Dossier d’œuvre architecture IA31013003 | Réalisé par ;
Maturi Paul (Contributeur)
Maturi Paul

Chercheur du service Connaissance et Inventaire des Patrimoines de la Région Occitanie depuis 2024.

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  • inventaire topographique
ancien hôpital, actuellement maison
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Saint-Bertrand-de-Comminges
  • Commune Saint-Bertrand-de-Comminges
  • Adresse rue de la Carrère
  • Cadastre 2024 B 1135 Feuille 1 ; 1831 B 500, 501, 502 Feuille 2
  • Dénominations
    hôpital
  • Destinations
    maison
  • Parties constituantes non étudiées
    cour, jardin, mur de clôture

La fondation au 17e siècle

 Suite à la disparition d’un premier hôpital implanté en ville haute à proximité de la porte Majou, incendié lors des guerres de Religion en 1586, un nouvel établissement est fondé au Plan.

En effet, dans le premier quart du 17e siècle, l’archidiacre Bertrand de Gémito et le chanoine Dufour procèdent à la refondation de l’hôpital. Le compte-rendu de la visite paroissiale réalisée par l’évêque en 1627 permet de mieux connaître l’édifice. L’hospice est décrit comme une maison de 11,7 mètres de long (6,5 cannes), 9 mètres de large (5 cannes) et 7,2 mètres de hauteur (4 cannes) suggérant ainsi la présence d’un étage. Trois lits occupent une salle basse donnant sur le jardin. Elle n’est séparée de la chapelle que par « un balustre de bois porté dans un arc de la muraille » permettant aux malades d’assister aux offices. La chapelle est dite « au bout de la maison », de forme très étroite, elle mesure 4,5 mètres (6 cannes) de large pour 10,80m (2,5 cannes) de long. La table d’autel est en marbre et regarde vers le sud. La visite décrit également l’ensemble du mobilier, tableaux et ornements. Un cimetière était placé à proximité du jardin, derrière la chapelle. Peu de vestiges de ce premier état subsistent. La porte d’entrée côté cour à encadrement chanfreiné et congés peut dater du 17e siècle.

 Une première reconstruction au 18e siècle

 Au 18e siècle, le bâtiment souffrant de nombreux désordres, une reconstruction s’impose. En décembre 1748, une lettre patente de Louis XV annonce la « refondation de l’hôpital Saint-Julien […] tombé en ruines et relevé par le chanoine Mathieu Coussanne ».En 1779, afin d’assainir le bâtiment qui souffre d’humidité, le propriétaire voisin, M. Mansas propose de céder un terrain et un morceau de bâtiment à l’est. Cette acquisition permettra de créer un nouvel accès et de drainer les eaux.

Ces travaux ne furent pas suffisants pour améliorer la qualité du bâti puisqu’en 1783 émerge un projet de reconstruction d’un nouvel hôpital sur un nouvel emplacement et dont la direction serait confiée aux sœurs de la Charité. En 1787, le conseil de ville écrit « il est reconnu que la maison actuellement subsistante est dans une situation qui n’est point salubre et que le terrain en est trop resserré ». Le projet ne sera pas réalisé, la Révolution intervenant entre temps. En 1790, le terrain près de la cuisine est déblayé pour éviter l’humidité dans cette pièce.

En 1791, l’hospice est déclaré bien national et devient propriété de la commune qui entreprend d’évaluer la valeur immobilière et mobilière de l’ensemble.

Dans une lettre du 15 Frimaire an VI (5 décembre 1797) écrite au conseil municipal, M. Latour, chirurgien du dit hospice depuis au moins 1788, déclare détenir des objets appartenant à cet établissement qui lui ont été confié par un ancien administrateur : un trépan complet, quatre sondes ou algalies, une scie, un couteau courbe, un mannequin pour la démonstration des accouchements (« lequel a été brulé depuis par accident »). Il se propose de les remettre à l’administration dès qu’elle lui en fera la demande. La porte côté ouest semble être construite au 18e siècle, également pourvue de chanfreins et de congés, elle porte des marques de boucharde.

