Dossier d’œuvre architecture IA32110091 | Réalisé par
  • opération ponctuelle
château de la Testère
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Communauté d'agglomération du Grand Auch
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Grand Auch Coeur de Gascogne
  • Commune Preignan
  • Lieu-dit la Testère
  • Cadastre 1819 F 11  ; 2014 F 16 à 18, 21, 24
  • Dénominations
    château
  • Parties constituantes non étudiées
    ferme, cour, allée

Le domaine de la Testère était initialement inclus dans le Duché de Roquelaure, qui comprenait par ailleurs le château du Rieutort (commune de Roquelaure). En 1756, les terres du duché ainsi que quelques dépendances sont vendues à Victor de Riquetti, Comte de Mirabeau, par l'une des deux héritières du Duc de Roquelaure, Françoise, princesse de Léon et duchesse de Rohan. La propriété est cependant rapidement démembrée. Ainsi, le 1er septembre 1761, Jean-François-Joseph de Filhol, capitaine de cavalerie au régiment de Noailles, inspecteur des haras de la généralité d'Auch depuis 1758, fait l'acquisition des terres et du château de la Testère. Un incendie détruit une grande partie des bâtiments du château entre 1771 et 1775 (BSAG, 1907). Ce dernier est reconstruit peu de temps après. La métairie, située à l'est du château, est sans doute construite à la même période.£Plusieurs propriétaires se succèdent au cours du 19e siècle. Jean Boutan, marié à l'une des nièces de Jean-François-Joseph de Filhol, hérite du domaine avant 1793 et le conserve une trentaine d'années. Vers 1825-1827, le domaine devient la propriété du marquis Edouard de Carcado-Molac (capitaine de cavalerie, chevalier des ordres royaux et militaires de Saint-Louis, de la Légion d'honneur et de Saint-Jean de Jérusalem). Il est ensuite vendu le 17 octobre 1850 à Jean-François Josserand et sa femme (suivant acte reçu par Maître Gay, notaire à Toulouse), avant d'être légué par la veuve Josserand à Jean-Baptiste Arnoux, son petit neveu alors mineur, vers 1880.£L'héritier de Filhol, Boutan, ne semble pas avoir réalisé de transformations particulières dans son domaine. En revanche, les propriétaires suivants, Carcado-Molac et Josserand, ont engagés d'importants travaux au château qui lui ont donné sa physionomie actuelle.£Les matrices cadastrales mentionnent pour l'année 1837 la démolition et la reconstruction du château. Seules les ailes semblent avoir été totalement reconstruites à cette période, le corps de logis principal conservant en effet de nombreuses parties datables de la fin du 18e siècle : les façades, l'escalier d'honneur (excepté la rampe remplacée), les portes d'entrée occidentale et orientale et une partie des murs de refend. Plusieurs remaniements sont effectués, entre les années 1830 et 1870 : adjonction des tourelles d'angle au sud et du portique au nord, modification des ouvertures de l'étage, réalisation de la haute toiture en ardoise, aménagements et décors intérieurs. C'est probablement la famille Josserand qui est à l'initiative de la construction des tourelles et de la nouvelle toiture du château. Elle fait par ailleurs construire avant 1877 la chapelle dans l'aile orientale, par le peintre et sculpteur lectourois Prosper Lasseran.£Adrien Jean-Baptiste Arnoux ne semble pas avoir entrepris de travaux. Une maison est néanmoins construite à proximité de la métairie en 1889 et plusieurs terrains sont acquis dès 1880 afin de compléter la propriété (actes du notaire Bagnérès à Montaut). La vente du domaine à Angélique Lengard le 19 juillet 1897, au prix de 200 000 francs, comprend ainsi la maison d'habitation appelée la Testère, les bâtiments accessoires avec parcs et jardins, trois métairies, le moulin à eau sur le Gers, un logement pour les meuniers, des greniers, des écuries, des remises et des prairies, les animaux de travail et de trait, ainsi que tous les meubles et objets mobiliers (AD 32, Q 12356).£Vers 1921, la propriété est revendue à Léopold et Elisabeth Verguin avant d'être acquise le 22 novembre 1924 (acte passé chez Maître Seilhan à Montestruc) par plusieurs familles italiennes originaires de Ruda, en Italie. La propriété, y compris la métairie, est partagée l'année suivante (acte passé chez maître Delon à Auch, le octobre 1925) en sept lots entre les familles Ulian, Urizzi, Tomazin et Férigini. Le château proprement dit est divisé en quatre lots répartis autour de la cour commune et une école est installée dans la chapelle (une cour est aménagée côté nord). Les familles occupent le domaine jusqu'en 1956.

