La matrice cadastrale de 1850 indique la construction de deux maisons pour M. Bonnemaison sur la parcelle 985 ; l'une, très importantes est imposée sur un revenu de 2 200 tandis que la seconde l'est pour un revenu de 400. L'hôtel figure sur le plan de Luchon de la même année (P. et B. de Gorsse, 1942). Dès 1854, il est mentionné dans l'Annuaire général du commerce : tenu par un dénommé Fontès, il est noté comme "confortable, élégance, table d'hôte bien servie". Un article du Monde illustré indique qu'en 1858, le propriétaire de l'hôtel Bonnemaison fait tripler l'édifice afin notamment d'y établir, à une époque où le casino n'existe pas encore, un cercle de jeu. Le cadastre indique en 1861 une augmentation de construction sur la parcelle 985 appartenant à Amédée Bonnemaison qui doit appartenir à la même campagne de construction. L'hôtel est resté très coté pendant longtemps et ne cesse d'être cité par la presse et les guides de voyages qui en vantent le confort et la bonne compagnie (Journal Théâtre de Paris, 1864), la qualité de premier ordre et la situation, entre Quinconces et allée (Guide Joane 1908, Figaro 1938) la cuisine renommée et le confort (Univers israélite 1937). D'après Bertrand de Gorsse (1950, p. 19), le comte de Bismarck y aurait séjourné en septembre 1862 en compagnie du prince et de la princesse Orloff. L'auteur confirme que l'hôtel était initialement composée de deux corps de bâtiments, l'un sur une cour donnant sur l'allée d'Etigny, le second sur la rue d'Espagne, qui étaient séparés par une seconde cour donnant sur les Quinconces. Cette configuration est connue par un dessin de Victor Petit (panorama de l'allée d'Etigny publié dans l'album "Bagnères-de-Luchon dans la poche") Le corps central qui a remplacé cette cour aurait été ajouté par la suite, bien intégré à l'ensemble mais avec néanmoins un parti un peu différent. Cette extension est représentée sur le Panorama de Bagnères-de-Luchon, également de Victor Petit, publié entre 1854 et 1855 (elle figure aussi sur une lithographie de Mercereau autour de 1860) : elle correspondrait donc plutôt aux travaux indiqués par Le Monde illustré. Le belvédère qui surmonte l'angle ouest de l'hôtel n'est pas visible sur toutes les cartes postales anciennes : il a vraisemblablement été construit au début du 20e siècle. L'aménagement d'un bâtiment sur cour desservi par un réseau de coursives et de passerelles où prédomine le métal date certainement du tournant du 20e siècle ; il est visible sur les photographies aériennes de 1921.£En 1943 (de Gorsse, op. citée), la propriétaire de l'hôtel le met en vente, transformant les 100 chambres en 55 appartements séparés : l'hôtel devient alors le Palais d'Etigny. Initialement, le soubassement devait abriter les pièces de service et les combles loger le personnel.
- recensement du patrimoine thermal
- (c) Inventaire général Région Occitanie
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Pyrénées - Bagnères-de-Luchon
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Commune
Bagnères-de-Luchon
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Adresse
81 allée d' Etigny
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Cadastre
2016 AK 01 382
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Dénominationshôtel de voyageurs
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AppellationsBonnemaison
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Destinationsrésidence palais d'Etigny
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Parties constituantes non étudiéesjardin, belvédère
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Période(s)
- Principale : milieu 19e siècle
- Secondaire : 3e quart 19e siècle
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Dates
- 1850, daté par source
L'hôtel occupe une très grande parcelle qui borne au nord l'esplanade des Quinconces et est encadrée à l'ouest par l'allée d'Etigny et à l'est par la rue du docteur Barrié, ex route d'Espagne. Les élévations côté Quinconces et allée sont traitées en façade. Du côté de l'allée, à l'instar des deux édifices voisins, la façade est précédée d'un parvis-jardin, séparé de la voie publique par une grille portée par un mur-bahut. Le belvédère, coiffé d'un toit en pavillon, surmonte la partie ouest de l'édifice.£L'hôtel est construit en maçonnerie enduite ; côté Etigny, le rez-de-chaussée est couvert par un placage en pierre de taille. Il est édifié sur un terrain légèrement en pente ; le niveau de soubassement côté ouest est de plain-pied côté est. En dépit de la construction plus tardive du corps central donnant sur les Quinconces, l'ensemble se caractérise par son homogénéité. Le niveau de rez-de-chaussée est percé d'arcades en plein cintre avec garde-corps en pierre, les étages de baies rectangulaires et le comble de lucarnes à fronton triangulaire. Le premier étage est souligné, sur les parties les plus anciennes de l'hôtel, par des balcons filants donnant sur l'allée et sur les Quinconces. Sur les deux bâtiments primitifs de l'hôtel, les niveaux sont soulignés par des corniches saillantes. La façade ouest compte neuf travées décomposées en 3 ensembles (2/5/2) par des pilastres en ordres superposés (dorique, corinthien, ionique). L'accès se fait par la travée centrale : un escalier symétrique mène à la porte du rez-de-chaussée tandis qu'un escalier droit dessert le soubassement. La longue façade sur les Quinconces compte 17 travées qui se décomposent symétriquement en cinq ensembles : 3/5/1/5/3. Les deux ensembles latéraux de trois travées reproduisent le dispositif de la façade donnant sur l'allée auquel s'ajoute une grande lucarne centrale (qui semble le fruit d'un remaniement). Les deux ensembles de cinq travées présentent une modénature différente : les baies sont dotées d'un encadrement à crossettes et, au premier étage, sont surmontées d'une corniche moulurée portée par des consoles. La travée centrale est traitée en mur-pignon et est mise en valeur par des pilastres superposés (dorique et ionique) auxquels font écho les pilastres (ionique et corinthiens) qui encadrent les baies des deux niveaux supérieurs.
