Le terrain qui abrite la maison et ses voisines était encore une terre agricole lors de la levée du cadastre de 1837. Il est loti et construit dans la décennie qui suit, la matrice du cadastre recensant cinq constructions nouvelles sur la parcelle 1205 entre 1842 et 1846. Cela correspond à la densification du quartier thermal alors en pleine constitution. Jean-Louis Margotton est indiqué comme propriétaire d'une de ces maisons, construite en 1844 et complétée en 1857 et à nouveau en 1861. Cette maison est référencée dès 1860 dans le plan de Lambron (op. citée, p. 331) recensant les propriétaires des maisons mises en location pendant la saison des eaux. Son adresse est alors 47 rue d'Espagne. Elle change souvent de propriétaire dans la seconde moitié du 19e siècle, dont les noms sont connus par les plans successifs des locations offertes : en 1873, elle est ainsi tenue par Avajan, en 1882 par Amiel, et en 1898 par Salaméro. Son adresse est alors devenue 5 cours des Quinconces. Cette situation perdure au moins jusqu'en 1928, date du guide Diamant "Luchon et ses environs" où elle bénéficie d'un encart (p. 9) illustré d'une gravure. L'annonce de la "maison Salaméro" vante sa localisation "en face les thermes", et "admirablement située au centre de toutes les promenades et près du casino". Sont loués des appartements avec cuisines particulières et des chambres, au confort moderne. La cuisine est annoncée soignée et les prix modérés. L'illustration permet de voir qu'à cette époque la maison a déjà été surélevée : la corniche entre les deux étages et les différences de traitement entre eux indiquent en effet que la maison ne comptait initialement qu'un étage. Les lucarnes, qui sont de type capucine sur l'image de 1928, ont également depuis été transformées en même temps que la toiture. L'escalier symétrique, également visible en 1928, a été aussi modifié : les volées convergentes ont été remplacées par des volées parallèles.