Le château est implanté au sommet d'un coteau, à l'est de la route d'Auch à Agen. Il est composé d'un corps de logis et de deux ailes en retour d'équerre, délimitant une cour carrée fermée par une clôture et un portail au nord. A l'ouest du château subsiste un vestige d'un bâtiment non identifié. A l'est, une allée d'arbres permet de rejoindre la métairie.£De plan rectangulaire, le corps de logis comporte un étage et un étage de comble. La toiture, à longs pans et croupes, est couverte en ardoise. La façade sud, ordonnancée, est soulignée d'un bandeau plat et agrémentée, au centre, d'un avant-corps en pierre de taille. Celui-ci est terminé par deux pans de mur convexes en adoucissement. Il comporte trois travées inscrites entre deux pilastres à chapiteaux ornés de gouttes. Il est couronné d'un fronton à base interrompue, dont le tympan est ajouré d'un oculus qui accueillait initialement une horloge. La façade est également flanquée de deux tourelles décoratives, coiffées d'une toiture conique. Pour le reste de la façade, les baies sont couvertes en arc segmentaire pour le rez-de-chaussée et d'une plate-bande pour l'étage. La base des piédroits en calcaire d'Auch, distincte du calcaire molassique employé pour les autres parties des encadrements, signale une probable transformation. Les façades ouest et est sont à cinq travées. Elles sont soulignées à leur sommet d'une génoise. Chaque porte d'entrée est surmontée d'une imposte en demi-cercle. La façade nord comporte neuf travées. L'entrée du vestibule est précédée d'un portique dorique, accessible par un emmarchement. Deux autres portes, dédiées au service, sont percées aux extrémités de la façade.£Le plan du rez-de-chaussée est double en profondeur. La distribution des pièces est parfaitement symétrique, malgré l'ajout de quelques cloisonnements postérieurs. L'axe central est occupé par le vestibule au nord et une grande salle barlongue au sud. Celle-ci est flanquée de deux petits salons eux-mêmes prolongés par une antichambre. Le vestibule nord est quant à lui flanqué de deux autres salons, où sont aménagés une niche et un placard encastré. Le château comporte deux autres entrées. A l'est se trouve un vestibule de service, qui donne accès à une petite pièce où est placé un escalier en vis, montant de fond en comble. A l'ouest, le vestibule accueille l'escalier d'honneur desservant l'aile ouest au niveau du repos, et le premier étage du corps de logis. L'escalier maçonné, suspendu sur arcs, est à un seul retour et deux volées droites. Un couloir longitudinal divise l'étage en deux parties d'égale profondeur. Une série de trois chambres en enfilade occupe la partie sud, tandis que des chambres de moins grandes dimensions et une latrine sont aménagées côté nord.£L'aile occidentale, en rez-de-chaussée sur un niveau de cave, abrite les communs. Elle conserve la cuisine, dotée d'une cheminée, et un logement indépendant possédant une cheminée et un évier en pierre. L'aile orientale a été très remaniée. Elle ne conserve que la chapelle, aujourd'hui en très mauvais état. Cette dernière comporte deux travées couvertes de fausses voutes d'ogives en lattis de bois et plâtre.

  • Murs
    • calcaire
    • moellon
    • pierre de taille
  • Toits
    ardoise, tuile creuse
  • Étages
    sous-sol, en rez-de-chaussée, 1 étage carré, étage de comble
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • toit conique
    • croupe
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier droit en maçonnerie
  • État de conservation
    inégal suivant les parties
  • Techniques
    • fonte
    • céramique
  • Représentations
    • lion
    • serpent
    • laurier
    • rosace
    • palmette
    • couronne
    • ruban
    • étoile
    • palmette
    • volute
    • chapelet
    • trophée
    • rinceau
    • déesse
  • Précision représentations

