La commune de Gajan se situe à 15km de Nîmes entre plaine du Gardon et Garrigues. Ses paysages se composaient à l’origine de forêts, de garrigues ainsi que de marécages et sont traversés par le ruisseau de la Braune. Les armoiries de Gajan "d'hermine à fasce losangée d'or et de gueules" ont été adoptées le 13 avril 1698.
Des découvertes archéologiques témoignent de la présence d’individus au mas de Cambis dès l’âge de fer. Cette station prend ensuite de l’importance à l'époque celtique, car elle contrôlait le chemin conduisant de la plaine nîmoise à Anduze.
Les Romains investissent la région près de la source de Candoule. À la fin de la Pax Romana, les gajanais abandonnent ce site pour s’installer sur un plateau au nord-ouest du mont Gajanet. Un premier château est alors construit sur la partie haute du village entre le VIIe et le IXe siècle. Il est entouré d’une agglomération primitive où les habitants se rassemblent.
Gajan est inclus dans le très puissant Comté de Toulouse avant de rejoindre les possessions du roi de France en 1226. La paroisse est sous l’autorité des évêques d’Uzès après la croisade contre les Albigeois de 1209. Les barons d’Albenas, famille de juristes originaires de Nîmes, deviennent seigneurs de Gajan en 1373. Ils édifient une enceinte percée de deux portes et un manoir. Ils équipent également le castrum d’une glacière et d’un four banal. Une seconde famille seigneuriale, les Paradès, issue également de la bourgeoisie nîmoise, arrive en 1538.
À l’image de nombreux villages du Gard, Gajan souffre des Guerres de Religion à la fin du XVIe siècle avec une population majoritairement protestante. La Paix d’Alais met fin à ces affrontements religieux. Les remparts, sans besoins défensifs, sont abattus à la fin de l’époque moderne et les matériaux réemployés dans des constructions environnantes. Seule la porte dite « de France » subsiste ; on peut l’apercevoir à l’entrée du village en venant de Nîmes.
Si l'autorité et le pouvoir sont représentés jusqu’à la Révolution par les familles seigneuriales (syndics ou consuls) et le diocèse, la vie quotidienne est rythmée par le travail de la terre. La majorité des gajanais sont paysans (élevage de moutons et de chèvres, meuniers…) ou artisans (cardeurs et peigneur de laine, tisserands…). Les cultures de vignes, d’oliviers, de mûriers ou d’amandiers ainsi que les capitelles et clapas en pierres sèches s’ajoutent à ce paysage agricole.
La commune est séparée artificiellement par la ligne de chemin de fer reliant Beaucaire à La Grand-Combe entre le nord-est agricole et le sud-ouest urbanisé. Des équipements publics viennent compléter la mairie, l’école et la cave coopérative construits au XIXe siècle. Des travaux d’adduction d’eau sont ainsi réalisés en 1856 permettant au village de se doter d’un griffe et d’un lavoir.