Devenue maison d’habitation, les transformations des 19e et 20e siècle

En 1890, l’hôpital devient un bureau de bienfaisance puis en 1898, le conseil municipal décide de mettre en vente les bâtiments constituant l’hospice. En 1899, un cahier des charges est rédigé. La vente est réalisée en 1901. Siméon Mansas, propriétaire de la maison mitoyenne, achète la maison, la cour et le jardin. Au début du 20e siècle, probablement suite à l’acquisition par Siméon Mansas, des travaux sont réalisés sur les façades afin d’uniformiser l’ensemble. Un enduit ciment est apposé et un décor est composé en trompe l’œil au moyen de liserés lissés peints en blanc ou en rouge visant à donner de la profondeur à la façade. Sur les encadrements de fenêtres, le liseré est rouge sur le piédroit de gauche et l’appui, blanc sur le piédroit de droite et le linteau. Ce jeu de bichromie se retrouve également sur le pourtour de la façade, le long des chaînages et sous l’avant-toit ainsi que sur la niche du portail nord. Ce décor de qualité jouant sur les couleurs et les textures d’enduit est représentatif du début du 20e siècle.Des travaux d’amélioration ont eu lieu dans le courant de la deuxième moitié du 20e siècle visant à rehausser les niveaux de sol, transformer une fenêtre en porte côté cuisine, déplacer l’escalier et aménager l’étage. Les travaux de rénovation des façades à venir permettront, après décroutage, de vérifier les hypothèses de construction de l’ancien hôpital.

  • Période(s)
    • Principale : 17e siècle, 18e siècle, 19e siècle, 1er quart 20e siècle

Situation générale

 L’ancien hôpital est situé dans le quartier du Plan, au pied de la ville haute. Très encaissé, les sols d’origine se trouvaient à plus d’un mètre sous le niveau de la rue actuelle entretenant de fait les problèmes d’humidité. Le bâtiment est composé de deux corps placés en alignement le long de la rue du Bout-du-Canton. La cour et le jardin se développent à l’est. Un grand portail, munie d’une niche cintrée pour une statue, donne accès à la cour depuis le nord.

Matériaux

 La plupart des élévations étant couvertes d’enduits, les maçonneries ne sont visibles que partiellement dans la cave. Elles semblent être constituées d’un appareillage mixte de pierres locales.

 L’enduit ciment est uniforme sur l’ensemble de la demeure. Les chaînages d’angle et le soubassement sont soulignés par un enduit lissé, de teinte plus claire, avec faux appareillage tracé au fer. Deux bandes filantes sont peintes sous l’avant-toit : une blanche et au-dessous un faux appareillage de moellons rectangulaires. Cette dernière est soulignée par un trait épais de couleur rouge sombre simulant une ombre et donnant du relief.

 Elévation ouest

 Cette façade, donnant sur la rue du Bout-du-Canton, n’est percée que d’une porte et de deux fenêtres latérales. Les encadrements des fenêtres à linteau droit portent le même décor en trompe-l’œil : le liseré rouge et blanc se poursuit autour des encadrements des fenêtres. Les linteaux viennent mordre la bande peinte sous le toit. La porte d’entrée présente un encadrement à linteau droit, en marbre, à large chanfrein s’amortissant sur un congé. La rue présente un niveau plus bas aujourd’hui suggérantsoit un changement de niveau de la voirie soit la présence d’un emmarchement disparu. Elle est surmontée d’une imposte rectangulaire en marbre et couvert d’un linteau en bois, pourvu d’un large chanfrein. La bande peinte vient en débord sur le premier tiers des piédroits suggérant une pose postérieure à la porte. Cette porte a été transformée en fenêtre lors d’un réaménagement intérieur de la maison et du déplacement de l’escalier. Une différence de niveau est à noter entre les élévations antérieure et postérieure, le rez-de-chaussée côté ouest correspond au premier étage côté est.