    Le heurtoir en fonte des portes occidentale et orientale du corps de logis figure une tête de lion et un serpent ouroboros.£Au rez-de-chaussée, le placard du salon est, à quatre battants juxtaposés, présente une composition néo-classique à quatre pilastres ioniques, un entablement et un couronnement. Il est rehaussé d'ornements en terre cuite de production sérielle de style Empire, collés sur les panneaux de bois ou couronnant les placards. Chacun des battants porte un décor composé de lauriers et de rosaces. Au niveau de l'entablement, une rosace et deux palmettes occupent le centre. Les pilastres sont chacun surmontés d'une couronne autour de laquelle s'enroule un ruban. Une étoile elle-même ornée d'une deuxième étoile occupe le centre de la composition. Le couronnement de l'entablement est constitué d'une palmette au centre de deux volutes.£Le placard du salon ouest, à trois battants juxtaposés, est plus sobre. Les trois portes sont également agrémentées d'un décor sériel en terre cuite collé sur les panneaux de bois. Le cadre du bas est orné d'un médaillon dans lequel figure une représentation de la déesse Cérès. Le pourtour, entouré de rinceaux et palmettes, est orné d'un chapelet. Au-dessus, dans un cadre hexagonal, figure un trophée végétal. L'entablement est orné de rosaces et de rinceaux. Un décor composé de deux volutes, palmettes et rinceaux couronne les travées latérales.

Présentation succincte

  • NOTSUC Le château de la Testère constitue un exemple remarquable de demeure aristocratique de la fin du 18e siècle, complétée par une importante exploitation agricole édifiée dans le même temps (voir notice n° IA32110304). L'adjonction des tourelles d'angle et de la haute toiture en ardoise au milieu du 19e siècle a néanmoins sensiblement modifié son architecture, qui s'apparente dès lors aux demeures de plaisance appréciées des grands propriétaires gersois de cette période.

Champs annexes au dossier - Architecture

  • NOTB_G Aubas, "Monographie de la commune de Roquelaure", Bulletin de la Société d'histoire et d'archéologie du Gers, Auch, Cocharaux, 1934, p. 95-99.£Daugé (l'abbé S.), "Lettres du président et de la présidente de Niquet, Seigneur et dame de Roquefort (1772-1778)", Bulletin de la Société archéologique du Gers, Auch, Cocharaux, 1907, p. 259-278.£Daugé (l'abbé S.), "Un portrait de Jean-François-Joseph de Filhol, Seigneur de Gaudoux", Bulletin de la Société archéologique du Gers, Auch, Cocharaux, 1916, p. 13-15.£"Lasseran 2 (Prosper)", Courtes, Georges (dir.), Le Gers : dictionnaire biographique de l'Antiquité à nos jours, 2e éd. revue et complétée, Auch, Société archéologique et historique du Gers, 2007, p. 226.£Miégeville (A.), "Etude historique sur les haras de la généralité d'Auch et du département du Gers", Bulletin de la Société archéologique du Gers, VIe année, 2e trimestre, Auch, Cocharaux, 1905, pp. 112-129.
  • NOTB_S AD Gers : 3 P 1325. Commune de Preignan, tableau indicatif des propriétés foncières (1819).£3 P 1326. Commune de Preignan, matrice cadastrale des propriétés foncières (1823).£3 P 1327. Commune de Preignan, matrice cadastrale des propriétés foncières (1851).£3 P 1328. Commune de Preignan, matrice cadastrale des propriétés bâties (1882).£3 P 3470 : Commune de Preignan, matrice cadastrale des propriétés bâties : table des propriétaires (1911-1932).£Q 32722, 21267, 12109, 12132, 12356, 12392 : Domaines, enregistrements et hypothèques depuis 1790.£3 E 14134 : minutes des notaires, étude Lapeyre, acte du 16 avril 1878.£Archives privées : Etude Gabriel Delon, Auch.
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  • VISI
  • VISIB
  • VOIR_AUSSI IA32110304
  • WCOM
  • IMP 20230710_R_01
  • Statut de la propriété
    propriété d'une société privée
  • Plan calque, 2 octobre 1925.

    Etude Lades et Saint-Aubin, Auch
Date(s) d'enquête : 2014; Date(s) de rédaction : 2014
(c) Communauté d'agglomération du Grand Auch
(c) Inventaire général Région Occitanie