Dossier d’œuvre architecture IA31010223 | Réalisé par
  • enquête thématique régionale, Canal du Midi
orangerie du château de Bonrepos
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Haute-Garonne - Verfeil
  • Commune Bonrepos-Riquet
  • Lieu-dit Bonrepos
  • Cadastre 2008 A2 172

La culture des orangers, mise à la mode dès le 17e siècle, rencontre la faveur des héritiers de Riquet car la circulation sur le Canal du Midi favorise particulièrement l'apport de cette marchandise. L'orangerie de Bonrepos, édifiée après 1770, est dûe au petit-fils de Riquet, Jean-Gabriel-Amable. Grand amateur de jardins, il a voulu donner à son domaine un apparat à la hauteur de son rang et de sa fortune.

Les propriétés des Riquet possédaient généralement une orangerie. celles de Frescaty et de Lespinet (cette dernière acquise par Jean-Mathias, fils aîné de Riquet) sont mentionnées en 1699. La culture des orangers était pratique courante pour Jean-Mathias, comme en attestent ses achats de pieds d'orangers en 1708. L'orangerie de Bonrepos apparaît pour la première fois sur les relevés de la 2e moitié du 18e siècle : elle figure sur le plan d'ensemble du parc ainsi que dans la série des relevés par niveaux dont une feuille présente en même temps le plan du bâtiment des communs et celui de l'orangerie. S'agissant d'un plan-projet datable des années 1770-1780, il est possible de retenir la même fourchette de datation pour l'orangerie. Elle a pu être commandée par Jean-Gabriel-Amable, féru d'astronomie comme de jardin, dont on sait qu'en 1770, il laisse définitivement sa charge de procureur au Parlement de Toulouse, se trouvant ainsi plus disponible pour se consacrer à sa propriété de Bonrepos. L'examen du plan montre que les orangers étaient disposés autour des massifs qui composaient les parterres, à l'est du château. L'inventaire des biens du château réalisé en 1792 décrit le bâtiment et les pots d'orangers encore en place. La plupart cependant sont chétifs, certains à demi-morts. Cette mention permet de supposer un abandon de soins d'au moins un an, compte tenu de la fragilité de cette culture. Or, 1791 est la date de décès de Jean-Gabriel Amable de Riquet, commanditaire présumé de l'orangerie. Par ailleurs, l'inventaire décrit la visite, dans le bâtiment des communs, de la salle de billard "où était anciennement l'orangerie". Il pourrait s'agir de l'extension repérable sur l'alignement du bâtiments des communs (extension côté est, en rez-de-chaussée, avec arcades). Cette extension aurait donc été conçue pour servir d'orangerie, bien avant la construction de la grande orangerie proche des terrasses. L'orangerie de Bonrepos était, avec celle de Rochemontès, une des plus grandes de la région. Au 19e siècle, elle a totalement perdu son usage initial. En 1904, elle est désignée métairie avec les bâtiments ruraux qui y sont accolés.

L'orangerie est implantée au sud-est du parterre oriental du château, dans l'alignement de la première terrasse. C'est un batiment long de 62 m et large de 9 m environ. Le mur nord, aveugle, est ornée d'une arcature monumentale composée de vingt arcs en plein-cintre reposant sur des chapiteaux rappelant l'ordre toscan. Les arcs sont ornés d'une clé en pierre taillée légèrement saillante. La façade sud est composée de huit grandes baies au linteau en arc segmentaire, percée entre des contreforts en brique saillants. Elles ont conservé la structure en métal qui retenait le vitrage et, pour certaines, les volets en bois. Des pierres de taille, en calcaire de couleur gris clair, sont prévues dans les montants latéraux pour recevoir les charnières des volets, ainsi qu'à la clé des arcs segmentaires. Tous les murs sont en briques. L'intérieur se présente sous la forme d'un grand vaisseau unique. Le voûtement est constitué d'une charpente à deux pans divisées en huit travées par sept arcs diaphragmes de grande envergure. A l'extrémité ouest de l'orangerie, deux ouvertures communiquent avec un bâtiment de communs accolé en équerre. Ces communs comprennent l'ancien logis de jardinier et plusieurs dépendances à caractère agricole. L'ensemble du bâti, orangerie et communs, s'organisent autour d'une grande cour ouverte au sud, occupée dans un angle par un puits.

  • Murs
    • brique
    • enduit partiel
    • maçonnerie
  • Toits
    tuile creuse
  • Plans
    plan rectangulaire régulier
  • Étages
    1 vaisseau
  • Couvrements
    • charpente en bois apparente
  • Élévations extérieures
    élévation à travées, élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • pignon couvert
  • Typologies
    vaisseau charpenté ; arc diaphragme
  • État de conservation
    mauvais état
  • Mesures
    • l : 62 cm
    • la : 9 cm
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Protections
    classé MH, 2008/07/31
  • Précisions sur la protection

    En totalité, le château avec ses fossés et les deux ponts qui les enjambent, les deux cours antérieures ouest, la terrasse sud, les bâtiments des communs, l'orangerie, les jardins, et le parc dans lequel sont conservés les aménagements hydrauliques conçus par Riquet (cad. A2, parcelles 166, 167, 172, 173, 188, 189, 190, 467, 468, 469) : classement par arrêté du 31 juillet 2008

  • Référence MH

Considérée comme une des orangeries les plus grandes en région toulousaine, l'orangerie de Bonrepos est particulièrement remarquable pour les arcs diaphragmes qui soutiennent sa charpente.

Date(s) d'enquête : 2009; Date(s) de rédaction : 2009
(c) Inventaire général Région Occitanie
Articulation des dossiers