Dossier d’œuvre architecture IA32100284 | Réalisé par
  • enquête thématique départementale, Les transformations des agglomérations en Gascogne gersoise à la fin du Moyen Age
maison dite maison du bailli
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Gers - Montréal
  • Commune Montréal
  • Adresse 1 rue Calmette
  • Cadastre 1834 E 75  ; 2014 BM 213

La maison est implantée sur une parcelle dont les dimensions sont celles du parcellaire de fondation de la bastide (1255), environ 8 m sur 19 m. Elle conserve en outre des éléments attribuables au 14e siècle : mur mitoyen et quelques autres pans de mur en moyen appareil de calcaire, porte en arc brisé du premier étage (pièce sud) et porte donnant sur le ponceau. La fenêtre à coussièges, ainsi que la niche d'évier de la pièce nord du rez-de-chaussée pourraient remonter à la première moitié du 15e siècle. Une très importante campagne de travaux a eu lieu dans la seconde moitié du 15e siècle. A cette époque ont été aménagés : la tour d'escalier avec sa porte couverte d'une accolade, les vastes arcades de la pièce sud du rez-de-chaussée, les croisées et le cordon d'appui du premier étage de l'élévation sud, la cheminée couverte d'une vaste accolade et le placard sculpté de la pièce nord du premier étage. Il est intéressant de noter que ces transformations sont marquées par l'emploi d'une pierre différente, un calcaire gris dit d'Agen, qui affleure jusqu'aux environs de Nérac. L'emploi de cette pierre est cantonné ici aux éléments sculptés. Ces transformations de la seconde moitié du 15e siècle entraînent une modification de la circulation à l'intérieur de l'édifice avec l'apparition de l'escalier en vis remplaçant un escalier dont les caractéristiques ne sont pas connues. Elles induisent aussi probablement une évolution dans les fonctions de la maison avec l'apparition, au rez-de-chaussée, d'un espace commercial caractérisé par trois vastes arcades qui devaient accueillir des étals. Le piédroit gauche se termine à un niveau plus élevé que le second piédroit indiquant la présence probable d'un étal à gauche et d'une porte à droite. Les remaniements sont trop importants pour savoir si cette fonction commerciale existait déja antérieurement ou non. Enfin, la façade sud est à cette occasion particulièrement mise en valeur par le choix qui est fait d'une élévation ordonnancée et la mise en place d'un cordon d'appui sous les deux nouvelles croisées qui sont aménagées. La fenêtre moulurée à triple cavet du dernier étage est probablement un peu postérieure, elle date des années 1500. La maison a certainement connu des remaniements au cours de l'Epoque moderne qui ne sont plus aujourd'hui visibles, hormis par la présence de la cheminée en bois sculpté au premier étage. C'est probablement au 19e siècle qu'interviennent les dernières transformations majeures avec la disparition de l'escalier en vis qui se trouvait dans la tour et l'aménagement d'un escalier à retours en bois. Toutes les baies semblent avoir été reprises à cette période et transformées en simples fenêtres et portes-fenêtres. La maison a été restaurée au début du 21e siècle.£La maison est dite ""maison du bailli"" sans qu'il soit possible d'affirmer avec certitude que cette maison appartenait au bailli, le représentant local du seigneur. A Montréal, un bailli est mentionné dès la fondation de la bastide, en 1255, dans la charte de coutumes. Il apparaît ensuite à de nombreuses reprises dans la documentation écrite médiévale. Dans la seconde moitié du 15e siècle, le pouvoir royal français tente d'imposer à nouveau sa suprématie sur le Condomois après presque deux siècles de conflits dans une région passée de nombreuses fois, lors des divers traités, entre les mains des partis anglais et français. En 1442, par exemple, une rémission générale est accordée par le roi de France aux habitants de Montréal pour leur désobéissance aux officiers royaux (AN, JJ 176, n°189, fol. 130 v). Il est possible que dans ces années de reprise en main par le pouvoir, le sénéchal d'Agenais, ou le bailli lui-même, ait voulu asseoir l'autorité du roi dans la bastide par la réalisation d'importants travaux dans la demeure de son représentant local. Bien que cela soit difficile à prouver, il n'est pas impossible que cette maison soit bien la ""maison du bailli"" et que cette campagne importante de travaux dans la seconde moitié du 15e siècle s'inscrive dans ce contexte.

