L'hôtel Richelieu est construit au début des années 1868, date de sa mention sur la matrice cadastrale. Propriété de Jean Estradère, il est imposé à 3 000 F ce qui en fait l'un des édifices les plus imposés de la stations. Il paraît à partir de cette époque dans tous les plans et ouvrages recensant les hôtels de la station de Luchon. Gimet en propose un description détaillée en 1874 : "cet hôtel, nouvellement construit à l'entrée de la rue des Quinconces, est le plus vaste des Pyrénées. Il se recommande par sa tenue irréprochable et par sa situation tout à fait exceptionnelle". Implanté face à l'établissement thermal, l'hôtel offre en effet des chambres avec vue soit sur les Quinconces, soit sur le port de Venasque et les montagnes voisines. Sa proximité avec les thermes est un avantage pour les résidents en cure, mais il est également proche des lieux d'animation : kiosque des Quinconces et futur casino. Gimet indique que l'hôtel, tenu par Estrade, comporte deux vastes cours intérieures et deux jardins anglais. La table d'hôte compte alors 150 couverts mais l'hôtel propose aussi une restauration à la carte "à prix fait". Il possède toute la gamme des équipements des grands hôtels : salons de réunion, salons spéciaux, de compagnie, salle de concert, de bal, salon de lecture...Gimet mentionne également l'existence d'une succursale voisine pour les visiteurs qui veulent être un peu plus isolés : il s'agit de la villa Gracieuse (IA31012353) implantée au bout de l'avenue Lambron. Guillaume III de Hollande occupe avec sa suite tout le premier étage de l'hôtel lors de sa cure en 1877.£L'hôtel est l'objet d'un campagne de modernisation au début du 20e siècle et est réuni avec l'hôtel rival voisin : l'hôtel des Thermes et de Londres : le guide Joanne 1908 indique : "installation nouvelle avec tout le confort moderne, salles de bains, ascenseur électrique, garage, interprète, omnibus à tous les trains". Le propriétaire est alors A. Giroix. En 1928, le Guide Diamant recense l'hôtel Richelieu et des Thermes parmi les hôtels de première catégorie.£En perte de vitesse, l'hôtel est finalement racheté par la Ville dans les années 1950 qui le démolit pour dédier son emplacement au centre de réadaptation fonctionnelle.