La Grande Guerre terminée, la ville dAuch, projetant la construction dun monument aux morts, décide la création dun comité du monument aux morts composé des membres du conseil municipal. La municipalité souhaitant une uvre originale choisit la statue la ""Patrie"", uvre du sculpteur gersois, Antonin Carlès, décédé le 18 février 1919. Le docteur Samalens, maire dAuch, passe commande à madame Carlès du monument aux morts et lui demande des plans et devis de lensemble, statue et piédestal, la municipalité se réservant les travaux de fondation et de béton. Mais le maire découvre que cette statue est érigée sur une place de Pontoise (95) depuis 1909 (voir document joint). La veuve du sculpteur précise que ""ce nest pas la même"", ""figure douloureuse et meurtrie, la tête penchée sur son drapeau, lépée légèrement abaissée"" elle sadresse à ""notre défaite de 70"". Madame Carlès sengage à ne pas reproduire dans le Gers celle qui sera érigée à Auch. Une première souscription ayant peu rapporté, la municipalité informe dune deuxième ouverte du 19 novembre 1923 au 15 décembre suivant, appelant ses concitoyens à plus de générosité et annonçant que leurs noms seront publiés. Elle organise par ailleurs des manifestations sportives et artistiques pour financer le monument. Mais en septembre 1923, le maire apprend que la statue la ""Patrie"", que la municipalité voulait originale, fait partie du monument aux morts de Lévignac, dans la Haute-Garonne, ""inauguré en 1921"" (voir document joint). Même si cette statue est en fonte de fer alors que celle dAuch doit lêtre en bronze, la municipalité demande à madame Carlès une réduction du prix de 50% ce que refuse cette dernière qui met aussitôt ses intérêts entre les mains de la société des artistes français, à Paris. De nombreuses et longues discussions aboutissent dans un premier temps, le 12 août 1924, à une demande de 46 500 francs de la part de madame Carlès mais la municipalité veut un socle en un seul bloc et pas le parement de pierre comme il est proposé par lentrepreneur, monsieur Mamy, de madame Carlès. La mairie ayant obtenu le désistement de cet entrepreneur, propose à la veuve de lartiste de ne traiter que pour la statue ce quelle refuse dans un premier temps. Puis elle accède à cette demande, informant du coût de la statue seule, 25 000 francs, et exigeant 800 francs en faveur de son entrepreneur pour son désistement. Elle précise quelle travaille avec les fonderies Durenne, à Paris, gage de qualité qui nest pas négociable. Pendant ce temps, la mairie signe un traité de gré à gré, le 14 novembre 1924, avec lentrepreneur Henri Oechslin demeurant rue de Corneilhan à Béziers. Il est chargé dexécuter le piédestal en marbre de Laurens, lassise bouchardée sauf aux angles, en quatre blocs, la plinthe, le socle et le couronnement en une pièce chacun. Il a aussi la charge de graver les diverses inscriptions, noms compris et de fournir la croix laurée en bronze qui sera fixée contre le piédestal. Lensemble sélève à 32 000 francs. Les discussions aboutissent le 23 janvier 1925 à la signature dun traité de gré à gré entre la mairie et madame Carlès. Puis, le maire signe le 15 mars 1925 un traité de gré à gré avec lentrepreneur de travaux publics, monsieur Lansac, demeurant à Auch qui doit réaliser les terrassements, fouilles, enlèvement de déblais, les maçonneries de béton, la sole en béton armé et lentourage en pierre dure pour un total de 5 476,27 francs. Le 17 mars 1925, le conseil municipal décide des inscriptions à porter sur le monument, ""LA VILLE DAUCH / A SES ENFANTS / MORTS POUR LA FRANCE / 1914 - 1918"" suivies de ""CEST LA CENDRE DES MORTS QUI CREA LA PATRIE / LAMARTINE"". En mai 1925, la société auscitaine Fouraignan, constructions métalliques, reçoit la commande dAuch pour une grille qui entourera le monument aux morts. La statue de la ""Patrie"" arrivée à Auch, le maire constate que son socle est plus grand (1,03 m x 1 m) que les dimensions annoncées (0,90 x 0,90) et quil faut refaire le chapiteau sur lequel elle doit reposer. Aussi demande-t-il 2 000 francs de réduction à madame Carlès. Les discussions aboutiront au partage égal de cette somme entre la mairie et la veuve de lartiste. Monsieur Oechslin, étant chargé de ces travaux supplémentaires incluant le chapiteau, les plaques des morts et leur encadrement en bronze, les quatre arêtes reliant le socle à la grille et des ""moellons mosaïques"", la mairie passe un traité de gré à gré avec lui le 5 septembre 1925, pour 12 000 francs. Le 15 novembre de la même année, larchitecte de la ville, Maurice Estrigos, signe le procès-verbal de réception définitive de la statue et le monument aux morts est inauguré le dimanche 22 novembre 1925 à 10 h 30. Le programme de la journée débute à 10 h par la constitution du cortège devant lHôtel de Ville. Devant le monument aux morts, lHarmonie auscitaine joue la Marche funèbre de Chopin, lHymne aux morts est ensuite chanté et le monument dévoilé par le maire qui fait lappel aux morts. La minute de recueillement est suivie de lappel au clairon puis de la mélodie de Samuel Rousseau chantée par la chorale avant ""La Marseillaise"". La cérémonie se termine par le défilé et le salut devant le monument avec le dépôt de palmes et de couronnes. Conformément à la décision prise par le conseil municipal, aucun discours nest prononcé lors de la cérémonie. En réponse à un article paru le 23 novembre dans ""LExpress du Midi"" regrettant labsence de cérémonie religieuse et celle des autorités religieuses, le maire informe le rédacteur en chef quune messe a été célébrée le matin à 9 h et que les autorités religieuses, invitées, ne se sont pas présentées ni à la mairie ni devant le monument aux morts ainsi que les directeurs et directrices des écoles privées et les enfants. Le maire oublie peut-être que linvitation na été proposée quaux prêtres qui nont pas voulu participer en labsence de lévêque du diocèse qui naurait pas reçu de faire-part. Après linauguration du monument aux morts, le maire traite de gré à gré le 25 novembre avec la société auscitaine Fouraignan, constructions métalliques pour la fourniture de la grille en fer forgé avec croix de guerre et obus pour 4 666,95 francs. Le 12 décembre suivant, loffice départemental des pupilles de la nation, ayant offert une palme en bronze de 1 mètre de hauteur avec linscription ""Les pupilles de la Nation"" demande au maire de réserver à lobjet une place dhonneur au monument. À la fin des années 1940, les plaques dédiées aux ""AUX MORTS / DE LA RESISTANCE ET DU MAQUIS / 1940 - 1945 / AUX MORTS EN DEPORTATION"" et ""AUX MORTS DE LA GUERRE / 1939 1945"" seront ajoutées ainsi que, dans les années 1960, la plaque des ""MORTS POUR LA FRANCE / EN INDOCHINE"" et des ""MORTS POUR LA FRANCE / EN AFRIQUE DU NORD"".
