Au cours des années 1920, le territoire fut doté d'un réseau aéronautique modernisé, organisé par le service de la navigation aérienne (le SNAé, créé en 1919), sous la direction du lieutenant-colonel Saconney qui donne son nom au plan d'aménagement du réseau qui vise l'équipement des grands itinéraires de l'aéronautique civile.
Ces lignes interurbaines furent équipées de systèmes de sécurité pour la navigation des appareils de jour comme de nuit : des tours-phares ont été installées pour fournir des repères adaptés au mode de pilotage, largement fondé sur la vision humaine. Ces équipements, au nombre de 14 en 1928 passent à 116 en 1936.
Les lignes Latécoère, qui acheminaient le courrier depuis Toulouse-Montaudran en direction de l'Afrique et de l'Amérique du Sud, ont été également équipées de ce système de navigation dans les années 1920. Ces phares terrestres étaient indiqués par une étoile sur les cartes aéronautiques qui cartographiaient ainsi des routes aériennes. Avec les avions Laté 26 à moteur Renault 450 CV livrés en 1927, l'Aéropostale put procéder à des vols de nuit sans interruption. La technique de la radio n'étant pas satisfaisante, l'installation de repères physiques bien visibles fut préférée.
Le phare de Baziège se situait sur l'axe Toulouse-Narbonne et servit de guide à des noms prestigieux tels Mermoz, Saint-Exupéry ou Guillaumet. Le phare de Baziège était le premier jalon de la route de Toulouse vers la Méditerranée, dont les jalons suivants étaient Montferrand, Barrié (Castelnaudary), Alzonne Barbaira, Lézignan, Frontignan qui étaient tous au néon.
Edifié vers 1925 (ou 1932, soit postérieurement à la faillite de l'Aéropostale en 1931), il s'agit d'une construction en béton qui constituait le point de départ des lignes Latécoère. Il représente l'un des trois phares encore préservés en Midi-Pyrénées où les quelques dizaines installés dans cette région ont soit disparu, soit s'avèrent fortement dégradés. Son importance historique est considérée comme indéniable car il représente un jalon primordial dans la connaissance de l'aéronautique et des premières techniques de vol qui trouvèrent un terrain d'expérimentation incontestable au coeur de la région toulousaine. Ce phare symbolise également tous les "vols de nuit" effectués par les pionniers de l'aéronautique. Il incarne aussi une technique de vol très particulière, de repère lumineux en repère lumineux, qui disparut avec la Seconde guerre mondiale.