nécessaires sur les grains et les produits finis.£De nouveaux bâtiments ont été construits dans les années 1970 et 1980, au lieu-dit la Gare, plus au sud. Ils abritent essentiellement des silos et des magasins de stockage. L’aménagement de voies de chemin de fer dédiées permettait le chargement des trains pour le fret directement sur site. Au début des années 1990, la coopérative a fusionné avec celle de Condom donnant naissance à la coopérative Terre de Gascogne, devenue par la suite Val de Gascogne. Cette coopérative gère notamment la collecte et la conservation des grains, l’activité de meunerie étant déléguée à Gers Farine, filiale de la précédente.