- dossier ponctuel
- (c) Inventaire général Région Occitanie
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Gers - Auch
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Commune
Auch
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Adresse
palce Salinis
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Cadastre
2020 AD non cadastré ;
domaine
public
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Dénominationsmonument aux morts
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Appellationsde la guerre de 1914-1918, de la guerre de 1939-1945, de la guerre de 1946-1954, de la guerre de 1954-1962
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Période(s)
- Principale : 1er quart 20e siècle
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Dates
- 1925, daté par travaux historiques
Le monument aux morts dAuch, sur la place Salinis, est entouré dune grille (dimensions : h = 60) en fer forgé, de couleur verte, fixée sur une bordure en pierre et à quatre obus situés aux quatre angles. La grille comporte des croix de guerre, éléments de décor portés sur chacun des obus. Le monument aux morts est sur un socle en forme de pyramide dont chaque côté est traité en opus incertum, avec une plaque de marbre gravée des noms des morts de la Grande Guerre, et entourée de guirlandes végétales en bronze. Le monument aux morts est composé dun piédestal en marbre noir de Laurens comprenant une marche avec pente, un socle, un fût et un chapiteau. Lensemble est surmonté dune statue en bronze portant le titre ""Patrie"". La face principale orienté vers lest est gravée sur le socle des inscriptions ""CEST LA CENDRE DES MORTS QUI CREA LA PATRIE / LAMARTINE"" et sur le fût, au-dessous dun bronze fait de branches de laurier et de chêne encadrant une croix de guerre, des inscriptions ""A SES ENFANTS / MORTS POUR LA FRANCE / 1914 - 1918 / LA VILLE DAUCH / RECONNAISSANTE"". La face sud du fût comporte la plaque dédiée ""AUX MORTS / DE LA RESISTANCE ET DU MAQUIS / 1940 - 1945 / AUX MORTS EN DEPORTATION"" et celle nord, la plaque ""AUX MORTS DE LA GUERRE / 1939 1945"". Contre le socle de cette face est fixée une plaque gravée de noms. La face ouest du fût porte la plaque dédiée aux ""MORTS POUR LA FRANCE / EN INDOCHINE"" et aux ""MORTS POUR LA FRANCE / EN AFRIQUE DU NORD"".
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Murs
- béton
- pierre
- marbre
- fer
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Typologiesmonument statue
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Techniques
- sculpture
- étudiée dans la base Palissy
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Représentations
- croix de guerre
- obus
- guirlande
- laurier
- chêne
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Précision représentations
La croix de guerre et les obus rappellent le conflit, le laurier récompense les vainqueurs et le chêne symbolise la puissance.
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Mesures
- l : 270 cm
- la : 270 cm
Présentation succincte
- NOTSUC Le monument aux morts d'Auch est inauguré le dimanche 22 novembre 1925 à 10 h 30. Les noms des morts des guerres de 1939-1945, 1946-1954 (Indochine) et 1954-1962 (Algérie) seront ensuite ajoutés.
Champs annexes au dossier - Architecture
- NOTB_G
- NOTB_S Archives départementales du Gers : séries 1 M 18 et 2 R 12
- APPA
- APRO
- ARCHEO
- AVIS
- CCOM
- CHARP
- CHARPP
- COORLB93 0505209 ; 6285945
- COORMLB93
- COORMWGS84
- COORWGS84 43.6457486045193, 0.585998492997039
- ENCA
- EPID
- ESSENT
- ETACT
- FEN
- FEN2
- FENP
- INTER
- MHPP
- NOPC
- OBSV
- PAVIS
- PETA_MA
- PLU
- PSAV_FA
- SAV_FA
- SELECT oeuvre sélectionnée
- TAILL
- TAILLP
- TOITU
- USER IVR76_SCP
- VALID accessible au grand public
- VISI
- VISIB
- VOIR_AUSSI IA31012575 ; IM31002040
- WCOM Auch
- IMP 20220317_R_01
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Statut de la propriétépropriété de la commune
- (c) Inventaire général Région Occitanie
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