Dossier d’œuvre architecture IA31010150 | Réalisé par
Fournier Claire
Fournier Claire

Chercheur à l'inventaire général d'Occitanie jusqu'en 2012.

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  • enquête thématique régionale, Jardins
jardin public dit parc Clément Ader
Œuvre repérée
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Hydrographies La Louge
  • Commune Muret
  • Adresse Place Léon Blum
  • Cadastre 2010 ID 193, 194 ; 2010 IB 141
  • Dénominations
    jardin public
  • Appellations
    dit parc Clément Ader
  • Parties constituantes non étudiées
    pont de jardin, kiosque, allée, terrasse en terre-plein, escalier

Parc créé sous l'impulsion de Vincent Auriol, alors député-maire de Muret, pour honorer la mémoire de Clément Ader né à Muret en 1841 et mort à Toulouse en 1925. Les plans furent dressés en 1927 par l'architecte-urbaniste toulousain Léon Jaussely. La réalisation bénéficia d'une souscription nationale. Le jardin fut inauguré le 21 septembre 1930.

Le parc occupe la prairie de Layrisson, propriété de la ville depuis 1808. Cet espace abritait une fontaine publique et accueillait les fêtes, les concours agricoles et les manifestations publiques au 19e siècle.

Clément Ader est mort le 3 mai 1925, jour de l'élection de Vincent Auriol à la tête de la ville de Muret. Ce dernier, grand admirateur de l'aviateur s'investit dans le projet commémoratif et convainc la fille de Clément Ader, Clémence de Manthé, de faire don à la Ville des souvenirs de son fils, ce qui constitue les éléments fondateurs du musée Clément Ader. L'architecte Léon Jaussely est choisi par le conseil municipal en 1927, à une époque où il a déjà produit un corpus de réalisation conséquent. Dans le chantier du Monument aux combattants de Toulouse qu'il dirige, il a a travaillé avec les sculpteurs Abbal et Clerc qui interviendront à nouveau à ses côtés à Muret. Les travaux sont achevés en février 1929 pour un montant final de 1 285 000 F dont 415 00 F rassemblés grâce à la souscription.

Le projet de jardin doit permettre d'assainir la prairie Layrisson et s'insère dans un plan d'urbanisme et d'embellissement qui nécessite des expropriations. Les contraintes du site sont la déclivité du terrain et la Louge qui traverse l'espace du jardin. Une part des travaux a consisté à curé la rivière, l'élargir et en consolider les rives.

Le jardin est conçu sur le thème de la conquête des airs : plan, sculptures, commémorent l'histoire des premiers temps de l'aviation (traversée de la Manche, de la Méditerranée, records des pionniers de l'aviation...). Les stèles sont réalisées par les sculpteurs toulousains André Abbal, Paul Manaut, Sylvestre Clerc, Gilbert Privat, et Yvette Bedouce et Lasbugues. Vincent Auriol avait imposé le recours à des artistes régionaux. La sculpture monumentale représentant Icare est due àPaul Landowski, sculpteur parisien grand prix de Rome, entre 1928 et 1930.

Le nouveau parc est inauguré en grande pompe le 21 septembre 1930.

Oeuvre d'architecte et non de paysagiste, le jardin illustre, par son dessin structuré et son aspect minéral, le style Art Déco en vogue en 1927. Côté est, la partie du jardin avec rond-point et allées radiantes reproduit le pan en hélice que l'on peut voir sur le parc Latécoère de Ramonville-Saint-Agne, daté de 1925. Côté ouest, l'ancien hôtel de ville qui servait de fond d'écran à la composition, a été remplacé par une immeuble contemporain.

Le jardin a été aménagé perpendiculairement au cours de la Louge, rivière au tracé sinueux qui irrigue tout le centre de Muret. De surface approximativement rectangulaire, il relie d'est en ouest les deux rives qui bordent la Louge en surplomb. Cette situation topographique permet de bénéficier d'une vue plongeante sur la composition géométrique du jardin.

