• recensement du patrimoine thermal
villa Luisa
Œuvre étudiée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Haute-Garonne - Bagnères-de-Luchon
  • Commune Bagnères-de-Luchon
  • Adresse 4 boulevard Charles Tron
  • Cadastre 2015 AK 231, 232
  • Dénominations
    demeure
  • Précision dénomination
    maison de villégiature
  • Appellations
    Luisa
  • Parties constituantes non étudiées
    jardin, écurie, belvédère

La villa Luisa fut bâtie en 1883 par Bernard Castex (1839-1896 ?) pour Gabriel Félix Estradère. Cet ingénieur des mines, originaire de Luchon, fit fortune au Mexique grâce à la découverte de plusieurs mines d'or et d'argent et à la création de différentes usines.£Gabriel Estradère baptise la villa du prénom de son épouse d'origine italienne, née princesse de Mésagne Cito Filomarino (mariage en 1883). Elle est qualifiée de chalet sur les matrices cadastrales de 1883 et implantée dans un vaste jardin dont une partie a aujourd'hui été remplacée par un immeuble.£Construite dans un style éclectique caractéristique de la fin du 19e siècle, où prédominent les ornements de type néo-renaissants, cette demeure présente un important décor. Elle constitue, comme le fait remarquer Odile Foucaud (dossier de protection de la villa) une "version domestique du casino" avant que celui-ci ne soit modifié par l'adjonction d'une façade Art Déco. L'étage de soubassement accueillait les pièces de service tandis que le rez-de-chaussée abritait les pièces de réception, disposées en enfilade. Les logements étaient aménagés aux étages pour les résidents et au combles pour les domestiques.£Conservée par son propriétaire jusqu'en 1905, la villa, son mobilier et son parc sont saisis et adjugés pour 118 000 F à un dénomme Darracq, constructeur d'automobiles à Paris (Express du Midi, 26 juillet et 3 novembre 1905). Elle devient entre 1915 et 1930 la résidence des princes de Monaco : cela s'explique par les liens de parentés entre la famille de Mesagne et les Grimaldi. C'est peut-être de cette époque que date la réfection du lanternon. Annexée par la suite à l'hôtel Pyrénées-Palace, elle est convertie en résidence et lotie en appartements. C'est aujourd'hui une copropriété d'une dizaine de logements. L'escalier extérieur a fait l'objet d'une restauration avec la participation de la fondation du patrimoine en 2010. Le belvédère central était initialement entouré par une terrasse de plan carré, visible sur une photographie ancienne. L'ascenseur, encore en place en 2010 avec sa cabine en menuiserie d'origine, a depuis été enlevé. L'ancienne écurie qui accompagnait la villa a été lotie de façon distincte et transformée en habitation.

Elévée face au Casino municipal, sur le terrain de l'ancienne propriété Lafont-Lassale, la villa s'inserait dans un vaste jardin aujourd'hui largement amputé.£Précédé d'une terrasse dont l'accès se fait vers l'est grâce à une escalier monumental, l'édifice s'organise selon un plan rectangulaire et compte un étage de soubassement (à l'origine aménagé pour les communs et qui dispose d'une entrée indépendante sur l'arrière), un rez-de-chaussée surélevé, deux étages carrés dont le second est en partie logé sous le toit et d'un étage de combles, aménagé en chambres pour les domestiques. Les élévations sont ordonnancées et sur chacune, l'axe médian est souligné par des jeux de décrochement. Sur la façade un porche monumental hors-oeuvre est desservi par un escalier droit maçonné: deux piliers soutiennent un balcon qui supporte, au moyen de deux colonnes un fronton interrompu au-dessus duquel prend place une fenêtre mansardée. Sur l'élévation nord, une galerie couverte supporte une terrasse à laquelle on accède par les baies du premier étage. La partie centrale de la galerie, plus large que les parties latérales, est légèrement placée en retrait. Des piliers portent les arcades qui scandent la galerie tandis que des colonnes supportent la terrasse. Sur l'élévation postérieure le décrochement est produit par le pavillon hors-oeuvre qui abrite l'escalier principal de la demeure. C'est également au niveau de ce pavillon que s'effectue l'accès direct, par un escalier droit, au niveau de soubassement. Sur l'élévation sud, la travée centrale est soulignée par deux balcons insérés dans un cadre architecturé monumental. Au rez-de-chaussée, les deux baies latérales sont traitées en logette à trois pans.£La travée médiane sert à la distribution de la demeure avec un hall et une cage d'escalier. Un grand escalier, en bois, à deux volées droites en retour autour d'un jour conduit de l'entrée au deuxième étage. Un escalier de service, montant de fond dessert tous les niveaux de l'habitation (volée tournante en plâtre et bois).£Les appartements sont disposés autour des distributions. Au niveau des combles, un escalier tournant en bois donne accès au lanternon de la toiture.£Les élévations sont animées par des bow-windows, la saillie du pavillon central. La toiture à pans brisés, couverte d'ardoise, est hérissée de cheminées sculptées en pierre, de lucarnes. Le décor d'architecture, d'inspiration Renaissance, est omniprésent. Les angles de la villa ainsi que l'articulation des principaux décrochements sont soulignés par des chaînages harpées. Le niveau de soubassement est recouvert de plaques de marbre ; les élévations du rez-de-chaussée d'un décor de faux appareil.£A l'intérieur, le décor est principalement concentré autour de la cage d'escalier et dans le hall d'entrée. Colonnes et pilastres structurent et délimitent les espaces.

