Dossier d’œuvre architecture IA32000675 | Réalisé par
  • enquête thématique départementale, Les transformations des agglomérations en Gascogne gersoise à la fin du Moyen Age
église Saint-Michel
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Grand Auch Coeur de Gascogne - Auch sud-est
  • Commune Pessan
  • Cadastre 1810 B 1197  ; 2010 AD 41

L'église était le sanctuaire principal du monastère bénédictin Saint-Michel de Pessan jusqu'à la Révolution. A partir de cette date, l'église devient exclusivement paroissiale. Le patron de la paroisse est saint Lizier.£Le monastère Saint-Michel de Pessan était l'un des plus anciens du Gers. Il est mentionné au concile d'Aix-la-Chapelle en 817 parmi les monastères ruinés de la Gascogne. Au 11e siècle, le monastère aurait été donné à l'abbaye de Simorre par le comte d'Astarac, Guillaume Ier, avec la charge de le restaurer. D'après la bibliographie, cela n'aurait pas été réalisé. Certains pans de murs du transept et de la nef, bâtis en petit appareil, peuvent remonter à cette période.£Les deux baies en plein cintre, à ressauts et à tores épais, percées dans les murs orientaux des bras du transept pourraient dater de la fin du 12e siècle ou du début du 13e siècle. Elles sont aujourd'hui obturées et accueillent des statues. Les décors en billette des chapiteaux de la croisée du transept semblent contemporains de ces fenêtres.£En 1250, l'église a été partiellement détruite par un incendie. La reconstruction fut rapide. La nouvelle église fut consacrée en 1252 par l'archevêque d'Auch, Hyspan de Massas. Une grande partie de l'édifice actuel date de cette reconstruction. Il s'agit dans un premier temps de l'abside, probablement dès 1252, au moment de la nouvelle consécration du sanctuaire. L'essentiel du reste de l'édifice pourrait dater de la seconde moitié du 13e siècle : le transept, une partie des murs de la nef, la tour assise sur le bras nord du transept, la tour d'escalier au sud. L'escalier en vis permettait probablement d'accéder à des tribunes aujourd'hui disparues, ou peut-être jamais construites. Les départs d'arcs visibles à la croisée du transept témoignent du projet de voûtement de l'ensemble de l'édifice sur croisées d'ogives à la fin du 13e siècle ou au début du 14e siècle, projet non réalisé. Le grand arc visible à l'extérieur de l'édifice, sur le mur occidental de la croisée du transept, témoigne du projet de construction d'une nef beaucoup plus haute que l'actuelle, projet lui aussi non réalisé, et en lien probablement avec le précédent.£La porte qui permet l'accès aux niveaux supérieurs de la tour semble avoir été percée au 15e siècle. Aucun élément concernant l'accès antérieur n'a pu être observé.£Le monastère a été sécularisé en 1748, et le collège de moines alors remplacé par un collège de chanoines. Au fil des siècles, le nombre de moines a oscillé entre 10 et 14 selon les périodes.£L'abbaye a été vendue comme bien national à la Révolution. Tous les bâtiments conventuels et le cloître ont alors été démantelés. Seule l'église a subsisté comme église paroissiale.£Au cours de la seconde moitié du 19e siècle et les premières années du 20e siècle, de nombreuses restaurations ont été effectuées sur l'église : voûtement de la nef, percement de fenêtres, remplacement des vitraux (par Hirsch en 1873), construction du porche d'entrée.£L'église est inscrite à l'Inventaire des monuments historiques depuis 1960. Les stalles en bois sculpté de la fin du 15e siècle, une pietà du 16e siècle en bois doré et quatre grands tableaux de Jean-Baptiste Smets sont classés Monuments historiques. Trois lustres en bois doré de la fin du 18e siècle et l'autel du choeur en terre cuite polychrome et en pierre de la fin du 19e siècle sont inscrits à l'Inventaire supplémentaire des monuments historiques.£Une étude archéologique du bâti est souhaitable pour démêler les différentes phases de construction de l'église. Celles-ci sont encore bien visibles mais trop imbriquées les unes dans les autres pour qu'une simple étude d'inventaire du patrimoine puisse en déterminer tout le sens. Plusieurs questions restent ainsi en suspend, concernant notamment la porte à linteau droit sur coussinets obturée par l'escalier en vis, les baies en plein-cintre visibles dans la tour et donnant actuellement sur le niveau de comble au-dessus de la croisée du transept, le vaste arc en plein-cintre visible sur le mur nord de la nef, etc.

