• inventaire préliminaire, de la ville de Toulouse
hôtel d'Assézat
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Ville de Toulouse
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Toulouse centre
  • Commune Toulouse
  • Lieu-dit quartier Capitole
  • Adresse 7 place d' Assezat
  • Cadastre 2011 310818AB0547
  • Dénominations
    hôtel
  • Appellations
    Assézat
  • Parties constituantes non étudiées
    cour, jardin, portail

L'hôtel d'Assézat est construit au milieu du 16e siècle pour le riche marchand Pierre Assézat, qui, après avoir fait fortune dans le commerce du pastel, gravit les échelons de la société toulousaine et accède au capitoulat. La magnifique demeure qu'il fait construire est l'expression éclatante de cette ascension. Pour la réalisation des élégantes façades sur cour l'architecte a puisé dans les modèles de Serlio. Ces références savantes et la qualité de leur interprétation font de cet hôtel particulier toulousain un chef d'oeuvre de la Renaissance française. Siège des sociétés savantes de la ville depuis plus d'un siècle, l'ancienne maison d'Assézat accueille également depuis 1993 une fondation qui expose au public les riches collections de Georges Bemberg.

L'hôtel d'Assézat est construit au milieu du 16e siècle pour le riche négociant Pierre Assézat (1515-1581). Son mariage avec Peyronne Cheverry lui permet, en plus de son activité de commerce international de pastel, d'intégrer la haute société toulousaine. Grâce à cette position, des charges importantes au sein de la cité lui sont confiées (Alshell de Toulza, Peyrusse, Tollon, 1999, p.59). Prieur de la Bourse des Marchands en 1549, Pierre Assézat est élu capitoul en 1552 et 1562 et représente la ville aux Etats généraux de Paris en 1557. Dès 1548, il commence à former la parcelle nécessaire à la construction de son hôtel par l'achat de bâtiments et de terrains (Alshell de Toulza, Peyrusse, Tollon, 1999, p.59). Les travaux commencent sept ans plus tard. La maçonnerie est confiée au maçon Castagné tandis que le travail de la pierre de taille revient à Nicolas Bachelier. Les historiens qui se sont penchés sur l'histoire de cet hôtel particulier ont tenté d'en définir les différentes phases de construction. Sur les ailes sud et est, les coupures de la trame des ordres au niveau des angles pourraient indiquer la volonté du maître d'ouvrage de continuer la belle ordonnance des façades sur les deux autres côtés et ainsi de refermer la cour (Papillault, 1996, p.177). Cependant, la loggia et la coursière semblent avoir été édifiées au même moment que les deux ailes perpendiculaires (Peyrusse, 2004, p.61). En 1562, Pierre Assézat, sympathisant de la Réforme, se voit obliger de quitter Toulouse après la tentative manquée des protestants de prendre le contrôle de la ville. Il revient un an plus tard mais il est chassé plusieurs fois jusqu'à son abjuration en 1572. Sa demeure reste entre les mains de ses descendants jusqu'en 1761, date à laquelle elle est acquise par Nicolas-Joseph Marcassus, baron de Puymaurin (Alshell de Toulza, Peyrusse, Tollon, 1999, p.61). Ce dernier rénove l'hôtel et le met au goût du jour, notamment en remplaçant les fenêtres à meneaux du premier niveau par de grandes fenêtres et en réaménageant les salons. Après le baron, les propriétaires se succèdent. A la fin du 19e siècle, des magasins d'épicerie en gros s'installent dans le bâtiment. L'histoire de l'hôtel prend un nouveau tournant lorsque son propriétaire, Théodore Ozenne, choisit de léguer son bien à la ville en 1895, à la condition qu'y soient installées les académies et sociétés savantes de Toulouse. L'édifice est alors restauré par Eugène Curvale. Entre 1993 et 1994 l'hôtel d'Assézat est une nouvelle fois restauré et aménagé pour que s'installe la fondation Bemberg, présentant les collections riches et variées de Georges Bemberg.