  • Période(s)
    • Principale : 14e siècle
    • Principale : 2e moitié 15e siècle
    • Secondaire : 19e siècle

La maison est située au nord-est de la place de la bastide de Montréal, à l'angle de la rue Aurensan et de la rue Calmette, elle donne aussi sur l'arrière sur la venelle qui recoupe l'îlot en deux parties. Seul le mur oriental est mitoyen. La maison occupe la totalité de la parcelle allongée sur laquelle elle est implantée. Les dimensions de cette parcelle sont d'environ 8 m sur 19 m, ce qui correspond au parcellaire initial de la bastide tel qu'il a pu être mis en avant sur d'autres îlots. La maison se développe sur une cave, un rez-de-chaussée, un étage et un comble à surcroît. Elle est bâtie, selon les endroits, en moellon ou en moyen appareil de calcaire. Le calcaire employé est de deux types : essentiellement un calcaire clair d'extraction locale et un calcaire plus gris dit ""d'Agen"" pour certains éléments sculptés (porte et cheminée à accolades et grandes arcades du rez-de-chaussée notamment). Seul le ponceau au-dessus de la venelle, au premier étage, est bâti en pan-de-bois couvert d'enduit. Le toit à un pan et croupes est couvert de tuiles creuses tout comme le toit à deux pans du ponceau. Le toit de la maison s'appuie, à l'est, contre le mur de la maison mitoyenne. L'avant-toit est fermé par une génoise à trois rangs.£L'élévation sud, donnant sur la rue principale de la bastide, est ordonnancée à deux travées. Le rez-de-chaussée est percé d'une baie vitrée à gauche et d'une porte-fenêtre à droite. Les traces des deux grandes arcades disparues sont encore visibles : reprises dans la maçonnerie avec des moellons noyés dans du mortier, éléments des encadrements des arcades en calcaire gris (piédroit gauche se terminant en congé prismatique et quelques pierres isolées). Au premier étage, légèrement en-dessous des gardes-corps, subsistent les traces d'un cordon d'appui buché qui courait initialement au niveau de l'appui de deux croisées disparues. Au dernier étage, à l'angle de la maison, se devine une tête de mur qui pourrait témoigner de l'existence passée d'un dernier niveau en pan-de-bois et non pas maçonné sur cette élévation. L'élévation occidentale comporte une cage d'escalier à trois pans coupés en légère saillie. Au rez-de-chaussée de cette tour d'escalier se trouve une porte sculptée en accolade et terminée par des congés prismatiques. Au-dessus de celle-ci, le larmier accuse lui aussi une forme d'accolade. Une vaste fenêtre est percée au premier étage de la tour d'escalier et une petite fenêtre au dernier étage. A droite de la tour d'escalier, au rez-de-chaussée, le négatif d'une vaste arcade est encore visible. Au-dessus de celle-ci, au premier étage, s'ouvrait une porte aujourd'hui obturée. Sur la partie de l'élévation située à gauche de la tour d'escalier s'ouvrent, au rez-de-chaussée une fenêtre, une porte de remise et une petite fenêtre ; au premier étage trois fenêtres et au dernier étage deux petites fenêtres. La petite fenêtre située au centre du dernier niveau présente une mouluration à triple cavet. L'élévation nord, donnant sur la venelle, ne présente aucune baie sculptée. Au rez-de-chaussée s'ouvre une porte de remise. Au-dessus de celle-ci, et à l'angle avec la rue Calmette, prennent place quatre corbeaux en quart-de-rond dont le rôle n'est pas défini avec certitude. Au premier étage, deux portes permettent l'accès au ponceau, depuis la salle, et aux latrines, depuis le ponceau. Enfin, au dernier niveau, est percée une fenêtre. Toutes les fenêtres non décrites précisément jusqu'ici sont simplement rectangulaires et parfois munies d'une feuillure permettant d'accueillir les contrevents.£A l'intérieur de la maison, l'accès à la cave se fait par un escalier droit en pierre. L'accès au premier étage et au comble s'effectue par un escalier tournant à retours en bois. On retrouve à tous les niveaux, dans l'angle nord-est de la maison, un massif bâti en moyen appareil de pierre calcaire qui abrite des latrines auxquelles on accède au rez-de-chaussée directement depuis la pièce nord, et au premier étage depuis le ponceau. Le rez-de-chaussée comporte la cage d'escalier, une pièce sur la rue Aurensan et deux sur la rue Calmette. Le mur mitoyen avec la maison située à l'est est visible à ce niveau. Il s'agit d'un mur en moyen appareil de pierre de taille calcaire. Dans la pièce donnant sur la rue Aurensan, l'arrière-voussure en arc segmentaire de l'arcade donnant sur la rue Calmette est encore visible. La première pièce au nord de la cage d'escalier comporte sur son mur occidental une niche d'évier et sur son mur oriental une vaste cheminée couverte d'un simple linteau en bois. Dans la pièce la plus au nord s'ouvre, dans le mur ouest, une baie à double coussiège. Dans le mur nord est implantée une niche couverte d'un arc en plein cintre et conservant une pierre d'évier. Le premier étage est constitué de la cage d'escalier, dont une partie est aménagée en salle-de-bain, d'une pièce donnant au sud sur la rue Aurensan et d'une vaste pièce donnant au nord et à l'ouest sur la rue Calmette. Dans le mur occidental de la pièce donnant au sud s'ouvrent une porte en arc brisé chanfreiné et un placard. Sur le mur sud, les arrières-voussures en arc segmentaire des deux croisées sont conservées. La pièce située au nord de la cage d'escalier conserve deux cheminées, une en bois sur le mur nord et une en pierre sur le mur oriental. La cheminée en pierre est sculptée d'une vaste accolade et les piédroits se terminent en congés prismatiques. Un cordon a été buché au-dessus de la cheminée. En son centre se trouvait très certainement un écu sculpté lui aussi buché. A côté de cette cheminée, sur le mur nord du massif abritant les latrines, se trouve un placard peu profond dont l'encadrement mouluré a été buché, hormis du côté droit. Un autre placard, semblable à celui de la pièce sud, prend place dans le mur occidental. Une porte dont l'encadrement comporte un chanfrein doublé d'une feuillure permet d'accéder au ponceau. De là, une autre porte donne accès aux latrines aujourd'hui bouchées. Le dernier étage est constitué d'une seule et vaste pièce. La charpente est apparente. Des poutres et des poteaux en bois insérés dans les maçonneries des murs latéraux supportent la charpente. La nécessité d'une telle structure n'est pas évidente compte tenu de l'épaisseur des murs qui suffiraient à porter la toiture.