Elévation nord

 Côté rue de la Carrère, l’élévation latérale est percée de deux petites fenêtres donnant sur un niveau de rez-de-chaussée excavé correspondant peut-être aux salles basses de l’ancien hôpital. Celle de droite est ouverte dans le soubassement et son encadrement est en bois. La deuxième à encadrement de pierre est un peu plus haute et seul son appui mord dans le soubassement. Le premier étage accueille une fenêtre.

Elévation est

Sur l’élévation principale sur cour, la porte d’entrée est quasiment centrée. Son encadrement est en marbre à fort chanfrein amorti par un congé. Des liserés noirs viennent rehausser les arêtes vives de l’encadrement. A droite de la porte principale, trois ouvertures (une porte accostée de deux fenêtres latérales) présentent des encadrements en bois. A gauche de la porte ouvre une large fenêtre à encadrement de pierre. Son appui déborde sur le soubassement. Le premier étage est éclairé par quatre fenêtres à encadrement de pierre et couvertes de linteaux.

Elévation sud

Une porte-fenêtre et une fenêtre à encadrement de pierre et dont l’appui déborde sur le soubassement ouvrent au rez-de-chaussée et une fenêtre à encadrement de bois au premier étage. Sur cette élévation prend appui une grange longue et peu profonde. Aucune ancienne baie n’est à observer dans cette dépendance, seuls deux corbeaux de pierre témoignent de la présence d’un étage ou d’une galerie.

  • Murs
    • pierre appareil mixte enduit
  • Toits
    tuile creuse
  • Étages
    1 étage carré
  • Couvrements
  • Couvertures
    • toit à longs pans croupe
  • Techniques
  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à étudier
  • Sites de protection
    abords d'un monument historique

Documents d'archives

  • A.M. Saint-Bertrand-de-Comminges, 1Q, Délibérations du bureau de bienfaisance, 1816-1986.

  • A.M. de Saint-Bertrand-de-Comminges, 3 Q 1, Hospice civil de Saint-Bertrand-de-Comminges : extrait de déclaration du sieur Latour au bureau de l'hospice civil au sujet d'instruments de chirurgie appartenant à l'hospice, 15 frimaire an VI. 1 pièce, papier.

  • A.M. de Saint-Bertrand-de-Comminges, 3 Q 2, Comptes des recettes et dépenses de l'hospice civil Saint-Julien de la ville de Saint-Bertrand-de-Comminges, exercice 1822. 1 cahier, papier.

  • A.D. Haute-Garonne : 1 G 1 : état de section, 1791.

    A.D. Haute-Garonne : 1 G 1
  • A.D. de la Haute-Garonne, 3 P 4306. Plan du cadastre napoléonien, section B de la Ville, 2ème feuille, éch. 1/1250. - 1831.

  • A.D. de la Haute-Garonne, 1 G 8, Cadastre napoléonien, matrices des propriétés bâties 1833-1882

  • A.D. de la Haute-Garonne, 1 G 9, Cadastre napoléonien, matrices des propriétés bâties 1882-1911.

  • A.D. de la Haute-Garonne, 1 G 12, Atlas cadastral de 1935.

Bibliographie

  • BARBIER DE MONTAULT X., La visite de la cathédrale Saint-Bertrand-de-Comminges en 1627, Les chroniques de Languedoc : revue du Midi : historique, archéologique, littéraire et bibliographique, Montpellier, 1877.

  • CHABOUSSOU Pauline, Saint-Bertrand-de-Comminges aux XVIIe et XVIIIe siècle, mémoire de maîtrise d'histoire sous la direction de Jack Thomas : Toulouse, 2003.

    p.97-121
Date(s) d'enquête : 2024; Date(s) de rédaction : 2024
(c) Inventaire général Région Occitanie
Maturi Paul
Maturi Paul

Chercheur du service Connaissance et Inventaire des Patrimoines de la Région Occitanie depuis 2024.

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