  • Période(s)
    • Principale : 11e siècle , (incertitude)
    • Principale : 13e siècle
    • Principale : limite 19e siècle 20e siècle

L'église Saint-Michel de Pessan est implantée au sommet du village. Le monastère prenait place au sud de l'église. A l'emplacement du cloître se trouve aujourd'hui un jardin public.£L'église est un édifice en croix latine. La nef unique est composée de trois travées. Elle est précédée à l'ouest par un vaste porche donnant aussi accès au jardin. La nef est prolongée à l'est par un transept saillant et terminée par un choeur constitué d'une travée barlongue et d'une abside à cinq pans coupés. La chapelle nord est dédiée à saint Roch et la chapelle sud à la Vierge. Dans l'angle formé par le bras nord du transept et le choeur est bâtie une sacristie. Dans l'angle formé par le bras sud du transept et le choeur est bâtie la tour d'escalier, elle-même englobée dans une petite construction en rez-de-chaussée servant de débarras. Une tour de plan carré est construite au-dessus du bras nord du transept. Elle est surmontée d'un clocher de plus petites dimensions que la tour. Seule l'abside est pourvue de contreforts, très saillants et implantés dans les angles.£La partie basse des murs de la nef et du transept est construite en petit appareil de pierre calcaire, conservé parfois sur plusieurs mètres de hauteur. Toutes les parties correspondant aux reconstructions de la fin du Moyen Age sont en moyen appareil de pierre calcaire. Les murs bâtis à la fin du 19e siècle sont en moellon de calcaire. Les toits à longs pans et croupe polygonale sont couverts de tuiles creuses hormis celui de la tour d'escalier qui est couvert de tuiles plates. Le clocher est surmonté d'une flèche octogonale couverte d'ardoises.£Le choeur est couvert d'une voûte d'ogives et la croisée du transept d'une voûte en berceau. Les deux bras du transept sont couverts de fausses voûtes en berceau et la nef d'une fausse voûte d'ogives. Les clés de voûte du choeur sont ornées, pour l'une, d'un agneau pascal accompagné de deux coquilles, et pour l'autre d'un écu dont les armoiries ont disparu.£Les trois baies du choeur comportent un remplage composé de trois quadrilobes et deux lancette trilobées. Le meneau et les piédroits de ces baies sont constitués de colonnettes. Les baies des bras du transept sont de simples percements couverts en plein-cintre.£L'accès à l'escalier en vis se fait par une étroite porte en arc brisé qui semble s'intégrer dans une porte antérieure en plein-cintre un peu plus large et haute. La première partie de l'escalier en vis est large. Elle est couverte d'une voûte en berceau hélicoïdal. La seconde partie de l'escalier, après le passage d'une porte en plein-cintre, est plus étroite. L'escalier est alors couvert par le dessous des marches supérieures. Une autre porte permettait de fermer l'accès à l'escalier depuis la galerie passant entre la rose et le toit du choeur et menant à la porte de la tour. Celle-ci conserve son trou barrier. En haut de l'escalier est percée une arbalétrière en croix donnant du côté sud.£La porte permettant l'accès à la tour est en arc brisé chanfreiné. Les congés des piédroits sont triangulaires. A ce niveau de la tour, sur le mur sud, sont visibles cinq baies en plein-cintre bouchées : deux grandes coupées par le sol actuel et trois plus petites au-dessus.£Une gargouille est visible à la jonction du bras sud du transept et de la tour d'escalier. Elle ne semble pas en place.£Douze cartouches peints sur les murs intérieurs de l'église, notamment de la nef, contiennent un résumé de l'histoire de l'abbaye depuis sa fondation jusqu'à la fin du 19e siècle. Une partie des stalles est conservée dans le choeur, l'autre sur la tribune. L'église contient un mobilier riche et varié qu'il faudrait étudier en détail.