L'hôtel d'Assézat s'organise autour d'une cour quadrangulaire délimitée à l'ouest et au nord par deux ailes perpendiculaires formant le logis, au sud par un corps de bâtiment comprenant une loggia et à l'est par un mur accueillant une coursière. La distribution de ces espaces se fait aux angles : on entre dans la cour d'apparat par une tour-porche au sud-est, le logis est distribué par un pavillon d'escalier au nord-ouest et le passage voûté qui mène à la cour de service est au nord-est. Le décor architectural qui anime les façades de l'hôtel est d'une grande qualité. Côté place, un portail monumental se détache de la façade de brique par sa composition en pierre. La porte, agrémentée d'un décor de bossage, est encadrée par une paire de pilastres doriques supportant un entablement couronné par un fronton triangulaire. Elle est surmontée par une fenêtre à meneaux prise entre deux pilastres cannelés ioniques. Mais la grandeur de l'hôtel d'Assézat s'exprime surtout par ses façades sur cour. Les ailes ouest et nord présentent une ordonnance similaire. Elles s'élèvent sur deux étages au-dessus d'un rez-de-chaussée surélevé sur un sous-sol. La hauteur de leurs trois niveaux diminue d'un quart d'un étage à l'autre. L'élévation est scandée par des colonnes jumelées. La superposition classique des trois ordres d'architecture (dorique, ionique et corinthien) est respectée. Au rez-de-chaussée et au premier les fenêtres rectangulaires s'inscrivent dans un arc auquel fait écho la forme plein-cintre des baies du dernier étage. Les deux ailes sont réunies par un pavillon d'escalier en léger décrochement, accessible par une porte encadrée par deux colonnes torses. Ce pavillon est surmonté par une tour. L'aile nord, divisée en quatre travées, comprend une loggia au premier niveau et une pièce à l'étage. Elle tire sa force ornementale du jeu de polychromie entre la brique et la pierre. La loggia est ouverte par quatre grandes arcades séparées par des colonnes engagées doriques et ornées de médaillons ovales aux écoinçons. La pièce supérieure est éclairée par quatre petites fenêtres plein-cintre alternant fronton brisé et fronton cintré. Le mur sud est animé par un décor de tables et accueille une coursière reposant sur des arcs surbaissés ornés de pointes de diamants. Ces arcs sont supportés par de grandes consoles à volutes ornées d'un motif végétal. La coursière est abritée par un toit débordant supporté par de grandes consoles en bois sculpté. L'ensemble de l'édifice, bien qu'asymétrique, laisse une impression d'harmonie et d'équilibre. L'ordonnance classique de ses façades et les références érudites de son architecture font de cette belle demeure l'un des plus beaux hôtels particuliers toulousains.

  • Murs
    • brique
    • pierre
    • bossage
    • pierre de taille
    • brique et pierre
  • Toits
    tuile creuse
  • Étages
    sous-sol, rez-de-chaussée surélevé, 3 étages carrés
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Techniques
    • sculpture
  • Représentations
    • ornement végétal
    • ornement animal
    • ornement figuré
    • corne d'abondance
    • ordres superposés
    • colonne
    • pilastre
    • pointe de diamant
  • Précision représentations

    Les ailes du logis respectent la superposition des ordres. Des colonnes et pilastes scandent les façades sur cour et le portail monumental. Les arcs surbaissés de la coursière sont ornés de pointes de diamant. Les consoles des arcs de le la coursière et de la toiture l'abritant présentent un décor végétal. Une porte sur la cour est ornée d'un mascaron d'où partent deux cornes d'abondance. Un autre mascaron orne le passage voûté. Dans le pavillon d'escalier, un atlante engainé supporte le départ d'un arc.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Éléments remarquables
    tour, loggia
  • Protections
    classé MH, 1914/07/22
  • Précisions sur la protection

    Hôtel d' Assézat et de Clémence Isaure : classement par arrêté du 22 juillet 1914

L'hôtel d'Assézat est certainement l'hôtel particulier toulousain le plus connu. Ses façades classiques sur cour inspirées par les modèles de Serlio offrent un splendide exemple de l'architecture renaissante française.; 20230607_R_03

  • Photographie N&B, 23,5x17,5, c. 1890.

    Archives municipales, Toulouse : 2 Fi 716

Bibliographie

  • AHLSELL DE TOULZA G., PEYRUSSE L., TOLLON B., Hôtels et demeures de Toulouse et du Midi toulousain, Drémil-Laffage, Editions Daniel Briand,

    p.59-65
  • CHALANDE J., Histoire des rues de Toulouse, Paris, Editions Montpensier, 1973 ; MESURET R., Evocation du vieux Toulouse, Paris, Edition de Minuit, 1960 ; PAPILLAULT R., Les hôtels particuliers au 16e siècle, Toulouse, Amis des Archives, 1996 ; PEYRUSSE L., « Une nouvelle lecture de l'hôtel d'Assézat », Patrimoine Midi-Pyrénées, n°2, p.58-63 ; SENDRAIL M., GORSSE P. de, MESURET R., L'hôtel d'Assézat, Toulouse, Privat, 1961 ; TOLLON B., PEYRUSSE L., L'hôtel d'Assézat, Toulouse, Association des amis de l'Hôtel d'Assézat, 2002, p. 112-154.

  • MESURET R., Evocation du vieux Toulouse, Paris, Edition de Minuit, 1960

  • PAPILLAULT R., Les hôtels particuliers au 16e siècle, Toulouse, Amis des Archives, 1996.

  • PEYRUSSE L., « Une nouvelle lecture de l'hôtel d'Assézat », Patrimoine Midi-Pyrénées, n°2

    p. 58-63
  • SENDRAIL M., GORSSE P. de, MESURET R., L'hôtel d'Assézat, Toulouse, Privat, 1961.

  • TOLLON B., PEYRUSSE L., L'hôtel d'Assézat, Toulouse, Association des amis de l'Hôtel d'Assézat, 2002,

    p. 112-154.
Date(s) d'enquête : 2005; Date(s) de rédaction : 2005, 2010