Le 4 janvier 1920, le conseil municipal de Cologne réuni sous la présidence de son maire Frédéric Catalan, décide d’élever un monument ""à la mémoire des enfants de Cologne morts pour la France"". Quatre mille francs sont réservés à ce projet et une souscription ""tant en argent qu’en nature"" est lancée. Au cours de la même séance, l’achat d’une plaque commémorative est envisagé. Elle devrait être fixée dans la salle de la mairie ""à la place d’honneur portant les noms de enfants de Cologne morts pour la France"". Frédéric Catalan décédé, son adjoint François Baubeste est élu maire le 10 octobre 1920. Il propose aussitôt des concessions gratuites aux familles qui recevraient les corps des militaires décédés transportés du front à Cologne par l’Etat. Puis, le 1er janvier 1921, le conseil municipal décide de créer une commission composée des conseillers Vignol, Tissané, Chabanon et Larrieu. Associée à celle désignée par les ""démobilisés"", cette commission a pour mission de porter le projet d’érection du monument (choix de l’emplacement, du monument, de son auteur…). Ses membres rendent compte le 5 juin 1921 de leurs travaux : monsieur Oustric, maçon à Cologne doit commencer rapidement les travaux du monument afin que l’édifice soit inauguré au cours de cette année. Le monument est surmonté d’une statue en bronze du Poilu, sculpture qui aurait été fixée sur la colonne le 26 mai 1922. Cette œuvre est celle d'Eugène-Paul Bénet, sculpteur de l'école française, né à Dieppe (Seine-Maritime) le 13 juillet 1863, mort en 1942. Il obtint de nombreuses récompenses au Salon de Paris et ce bronze, oeuvre sérielle portant le titre ""Poilu victorieux"", a été largement diffusée en France notamment à Arzens et Cavanac (Aude) mais aussi à Randan (Puy-de-Dôme), à Beaumesnil (Eure)... Cet artiste était généralement associé aux établissements Durenne (Paris) qui fondaient ses œuvres. Le 22 septembre 1922, le conseil municipal assure la réception définitive des travaux qui seront payés en totalité, à l’entrepreneur Oustric en janvier 1923. Le 19 novembre 1922, le conseil municipal écoute avec attention le compte-rendu de l’inauguration du monument aux morts. Après la deuxième guerre mondiale, la plaque dédiée à ceux morts en 1939-1945 sera ajoutée et la grille en fer protégeant le monument sera enlevée. La liste des noms et prénoms des soldats morts pour la France et les dates et lieux de décès, dates de naissance, grades et régiments figure en pièce annexe.