La bastide de Marciac fut fondée en 1298 par un contrat de paréage signé entre les officiers du roi Philippe-le-Bel, Arnaud-Guilhem III de Montlezun, comte de Pardiac et l'abbé de Case-Dieu. Cette fondation disait répondre à la volonté de mettre en valeur des forêts et des marécages propriété du comte et de l'abbé qui servaient de refuge à des brigands. Le roi apportait son soutien financier et policier à ce projet. Si l'on en croit Alain Lauret, Raymond Malebranche et Gilles Séraphin (op. cit.), le nom de la ville fait référence au sénéchal Guichard de Marciac (ou de Marcy), sénéchal qui avait représenté le roi lors de l'établissement du paréage. La fondation donna lieu à l'établissement de coutumes dont la rédaction servit d'exemple à celles d'autres villes jusqu'en 1325. Toutefois, la mise en application des coutumes fut longue à mettre en oeuvre. Le nouveau comte de Pardiac, Guillaume de Montlzun, fils d'Arnaud II, regrettant les concessions faites par son père à ses cosignataires, voulut revenir dessus. Il finit pas perdre tous ses droits sur Marciac qui fut détaché du comté de Pardiac en 1308 et annexé par le Languedoc. Les seigneurs de Juillac et de Tourdun furent invités à rejoindre le paréage en échange de terres. Les délais conduisirent le roi à exiger en 1327 la signature d'un paréage définitif. L'évolution de Marciac fut alors très liée à la situation de la bastide, frontalière du royaume de France et des possessions du roi d'Angleterre. La ville subit de nombreux sièges, mais obtint en revanche d'être exemptée de la gabelle et ses onsuls se virent accordés de nombreux pouvoirs : la responsabilité de sa défense, l'exercice de la justice, la gestion de la voirie, des biens et des revenus de la bastide, etc. Les habitants de Marciac, quant à eux, jouissaient de nombreux droits : sécurité des biens et des personnes, inviolabilité des domiciles, incapacité pour une autorité extérieure à la bastide de juger l'un de ses habitants, etc. Au 16e siècle, la bastide de Marciac, fermement attachée à la Ligue catholique, fut occupée à deux reprises par les calvinistes, en 1569 puis en 1579. C'est au cours de cette seconde prise de la ville que nombre de ses édifices religieux furent endommagés, voire détruits (par exemple les églises Saint-Pierre et Notre-Dame, et les couvents des Augustins et des Dominicains). Le plan de Marciac et son parcellaire évoluèrent peu au fil des siècles, comme le prouvent un plan daté de 1789 et le tracé actuel de la ville. En revanche, les fortifications, qui étaient globalement bien conservées en 1789, sont démantelées peu après. La population de Marciac évoluait alors assez lentement, passant de 1412 habitants en l'an II (1793-94) à 1617 en 1821 (son canton en comptait 5489 en l'an IV). La commune de Marciac comptait 1233 habitants en 2007.