  • Murs
    • pierre
  • Toits
    ardoise
  • Plans
    plan régulier
  • Étages
    étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, 2 étages carrés, étage de comble
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • toit à longs pans brisés
  • Escaliers
    • escalier de distribution extérieur : escalier droit en maçonnerie
    • escalier hors-oeuvre
    • escalier tournant à retours avec jour, en charpente : escalier tournant à retours avec jour en charpente
    • ascenseur
  • Autres organes de circulation
    ascenseur
  • Techniques
    • sculpture
    • décor stuqué
    • menuiserie
  • Représentations
    • mascaron
    • guirlande
    • cuir découpé
    • ove
    • ornement végétal
    • fruit
    • mufle de lion
    • coquille
    • lierre
    • cheval
    • monogramme
  • Précision représentations

    Le décor se concentre sur les éléments architecturaux qui caractérisent la villa : corniches et frontons, colonnes, pilastres et piliers, porches et logettes. On retrouve globalement les mêmes formes par niveaux : baies à crossettes au rez-de-chaussée, frontons cintrés brisés avec volutes supérieures rentrantes au premier étage, frontons cintrés au second étage. Ces encadrements sont ornés de décors végétaux, où se mêlent fruits, fleurs et plantes, mais également de décors géométriques (frises, oves). La travée principale, sur la façade, reçoit un décor en plus haut relief, où se détachent le mufle de lion qui surmonte la porte d'entrée et le cuir découpé et la coquille qui surmontent la baie de l'étage. Les organes de soutènement, piliers, colonnes et pilastres, sont animés par un décor qui fait alterner zones lisses, cannelées et rudentées.£Le décor en stuc de l'intérieur reprend des motifs similaires au décor architectural extérieur auxquels s'ajoutent des guirlandes et des plaques de marbres rouges qui ornent les murs du hall. Des mufles de lion se retrouvent à l'étage. Le sol du hall est doté d'un riche décor en marqueterie tandis qu'au premier étage le parquet voit seulement alterner deux essences différentes produisant un effet de polychromie. Au-rez-de-chaussée, le départ de la rampe en bois tourné est ornée d'un décor de lierre en marqueterie.£La façade de l'ancienne écurie a conservé la tête de cheval sculpté qui couronne le pignon central tandis que la clé de la grande arcade porte le monogramme GE qui correspond au commanditaire, Gabriel Estradère.

Présentation succincte

  • NOTSUC La villa Luisa constitue le plus bel exemple d'architecture éclectique Napoléon III de Bagnères-de-Luchon dont le paysage urbain est dominé par le néo-classicisme et le style pittoresque. Elle correspond à la typologie des villas-chateaux, présente dans toutes les stations thermales ou balnéaires. Construite par l'architecte du casino, Bernard Castex, elle fait partie des plus grosses villas de la ville. Son décor est très abondant tant à l'extérieur qu'à l'intérieur où il a été conservé dans les parties communes. Il se caractérise notamment par ses nombreux emprunts à la Renaissance, "gonflés" par les proportions de l'édifice.

Champs annexes au dossier - Architecture

  • NOTB_G Perron (Michel), ZPPAUP de Bagnères-de-Luchon. Rapport de présentation et inventaire du patrimoine bâti, 2001
  • NOTB_S Archives départementales de la Haute-Garonne : 3 P 5521 et 3 P 5523 ; Archives municipales de Bagnères-de-Luchon, 1 G 7 matrice cadastrale des propriétés bâties.
  • APPA
  • APRO
  • ARCHEO
  • AVIS
  • CCOM
  • CHARP
  • CHARPP
  • COORLB93
  • COORMLB93
  • COORMWGS84
  • COORWGS84
  • ENCA
  • EPID
  • ESSENT
  • ETACT
  • FEN
  • FEN2
  • FENP
  • INTER
  • MHPP
  • NOPC
  • OBSV
  • PAVIS
  • PETA_MA
  • PLU
  • PSAV_FA
  • SAV_FA
  • SELECT oeuvre sélectionnée
  • TAILL
  • TAILLP
  • TOITU
  • USER IVR73_SCPMIDIPYR
  • VALID accessible au grand public
  • VISI
  • VISIB
  • VOIR_AUSSI
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Protections
    inscrit MH, 2012/04/06
  • Précisions sur la protection

    La villa en totalité (cad. K 231) : inscription par arrêté du 6 avril 2012

  • Référence MH
Date(s) d'enquête : 2000; Date(s) de rédaction : 2015