Dossier d’œuvre architecture IA30003395 | Réalisé par
  • enquête thématique départementale, soieries d'églises du Gard
  • inventaire topographique, PETR Garrigues et Costières de Nîmes
temple de Bernis
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Garrigues et Costières de Nîmes
  • Commune Bernis
  • Adresse Place du Temple
  • Cadastre 1831 E 214  ; 2017 000 BA 64

L’ancien temple de Bernis, dont l’emplacement demeure inconnu, est détruit à la révocation de l’édit de Nantes en 1685 sur ordre du capitaine des Dragons. Les matériaux sont vendus en 1689 pour la restauration du presbytère et la cloche est placée dans l'église.

Une pétition adressée au préfet témoigne de la volonté du consistoire d’élever un nouveau temple à Bernis dès 1804. Le choix du terrain fait toutefois l’objet d’interrogations. Les protestants sollicitent la permission de le construire à l’emplacement supposé de l’ancien temple : sur une place publique entre la rue de l’Église (actuelle rue Saint-Léonard ?) et la Grand-Rue (présente sur le cadastre de 1831). Une impasse portant le nom « de l’ancien temple » se situe derrière la poste (parcelle 198 feuille BB).

Les catholiques réclament alors l’intervention d’un ingénieur pour confirmer la nature des fondations de cette place et y installer une croix. Dans son rapport du 1er octobre 1804, l’ingénieur Grangent atteste que les vestiges présents (trace d’une voûte et d’un mur d’enceinte dans les mêmes matériaux que le rempart) correspondent au fossé et non à l’ancien temple qui n’aurait pu se trouver “dans un fossé de place-forte qui devait être profond, presque toujours rempli d’eau”. L’ingénieur prononce un avis défavorable à la construction en raison de l’instabilité des fondations et du besoin de libre circulation de l’air.

La construction du temple de Bernis est finalement autorisée par le ministère de l’Intérieur le 17 mars 1809 sur un terrain communal près des anciennes murailles transformées en promenade (cadastre de 1831 parcelle 214). Le chantier est entamé selon les plans de l’ingénieur Charles-Etienne Durand à partir de 1811. Un incendie se déclare en 1816. Les travaux sont rapidement suspendus en raison d’un problème de stabilité dû aux fondations.

L’architecte Henri Durand et ses entrepreneurs sont condamnés par la cour royale à effectuer des ouvrages de consolidation en 1821. Le maire interrompt alors les travaux pour cause d’empiètement des contreforts projetés sur le domaine public. L’architecte du département Simon Durant, envoyé pour constater le litige, autorise la construction des contreforts en raison de leur faible saillie (1,5 mètre sur 7 mètres de largeur de la voie publique). Dans son rapport du 20 octobre 1824, il conclut que les lézardes peuvent résulter de la poussée de la voûte, des vices du sol ou d’une mauvaise construction ; il suggère de renoncer à la voûte au profit d’un plafond.

Après vérification des travaux, le temple de Bernis est inauguré le 13 novembre 1827 comme en témoigne la date portée sur la grille du portail.

En 1847, le registre de délibérations communales témoigne de la volonté des protestants d’élever un clocher sur la façade. Des restaurations de la toiture sont effectuées par l’architecte Henri Révoil et l’entrepreneur Jean Figon entre 1854 et 1855 (6 858, 43 francs) puis par l’architecte Sénilhac en 1901 (3 070 francs).

Le temple de Bernis est fermé au public par arrêté depuis le 30 octobre 2012 suite à des problèmes structurels. Compte tenu de son emplacement, il est possible que l’instabilité des fondations résulte de la même problématique que la place publique envisagée précédemment pour sa construction. Il fait aujourd’hui l’objet d’un programme de restauration en vue de sa réhabilitation comme lieu cultuel et culturel. Les travaux projetés sont les suivants : injection de résine pour stabiliser l'assise, mise en place de capteurs, reprise des maçonneries, des joints et des enduits, révision de la charpente et de la toiture, réfection des sols et des plafonds.

  • Période(s)
    • Principale : 1ère moitié 19e siècle , daté par source
  • Dates
    • 1811, daté par source
    • 1827, daté par source
    • 1855, daté par source
    • 1847, daté par source
  • Auteur(s)
    • Auteur :
    • Auteur :
      Révoil Henri Antoine
      Révoil Henri Antoine

      Henri Révoil Aix-en-Provence, 1822-Mourès, 1900.

