Construite autour de 1870, la villa a dans ses premières années attiré les fêtes et les visiteurs célèbres, sans doute en lien avec la personnalité de sa première propriétaire, chanteuse du théâtre des Italiens. C'est cette profession qui explique le motif de harpe qui surmonte la porte d'entrée. La villa se caractérise par la finesse de son décor sculpté.
- recensement du patrimoine thermal
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- (c) Inventaire général Région Occitanie
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Pyrénées - Bagnères-de-Luchon
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Hydrographies
la Pique
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Commune
Bagnères-de-Luchon
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Adresse
12 boulevard Henri de Gorsse
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Cadastre
2016 AK 01 160
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Dénominationsmaison
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Précision dénominationmaison de villégiature
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AppellationsRaphaël
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Parties constituantes non étudiéesjardin, belvédère
La villa est représentée pour la première fois sur le plan de la ville dessiné par Castex (1873) et peut donc être datée des années voisines. Elle est mentionnée comme construction nouvelles sur les registres du cadastre en 1875 (parcelle B 1149) et est alors imposée sur un revenu de 1 000 F. Elle porte alors le nom de "villa Vestri", nom de sa première propriétaire, ancienne chanteuse du théâtre des Italiens qui la propose à la location saisonnière. Elle prend très vite le nom de "villa Raphaël" car c'est sous cette appellation qu'elle est figurée sur le plan de Luchon de 1882 et qu'on la trouve ensuite citée dans des articles de presse. La demeure semble être alors, dans les années 1880, un lieu incontournable dans la vie festive luchonnaise.
En 1890, elle est propriété d'un riche américain, Mr. Rigts, collectionneur d'armes anciennes et récompensé pour ses travaux artistiques.
La villa devient par la suite une annexe de l'hôtel du casino construit à proximité : ce changement de destination est sans doute consécutif à la vente aux enchères de l'édifice le 20 juillet 1897. L'annonce la décrit comme "composée de vaste habitation à rez-de-chaussée, trois étages, belvédère, jardin, dépendances. Ensemble le mobilier garnissant la villa. Mise à prix : 50 000 francs".
C'est dans cette villa que vient séjourner Georges Clémenceau lors de sa venue à Luchon en 1887 et que réside aussi Mata Hari en 1912. La villa a servi de siège de la Gestapo entre 1942 et 1944 (Pac, op.citée p. 98). Elle a depuis été lotie en appartements. La partie supérieure du belvédère a été fortement remaniée : il était initialement surmonté d'une terrasse couverte, connue par une photographie ancienne, qui a été complètement fermée par des baies vitrées et est désormais relié directement aux combles par un passage vitré ce qui n'était pas le cas primitivement. Les lambrequins qui accompagnaient chacune des fenêtres ont tous disparu, de même que la crête de faitage. Une carte postale ancienne montre également que les lucarnes encadrant la travée centrale de la façade n'existaient pas dans le parti initial ; en revanche, en partie haute, la toiture était percée de deux petits lucarnes en forme d'oculus.
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Période(s)
- Principale : 3e quart 19e siècle
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Dates
- 1875, daté par source
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Auteur(s)
- Personnalité : commanditaire attribution par travaux historiques
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Personnalité :
Clémenceau Georgeshabitant célèbre attribution par travaux historiquesClémenceau GeorgesCliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
- Personnalité : habitant célèbre attribution par travaux historiques
La villa, entourée d'un jardin, est située en retrait du boulevard de Gorsse dont elle est séparée par une grille sur mur-bahut. Un portail en ferronnerie encadré par des piliers en pierre est complété de part et d'autres par deux portes piétonnes. Ce portail est intégré à l'alignement de l'allée et est désaxé par rapport à la façade de la villa. Cette dernière, de plan massé proche du carré, compte trois travées sur chacune de ses élévations. La travée centrale de la façade, parée d'une pierre blanche est architecturée et forme une légère avancée. tandis que celle de l'élévation postérieure est occupée par la tour du belvédère implantée hors-oeuvre. Les élévations, construites en maçonnerie enduite, sont toutes recouvertes d'un motif de bossage. Les chaînes d'angles sont harpées sur le belvédère, et traitées à la façon de pilastres superposés aux quatre angles de l'édifice. Une frise sculptée ceinture la villa sous l'arrivée du toit. Un escalier extérieur droit, bordé par deux garde-corps métallique, mène à la porte du rez-de-chaussée surélevé. Les trois ouvertures superposées à arc segmentaire de cette travée centrale ont chacune des encadrements distincts : segmentaire au rez-de-chaussée, corniche droite à l'étage, fronton triangulaire avec retours au niveau du comble agrandi. Cette dernière ouverture présente la spécificité d'avoir un découpage tripartite.
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Murs
- enduit
- maçonnerie
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Toitsardoise
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Étagesétage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, 1 étage carré, 2 étages de comble
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Élévations extérieuresélévation ordonnancée
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Couvertures
- toit à longs pans
- croupe
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Escaliers
- escalier de distribution extérieur : escalier droit en maçonnerie
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Techniques
- ferronnerie
- sculpture
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Représentations
- ornement végétal
- mufle de lion
- guirlande
- cuir découpé
- fleur
- rinceau
- coquille
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Précision représentations
Les vantaux en bois de la porte sont sculptés et reçoivent un décor architectural : deux modillons en glyphes supportent une corniche saillante au-dessus de laquelle se déploient des motifs géométriques enserrant les deux oculus de l'imposte qui sont couronnés par deux frontons triangulaires. Sous la corniche figure une fleur encadrée par un rondel pris dans un cartouche rectangulaire. Les vantaux de la porte sont remplacés par un grillage couronné par un arc géminé.£La clé de l'encadrement de la porte est sculptée d'un motif de harpe qui évoque la profession de la première propriétaire qui était chanteuse. Cette harpe est encadrée de deux types de feuillage disposés symétriquement. Les angles de l'arc sont dotés d'un décor de spirales qui est incisé dans la pierre. La clé de l'arc du premier étage comporte une fleur sculptée en réserve. Les quatre piliers qui scandent la baie supérieure sont ornés de feuillages à leurs bases et de fleurs à la base de l'entablement. La frise qui ceinture la villa voit alterner au sein d'un rinceau végétal fleurs, tête de lion et figures ailées en vis-à-vis. De grandes fleurs isolées par un cartel soulignent chaque angle. Les baies du rez-de-chaussée portent également un motif de tête de lion au niveau de leur clé, sur fond de cuir découpé et surmonté d'une pomme de pin, tandis qu'à l'étage, une composition complexe associe fleurs, motifs végétaux, bucrane et coquille. Enfin, la partie supérieure des faux pilastres d'angle est sculptée d'un mufle de lion tenant une guirlande où sont suspendues deux fleurs disposées symétriquement.
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Statut de la propriétépropriété privée
- (c) Inventaire général Région Occitanie
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Documents d'archives
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AM Bagnères-de-Luchon, 1 G 4 matrice cadastrale des propriétés bâties.
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Bibliothèque nationale de France, Plan de la ville de Luchon par M. Castex, 1882, GED 825.
Bibliographie
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Joanne, P. Pyrénées, Hachettes et cie, guides diamant,1893.
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Pac, Henri, Luchon et son passé. Privat : Paris, 1991. 158 p.
Périodiques
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Le Sud Ouest, journal quotidien, 29 août 1890.
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Express du Midi, 7e année, n° 1923, dimanche 4 juillet 1897, p. 12
Documents figurés
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Bibliothèque nationale de France, Plans de la ville de Luchon par M. Castex, 1873, GED 826