-
Murs
- enduit
- maçonnerie
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Toitsardoise
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Étagesétage de soubassement, rez-de-chaussée, 2 étages carrés, étage de comble
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Élévations extérieuresélévation ordonnancée
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Couvertures
- toit à longs pans
- toit en pavillon
- croupe
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Escaliers
- escalier de distribution extérieur : escalier symétrique en maçonnerie
- escalier de distribution extérieur : escalier droit en maçonnerie
- escalier dans-oeuvre : escalier tournant
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Techniques
- décor stuqué
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Représentations
- ordre dorique
- ordre ionique
- ordre corinthien
- monogramme
- guirlande
- vase
- fleur
- feuillage
- tête d'homme
- tête de femme
- godron
- rinceau
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Précision représentations
Les clés des baies des deux étages des deux édifices primitifs sont ornées d'une série de têtes : il s'agit toujours de la même au second étage (tête de femme) alors qu'on observe des variations au premier étage de la façade donnant sur l'allée d'Etigny (tête joufflue, têtes masculines casquée, couronnée, coiffée d'un bonnet...). Les trois travées qui encadrent l'élévation sur les Quinconces présentent des dispositions identiques : 2 têtes féminines encadrent une tête barbue. Les encadrements des baies de cet ensemble sont ornés de frises de godrons et de rinceaux£De part et d'autre du rez-de-chaussée de la façade orientale, deux bustes néorenaissants (assimilés à François Ier et Claude de France) émergent d'un cadre circulaire et semblent chercher à se regarder l'un l'autre.£La travée centrale sur les Quinconces concentrent le décor stuqué. Au rez-de-chaussée, le monogramme PB (Paul Bonnemaison ? ) occupe la clé de de l'arc ; il est encadré par une grande guirlande de fleurs. Au niveau de la grande lucarne, le tympan est orné la lettre B (Bonnemaison) surmontant des fleurs stylisées sculptées en méplat. La clé de l'arc supporte au-dessus un vase portant un bouquet de fleurs. De part et d'autre de la baie, les pilastres évoquent l'ordre corinthien et sont dotés de cannelures.£Le hall est orné de stucs polychromes avec notamment des motifs de vases de fleurs.
Champs annexes au dossier - Architecture
- NOTB_G Gorsse (Bertrand de), Souvenirs d'un vieux Luchonnais, "en montant les allées d'Etigny", Maisons, choses et gens, in Revue de Comminges, 1950, t. 63, 1er trimestre, p. 19.£Gorsse (Pierre et Bertrand), Bagnères-de-Luchon : développement et évolution d'une cité thermale, Toulouse, Privat, 1942, p. 12.
- NOTB_S Archives municipales de Bagnères-de-Luchon, 1 G 15, registre des augmentations et des diminutions survenues dans les contenances et les revenus portés sur les matrices cadastrales, exercice 1842-1858.£Annuaire général du commerce, de l'industrie, de la magistrature et de l'administration, Firmin-Didot frères, Paris,1854, p. 1582£Le Monde illustré, 07 août 1858, t. 3, A. 2, n° 69, p. 90.£Journal théâtre de Paris, 12 mai 1864, A. 1, n°25.£Le Figaro, 26 septembre 1938, n° 269, p. 8.£L'Univers israélite, 02 juillet 1937, A. 92, n°43.£Archives municipales de Bagnères-de-Luchon, 1 G 5 matrice cadastrale des propriétés bâties.
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