  • Murs
    • calcaire
    • moyen appareil
    • moellon
  • Toits
    tuile creuse
  • Étages
    sous-sol, 1 étage carré, comble à surcroît
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • toit à un pan
    • toit à deux pans
    • croupe
  • Escaliers
    • escalier intérieur : escalier droit en maçonnerie
    • escalier intérieur : escalier tournant à retours avec jour en charpente

Présentation succincte

  • NOTSUC Maison du 14e siècle remaniée dans la seconde moitié du 15e siècle.

Champs annexes au dossier - Architecture

  • NOTB_G
  • NOTB_S AN, JJ 176, n°189, fol. 130 v., Rémission accordée aux habitants de Montréal par le roi de France pour désobéissance aux officiers royaux et commerce avec l'ennemi. AD Gers, 3 P Montréal/21, Plan cadastral dit napoléonien, 1834.
  • APPA
  • APRO
  • ARCHEO
  • AVIS
  • CCOM
  • CHARP
  • CHARPP
  • COORLB93 0475323 ; 6320789
  • COORMLB93
  • COORMWGS84
  • COORWGS84
  • ENCA
  • EPID
  • ESSENT
  • ETACT
  • FEN
  • FEN2
  • FENP
  • INTER
  • MHPP
  • NOPC
  • OBSV
  • PAVIS
  • PETA_MA
  • PLU
  • PSAV_FA
  • SAV_FA
  • SELECT oeuvre sélectionnée
  • TAILL
  • TAILLP
  • TOITU
  • USER IVR73_SCPMIDIPYR
  • VALID accessible au grand public
  • VISI
  • VISIB
  • VOIR_AUSSI
  • WCOM Montréal
  • IMP 20220317_R_01
  • Statut de la propriété
    propriété privée
Date(s) d'enquête : 2014; Date(s) de rédaction : 2014
(c) Conseil départemental du Gers
(c) Inventaire général Région Occitanie