Dossier d’œuvre architecture IA31010224 | Réalisé par
  • enquête thématique régionale, Canal du Midi
grotte de fraîcheur du château de Bonrepos
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Haute-Garonne - Verfeil
  • Commune Bonrepos-Riquet
  • Lieu-dit Bonrepos
  • Cadastre 2008 A2 173
  • Dénominations
    grotte artificielle
  • Précision dénomination
    de fraîcheur
  • Appellations
    du château de Bonrepos
  • Dossier dont ce dossier est partie constituante

Aménagée sous la première terrasse du château, la grotte de Bonrepos présente un état de conservation surprenant. Sa voûte en anse de panier, entièrement revêtue de roche spongieuse, conserve la trace de son ancien décor de coquillages. Très appréciées par la société aristocratique des 16e et 17e siècles, les grottes de fraîcheur agrémentaient les jardins par l'enchantement de jeux d'eau, de décors nacrés, d'automates musicaux. Même sans ces artifices, la grotte de Bonrepos reste un témoin précieux d'un brillant art de vivre, incarné par les Riquet en pays toulousain.

Dès le mois de juillet 1657, soit un an après le début de la construction du château, Riquet commande au jardinier de Bonrepos, François Audiguier, la réalisation du "jardin, les ales du bois, les cabinets, les vaisseaux, les niches et les parterres". Mais la datation précise de la grotte-nymphée demeure à ce jour incertaine. Cet aménagement a pu intervenir dès les premiers terrassements extérieurs (autour de 1653) comme aux différentes périodes d'intervention sur les jardins (1657), les terrasses (1673 : avant les plantations de buis) ou sur les murs de soutènement. Il est mentionné, en effet, une intervention de Jean-Mathias, en 1699, pour refaire le mur de soutènement de la terrasse sud. La mode des grottes de fraîcheur, inspirée des modèles antiques, est importée d'Italie en France dès la Renaissance. Au 17e siècle, elles sont un ornement courant du jardin. Sur le modèle de Saint-Germain-en-Laye, les grottes s'intégraient fréquemment, comme c'est le cas à Bonrepos, sous un niveau de terrasse, accompagnées par un escalier à volées convergentes qui mettait en relation deux niveaux de jardin. Aussi la grotte de Bonrepos a-t-elle pu s'inscrire dans le programme des embellissements du jardin prévus par Riquet dès 1657. Dès le 18e siècle, l'évolution des pratiques a fait abandonner ces fabriques de jardin pour raisons d'hygiène, humidité, mousses et moisissures rendant ces lieux malsains. La grotte de Bonrepos s'est vue transformée en voie de circulation entre les cuisines du sous-sol du château et le potager : une porte de communication, datable du 19e siècle, a été percée dans l'abside de la grotte, et le niveau initial du sol rehaussé.

La grotte est située sous la première terrasse méridionale qui borde le fossé sud du château. Elle est de plain-pied, côté nord, avec le fossé à sec et, côté sud, avec le jardin bas. Au-dessus de la grotte, la terrasse forme une avancée qui donnait accès à un escalier à volées convergentes dont on peut voir encore les traces de chaque côté de la grotte. Toute protection de cette avancée, éventuellement par balustres, a disparu. La grotte elle-même ouvre sur le jardin bas par un arc en anse de panier dont l'extrémité s'est effondrée. Les montants conservent les traces d'un bossage en assises alternées pierre et brique. L'intérieur présente une pièce voûtée en anse de panier, de plan rectangulaire, terminée par une abside. Celle-ci a été dénaturée par une ouverture postérieure. La pièce est divisée en trois travées séparées par des pilastres de brique et pierre alternées. Le reste est en maçonnerie de brique, la voûte est constituée de briques sur chant. Deux niches en cul-de-four occupent la travée centrale en vis-à-vis. Le plafond bas et les proportions des niches indiquent que le niveau du sol est probablement rehaussé. Murs et voûte sont revêtus de moellons de roche spongieuse collés au mortier. Cette roche couvre aussi les assises en pierre des pilastres, tandis que sur les assises en briques sont appliqués des coquillages bombés.

  • Murs
    • brique
    • bossage
    • rocaille
    • plaquis
    • brique et pierre à assises alternées
    • maçonnerie
  • Toits
    terre en couverture
  • Plans
    plan rectangulaire régulier
  • Étages
    1 vaisseau
  • Couvrements
    • cul-de-four
    • voûte en berceau en anse-de-panier
    • roche en couvrement
  • Couvertures
    • terrasse
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Protections
    classé MH, 2008/07/31
  • Précisions sur la protection

    En totalité, le château avec ses fossés et les deux ponts qui les enjambent, les deux cours antérieures ouest, la terrasse sud, les bâtiments des communs, l'orangerie, les jardins, et le parc dans lequel sont conservés les aménagements hydrauliques conçus par Riquet (cad. A2, parcelles 166, 167, 172, 173, 188, 189, 190, 467, 468, 469) : classement par arrêté du 31 juillet 2008

  • Référence MH

Rare exemple, très bien conservé, des grottes de fraîcheur du XVIIe siècle actuellement répertoriées en Midi-Pyrénées.

Date(s) d'enquête : 2009; Date(s) de rédaction : 2009
(c) Inventaire général Région Occitanie
Articulation des dossiers