  • Murs
    • calcaire
    • petit appareil
    • moyen appareil
    • moellon
  • Toits
    tuile creuse, tuile plate, ardoise
  • Plans
    plan en croix latine
  • Étages
    1 vaisseau
  • Couvrements
    • voûte d'ogives
    • voûte en berceau
    • fausse voûte d'ogives
    • fausse voûte en berceau
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • flèche polygonale
    • croupe polygonale
  • Escaliers
    • escalier hors-oeuvre : escalier en vis sans jour en maçonnerie

Présentation succincte

  • NOTSUC Eglise reconstruite en grande partie au milieu du 13e siècle.

Champs annexes au dossier - Architecture

  • NOTB_G ALVADO, Hervé, "Pessan", Communes du département du Gers, tome 1 : l'arrondissement d'Auch, SAHG, Auch, 2003, p. 77-78.£BALAGNA, Christophe, L'architecture gothique religieuse en Gascogne centrale, thèse sous la direction de Michèle Pradalier, UTM, 2000, p. 638-340.£CABANOT, Jean, Gascogne romane, Zodiaque, La Pierre-qui-Vire, 1992, p. 39.£CURSENTE, Benoît, Des maisons et des hommes, PUM, Toulouse, 1998, p. 111.£POUSTHOMIS, Nelly, A l'ombre du moustier, morphogenèse des bourgs monastiques en Midi toulousain, HDR sous la direction de Michèle Pradalier et Benoît Cursente, UTM, 2002.
  • NOTB_S Sources publiées :£BRUGELES, Dom Louis-Clément de, Chroniques ecclésiastiques du diocèse d'Auch, Robert, Toulouse, 1746, p. 247-262.£DUFFOUR, Abbé J., Livre rouge du chapitre métropolitain de Sainte-Marie d'Auch, Cocharaux, Auch, 1908, p. 298.£SAMARAN, Charles et POLGE, Henri, "Chartes retrouvées de l'abbaye bénédictine de Pessan (IX-XIIe siècles)", Bulletin philologique et historique, année 1969, Paris, 1972, p. 499-505.£Sources écrites :£Archives diocésaines d'Auch, Fonds Loubès, cartons "Auch et divers", "Pessan", "notes cagots".£Source planimétrique :£AD Gers, 3 P Pessan/9, plan cadastral dit napoléonien, 1810.
  • APPA
  • APRO
  • ARCHEO
  • AVIS
  • CCOM
  • CHARP
  • CHARPP
  • COORLB93
  • COORMLB93
  • COORMWGS84
  • COORWGS84
  • ENCA
  • EPID
  • ESSENT
  • ETACT
  • FEN
  • FEN2
  • FENP
  • INTER
  • MHPP
  • NOPC
  • OBSV
  • PAVIS
  • PETA_MA
  • PLU
  • PSAV_FA
  • SAV_FA
  • SELECT oeuvre sélectionnée
  • TAILL
  • TAILLP
  • TOITU
  • USER IVR73_SCPMIDIPYR
  • VALID accessible au grand public
  • VISI
  • VISIB
  • VOIR_AUSSI
  • WCOM
  • IMP 20230710_R_01
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Protections
    classé MH, 1960/03/01
  • Précisions sur la protection

    Eglise Saint-Michel (cad. AD 41) : classement par arrêté du 1er mars 1960

  • Référence MH

Classement 22 04 1932 (arrêté) (abside) annulée

Date(s) d'enquête : 1992; Date(s) de rédaction : 1992, 2014
(c) Conseil départemental du Gers
(c) Inventaire général Région Occitanie