La maison (1), donnant sur la place, conserve les éléments les plus anciens de l'ensemble qui a connu plusieurs remaniements. La partie inférieure de la maçonnerie du sous-sol du mur côté place ainsi que le placard qui y est intégré peuvent être datés du tournant du 14e siècle. La façade postérieure conserve une croisée, une demi-croisée et une porte avec linteau en accolade qui sont datables du 15e siècle. Des ouvertures similaires se trouvaient en façade : on en observe les traces d'encadrement sous l'enduit de la salle. Cette pièce conserve également sous plusieurs couches d'enduit le décor primitif de carreaux peints en blanc sur fond rouge. En façade, les profils en quart-de-rond des mirandes sont datables du 16e siècle.£Le compoix du milieu du 18e siècle indique que Monsieur maître Jean Jacques Fabry, président aux élus de Rivière Verdun, possède à cet emplacement (48) maison, écurie, grange basse-cour, et jardin l'ensemble étant déjà traversant par rapport à l'îlot.£La salle sur galerie semble avoir fait l'objet de réaménagements au 18e siècle (cheminée avec décor gypsé) mais ces travaux ne semblent pas avoir été menés à terme et l'édifice a été remembré à une époque indéterminée : il a été rétréci et des nouveaux murs mitoyens en brique de terre crue ont été érigés. L'enduit s'interrompant sur les poutres au niveau d'une amorce de cloison en retour de la cloison en pan de bois semble indiquer une disposition primitive où deux pièces étaient disposées de part et d'autre de l'entrée. La différence de niveaux de sols entre les deux salles, qu'on observe à l'étage et au comble, pose encore question par rapport à ces divers remaniements.
La maison (2) présente un parti plus homogène, datable essentiellement du 18e siècle par ses fenêtres et portes-fenêtres en arc segmentaire, ses tirants en fleurs de lys. L'enduit du comble conserve un certain nombre de graffitis dont le plus ancien est daté de 1762.£Les mutations cadastrales du début du 19e siècle indiquent des changements fréquents de propriétaires : Jean Prieur, propriétaire, vend la maison le 4 février 1822 à Dominique Teulade, juge de paix de Grenade qui la revend le 2 mai 1826 au docteur Fillol. Le plan cadastral de 1826 indique que l'ensemble (C3 486) avait déjà la configuration actuelle avec plusieurs corps de bâtiments sur une même parcelle. On sait par la suite par les actes notariés que la propriété est vendue en 1923 par la famille Brouchican (Louis Brouchican est président du tribunal civil de Lombez) à François Serres et son épouse Marie Olive. Elle reste dans la famille Serres jusqu'en 1986 qui loue la boutique à une agence de la Caisse d'épargne et habite la maison sur cour. Elle est alors rachetée à l'amiable par la Ville qui a pour ambition d'y installer un marché au gras pour étendre et moderniser son marché mais songe également y implanter une bibliothèque. C'est finalement le syndicat d'initiative qui occupe la boutique tandis que les parties postérieures ne sont presque plus occupées.