L'essentiel de cette notice s'appuie sur les recherches effectuées par Benoît Cursente, publiées en 1998.£Une église est mentionnée à Barran dès la fin du 11e siècle. Un premier habitat s'est groupé auprès d'elle probablement au cours du 12e siècle de manière plus ou moins radioconcentrique.£En 1279, la bastide de Barran est fondée à côté de ce premier noyau d'habitat par paréage entre le comte d'Armagnac et l'archevêque d'Auch. Cette même année, des coutumes sont octroyées aux habitants. Il y est question de la ""bastitae de Stella de Barrano"". Il ne semble pas prévu de fortifier la bastide dès cette période. Le lotissement s'effectue par place d'environ 9 m sur 27 m, et plus généralement par demi-place.£Un dénombrement des places de la bastide a été effectué en 1303. Il permet d'avoir un aperçu sur le peuplement de celle-ci un quart de siècle après sa fondation. L'agglomération occupe alors environ 17 ha, divisés en près de 550 unités fiscales généralement d'une demi-place, sauf aux abords de l'église et de la place du marché où elles font le double. La bastide est alors protégée par un fossé et cinq portes permettent d'accéder à l'intérieur (porte d'Auch au nord, de Condom au nord-ouest, de Lias à l'ouest, de Lespiet à l'est et de l'Isle au sud). Il n'est alors question ni de mur d'enceinte, ni de halle ni de couverts.£Un registre de reconnaissances daté des années 1474-1480 permet d'avoir un nouvel éclairage sur la bastide à cette période, au lendemain des crises de la fin du Moyen Age. La bastide est alors amputée d'environ un tiers de sa surface, au sud. Les quartiers abandonnés correspondent aux abords de la porte de l'Isle et au quartier comtal. Ils sont alors presque totalement ruralisés. La densité dans la bastide est moindre malgré une réduction de sa surface. On ne compte plus qu'environ 300 unités fiscales. Celles-ci sont réparties pour moitié de part et d'autre de la rue principale. Les autres sont concentrées autour de l'église et de la place du marché. Celle-ci est alors munie d'une halle en son centre et de couverts tout autour, appelés ""garlande"". La fortification apparaît à de nombreuses reprises dans le document. Elle est constituée d'un mur d'enceinte doublé d'un fossé et percé de deux portes, la ""porta debat"" au nord et la ""porta dessus"" au sud. Les ""fossés vieux"", seuls témoins de la bastide avant sa rétraction, apparaissent régulièrement en confronts.£La rétractation de la bastide de Barran est sans doute intervenue dès le 14e siècle comme en témoignent les vestiges visibles de la fortification qui enserre la partie réduite de la bastide.£La plupart des vestiges médiévaux repérés dans la bastide date du 14e siècle : église, fortification, et certaines maisons. Sur celles-ci, des éléments témoignent de remaniements dans les années 1500.