La bastide de Solomiac a été fondée en 1322 par paréage entre l’abbé de Gimont et le sénéchal de Toulouse pour le roi de France, Bertrand de Solomiac (Monlezun). Cet acte de paréage prévoit notamment, outre les dispositions habituelles de partage des droits seigneuriaux, qu’un arpent soit réservé dans la bastide pour la construction d’une église et de bâtiments pour les religieux ainsi qu’un autre arpent pour la construction d’un château royal. Il est par ailleurs prévu l’interdiction de donner ou vendre des biens dans la bastide à des religieux.£Des coutumes sont octroyées aux habitants en 1327 (Bladé). Celles-ci apportent de nouvelles précisions quant à la topographie du site. Les marchés et foires doivent se tenir sur la place. Les consuls obtiennent l’autorisation de construire une halle et de protéger la bastide avec des fossés, des murs, des tours et des portes. Il est même précisé que les fossés peuvent être en eau et des poissons y être pêchés. Il est enfin question du moulin sur la Gimone.£Les registres de notaires de la seconde moitié du 15e siècle dépouillés par l’abbé Loubès apportent de nouvelles informations. En 1479 apparaissent notamment à plusieurs reprises les mentions du mur et d’au moins une porte, ainsi que le « vallatos antiquos » et le « fossato novo ». Cela indique la rétraction de la bastide dans une enceinte plus petite que la fortification initiale. Cette rétraction a pu avoir lieu vers la fin du 14e siècle ou le début du 15e siècle. Sur le plan de 1758, ce double système défensif peut encore être observé avec la différenciation entre « l’enclos de la ville » au centre, et les « fossés de la ville » plus éloignés. Dans le parcellaire actuel, il est toujours possible de distinguer ces deux enceintes alors même que tout vestige bâti a disparu depuis plusieurs siècles.£Hormis le parcellaire encore bien lisible, il subsiste des vestiges bâtis médiévaux importants dans la bastide : la halle et l’église du 14e siècle, des maisons à couverts des 14e et 15e siècles.