À la fin des années 1850, un établissement thermal est fondé par Pierre Dargut à proximité immédiate de l’'établissement communal. La construction des différents édifices qui le composent est achevée en 1862 (AM Encausse, 1 G 5). Ainsi à cette date cet établissement privé comprend deux corps de bâtiments de plan allongé qui abritent les cabines de bains. Au départ l’'établissement est doté de dix-huit baignoires en zinc (Gimet, 1866, p. 14), puis de vingt-huit à partir du début des années 1870 (Jourdan, 1874, p. 201). Les deux ailes abritant les bains sont séparées par un jardin et ouvertes sur celui-ci par des galeries. Au sud-ouest de ce jardin se trouvait une buvette, qui bordait la route de Saint-Gaudens et faisait face à la maison des époux Dargut, située au sud-est. De l'’autre côté de la route, les propriétaires de l'’établissement thermal possédaient également un café, un hôtel, un chalet ainsi que deux autres édifices dont la fonction n'’est pas connue (AD Haute-Garonne, 7689 W 13, 1862).

Un dessin aquarellé, attribué à Charles Mercereau (1822-1864), offre une vue de cet établissement depuis la route de Saint-Gaudens. L’'édifice figuré au premier plan, qui correspond à la buvette, possédait des ouvertures sous arcs en ogive. L'’arc de la baie centrale était en outre soutenu par une colonnette ornée d'’un chapiteau mouluré. Au deuxième plan, à droite de l'’illustration, se trouve la maison des propriétaires de l’établissement. Elle est construite dans un style architectural nettement plus sobre que la buvette, pour s'’inscrire dans la tradition locale. D’'ailleurs, elle est couverte par un toit en tuiles alors que la buvette, de même que l’'établissement des bains visible en arrière-plan, sont couverts en ardoises. Le corps de bâtiment nord de ce dernier porte l’'inscription « BAINS MINÉRAUX, DOUCHES ».

Le corps de bâtiment sud de l'’établissement des bains ainsi que la buvette sont achetés à l'’automne 1881 par la municipalité d'’Encausse aux héritiers de Pierre Dargut. Avec cette acquisition les élus communaux souhaitaient à la fois faire disparaître définitivement toute concurrence et aussi agrandir le terrain nécessaire à la construction d’'un établissement thermal de grandes dimensions (AD Haute-Garonne, 5 M 48-3, 1881). Dans cette perspective, l’'ensemble des bâtiments qui composaient l'’établissement thermal Dargut sont détruits en 1883 (AM Encausse, 1 G 5).