jardin botanique dit Palmeraie du Sarthou - Inventaire Général du Patrimoine Culturel

Il s'agit d'une création contemporaine. L'histoire de la palmeraie commence en 1980 avec l'achat, par un jeune ménage, d'une propriété comprenant maison et jardin totalement abandonnés. Après le défrichage manuel du terrain, les nouveaux habitants plantent deux ou trois palmiers de la variété Trachycarpus Fortunei (Palmier de Chine). A partir de leurs graines et d'un long travail de sélection, d'autres sujets sont plantés. Malgré les rigueurs de l'hiver 1985, le terrain se couvre peu à peu d'une vraie forêt de palmiers qui sauto-reproduit à partir des graines tombées au sol. L'ouverture au public a lieu en 1990. La passion de ses propriétaires devient alors un métier et le domaine s'agrandit jusqu'à occuper un vaste terrain d'environ 8 ha, établi sur la butte du site et ses pentes latérales, pour accueillir la bananeraie, la pépinière spécialisée dans les plantes exotiques (2001) et le verger. Les structures d'accueil sont mises en place entre 2001 et 2003, puis 2008 pour l'accueil spécifique des personnes handicapées. En 1999, les propriétaires de la Palmeraie reçoivent le Prix ""Talents 99"", 4e prix national pour la création d'entreprise, en 2003, le 1er prix du trophée régional du Tourisme pour Midi-Pyrénées, et en 2006, le Label Jardin Remarquable décerné par le Ministère de la Culture. Progressivement, les propriétaires s'engagent dans une démarche d'éco-citoyenneté. La défense du palmier s'inscrit dans une perspective globale humaniste autour du développement durable, le palmier pouvant constituer une ressource très précieuse, voire vitale, dans de nombreux domaines (alimentaire, pharmaceutique, textile, cosmétique, etc.). L'action pédagogique menée à la palmeraie contribue à la découverte de la plante et à une sensibilisation sur le rôle qu'elle peut jouer à l'avenir pour favoriser de nouveaux axes de développement économique. La conduite du verger et du jardin est soumise aux normes biologiques. Cette approche fait aussi l'objet de formation pédagogique dispensée sur place. L'ensemble du domaine est inclus dans un plan environnemental d'économie de l'eau, par anticipation sur le futur.

Le site du Sarthou, sur la commune de Bétous, est situé à l'ouest du département du Gers entre Aignan, Riscle et Nogaro. Son contexte paysager, vallonné et bocager, couvert de haies et de bosquets, bénéficie de l'humidité apportée par les influences océaniques et pyrénéennes conjuguées. La palmeraie est implantée sur une butte argilo-calcaire, où affleurent des bancs calcaires intéressants pour la résurgence de leurs sources, dont une seule pour le moment est captée pour l'irrigation. La palmeraie du Sarthou comporte de nombreuses variétés peu connues en Europe. Quand on pénètre sous son couvert dense, elle ressemble à une petite forêt tropicale, sombre et humide. Les troncs chevelus du palmier de Chine, plantés serrés, constituent un véritable dédale où lon perd tout sens de l'orientation. Le cheminement conduit ensuite à la bananeraie puis à la pépinière des plantes tropicales. Celle-ci présente des collection de palmiers, dont certains sont rares en Europe, et des collection de plantes exotiques parmi lesquelles des bambous, des figuiers de Barbarie, des cannes à sucre, des papyrus, ou encore des pieds d'alocasia ou « oreilles d'éléphant » dont la racine sert de base à l'alimentation des Polynésiens. La serre conserve également diverses fleurs exotiques. Les feuillages des végétaux, tant par leur forme que par leur taille, créent une ambiance exotique et suscitent un sentiment réel de dépaysement. Des expositions temporaires de sculptures (Les Botta, Wolfgang Holz, Kely) introduisent des contrastes de matières brutes, bois ou minéral, qui gébèrenet une complémentarité avec le cadre végétal. De temps à autre, une clairière fait réapparaître le ciel gersois et met en valeur l'anachronisme d'un palmier enlacé par un rosier grimpant, quelques lianes emmêlées à un vieux pommier ou de vieux chênes centenaires. Un sentier botanique conduit à un verger planté de variétés locales anciennes d'arbres fruitiers (pommiers anciens de Gascogne notamment) mises en place grâce à l'aide du Conservatoire d'Aquitaine de Montesquieu-Volvestre. Il traverse une prairie naturelle, classée prairie remarquable dans le cadre d'un plan européen éco-environnemental, qui présente un mini-écosystème où se trouve notamment protégée l'orchidée sauvage du Gers. En bordure du domaine, les espèces végétales endémiques sont maintenues : chênes tricentenaires, saules et aulnes en bordure du ruisseau.

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