A l'est, jouxtant la salle des fêtes municipale, un espace belvédère prend appui sur un bâti en quart de rotonde formant mausolée, cantonné par deux escaliers à volées opposées. Au ras du jardin, lui fait suite un rond-point d'où partent quatre allées radiantes, symboles de l'hélice. Les deux principales allées donnent accès à deux ponceaux en dos d'âne accentué qui enjambent la Louge. Leur architecture particulière, qui attire l'attention, peut être mise en relation avec la symbolique de la traversée, commémorée par ailleurs par l'ensemble des monuments sculptés qui jalonnent les allées du jardin. Faisant suite aux ponts, à l'ouest, un escalier monumental met en valeur la statue d'Icare qui surplombe l'ensemble. A l'arrière, la composition est fermée par un immeuble contemporain en brique. Un kiosque à musique en bois est établi sur un côté du jardin, proche des parterres. Le parc est éclairé de candélabres en fonte décorés d'oiseaux dans l'esprit Art déco.

Chacune des 5 stèles est constituée d'un bloc de béton entouré de quatre dalles de pierres fournies par l'entreprise Lasbugues à Carbonne. La dalle centrale doit raconter les épisodes majeurs du thème illustré. Chaque dalle est surmonté d'un oiseau sculpté en ronde-bosse.

Le parcours commençait par la Traversée de la Manche (oeuvre déplacée près du kiosque) par Paul Manaut, condisciple de Landowski aux Beaux-Arts, qui glorifie l'exploit de Louis Blériot en 1909. Il se poursuit par La Défense nationale par André Abbal (qui avait participé au monument aux combattants de Toulouse), qui évoque le sacrifice de Guynemer en 1917. Vient ensuite la stèle de la Paix de Sylvestre Guynemer (élève de Landowski, qui avait représenté un avion pour la première fois sur le monument de Toulouse), renvoyant à l'aviation civile et au vol de Santos-Dumont en 1906. La quatrième stèle est la Traversée de l'Atlantique par Gilbert Privat (élève de Landowski), qui rappelle la mort de Nungesser et Coli en 1927, la prouesse de Charles Lindbergh en 1927 également ainsi que l'épopée de Costes et Bellonte en 1930. Le programme s'achève par la Traversée de la Méditerranée par Yvonne Bedouce, hommage au vol de Roland Garros en 1913.

Le parc se caractérise par sa grande minéralité, la végétation étant réduite à une promenade ombragé et quelques massifs qui ne doivent pas perturber la vision d'ensemble. Les cinq parterres sont une référence au cinq continents conquis par l'aéronautique.

La statue Du Rêve d'Icare mesure 14 m de haut dont 4 m pour l'Icare.

  • Murs
    • brique
    • maçonnerie
  • Plans
    jardin régulier
  • Escaliers
    • escalier de distribution extérieur : escalier à double révolution en maçonnerie
    • escalier de distribution extérieur : escalier droit en maçonnerie
  • Jardins
    parterre de gazon, massif de fleurs, alignement d'arbres
  • Typologies
    jardin public ; jardin thématique ; jardin régulier
  • État de conservation
    état moyen
  • Techniques
    • sculpture
    • fonderie
  • Précision représentations

    La statue du rêve d'Icare comporte trois registres : une statue de Clément Ader, carnet et crayon à la main ; une nuée d'aigle et de goélands ; la statue d'Icare.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Protections
    inscrit MH, 1999/01/25
  • Précisions sur la protection

    Parc, y compris les ponts, le kiosque à musique, les stèles sculptées, les escaliers ainsi que le sol et les parterres (cad. ID 193, 194 ; IB 141) : inscription par arrêté du 25 janvier 1999

  • Référence MH

Bibliographie

  • Musée Clément Ader, Un musée à ciel ouvert, le parc Clément Ader, exposition 2025, 44 p.

Date(s) d'enquête : 2010; Date(s) de rédaction : 2010
(c) Inventaire général Région Occitanie
Fournier Claire
Fournier Claire

Chercheur à l'inventaire général d'Occitanie jusqu'en 2012.

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