      Cet ancien élève de l’École des Beaux-Arts de Paris hérite des goûts de son père qui collectionne les objets du Moyen-Âge (839 pièces achetées par l’État en 1828 et remise en musée du Louvre). Il prend la suite de Charles Questel en 1854 en tant qu'architecte attaché à la commission des Monuments Historiques. À ce titre il poursuit la restauration de l'amphithéâtre de Nîmes, de la Tour Magne et du temple de Diane.

      Nommé architecte diocésain en 1852 à Montpellier, Aix et Fréjus et en 1870 à Nîmes, il réalise et restaure de nombreux édifices religieux dans les Bouches-du-Rhône, le Var, l'Hérault ainsi que dans le Gard. Il est également à l'origine de plusieurs édifices publics tels que l'Hôtel de Ville de Saint-Gilles ou les écoles de Fourques et Manduel. Il développe un instrument lui permettant de dessiner précisément des éléments d'architecture éloignés. Le téléiconographe est breveté en 1869. Henri Morel-Révoil (1855-1933) est son gendre.

      Un monument en sa mémoire est érigé en 1906 dans le jardin de la fontaine à Nîmes (IM30000416).

      Publication : L'architecture romane du midi de la France de 1863 à 1874. Recueil de 200 planches lithographiés de l'architecture romane.

      Réalisations :

      - flèche de l'église de Bernis (1855),

      - église de Garons et agrandissement de l'église de Moulézan (1856),

      - mairie de Redessan (1857),

      - église de Générac (1860),

      - église de Manduel (1862),

      - église de Milhaud (1865),

      - église de Saint-Genies-de-Malgoires (1866),

      - église de Marguerittes (1876),

      - église de Lédenon (1885) : projet abandonné.

      - sacristie de l'église de Redessan (1885).

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    • Auteur :
      Durand Henri
      Durand Henri

      Architecte départemental ou ingénieur œuvrant dans le Gard au début du XIXe siècle. On retrouve sa signature sur des devis concernant les temples de Bernis en 1821 et de Milhaud en 1822.

      Il est à distinguer d'Henri Durand (1805-1884) fils de Charles-Etienne Durand qui ne devient conducteur des Ponts-et-Chaussées qu'en 1826.

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Le temple de Bernis se situe à proximité des boulevards formés par le comblement des fossés qui encerclent le centre ancien. Occupant une parcelle rectangulaire entre la place du Jeu de ballon et celle du Temple, son implantation favorise sa monumentalité.

L'édifice, d'apparence sobre, reprend les traits architecturaux néo-classiques appréciés par Charles-Etienne Durand : l'unité et la simplicité.

La façade comprend un vestibule orné de deux colonnes doriques in antis supportant un entablement et une fenêtre thermale de grande dimension. Un clocher en fer (datant de 1847) achève le pignon. Il est composé d'une nef unique flanquée de deux tribunes et d'une abside semi-circulaire où prend place la chaire à escalier double.

  • Murs
    • calcaire moellon enduit
  • Toits
    tuile creuse
  • Plans
    plan rectangulaire régulier
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • État de conservation
    menacé
  • Mesures
    • l : 22 m
    • la : 15 m
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Protections
    inscrit MH, 2012/01/30
  • Référence MH

Documents d'archives

  • E dépôt 9-49 : Achat des matériaux du temple démoli pour reconstruire le presbytère (1689)

    AD Gard
  • AD Gard, 2 O 335 : Temple : construction (an XII-an XIV).

    AD Gard
  • AD Gard, C 736 : Reconstruction de l'église paroissiale.

    AD Gard
  • AD Gard, V 406 : temple.

    AD Gard

Bibliographie

  • BOURDELON Pierre, Autrefois Bernis, Nîmes, s.éd., 1988.

  • HUGUET Adolphe, Histoire de Bernis, Bernis : les Amis de Bernis, 1999.

  • GOIFFON, Etienne. Dictionnaire topographique, statistique et historique du diocèse de Nîmes. Nîmes : Grimaud, 1881.

    CDPR Région Occitanie - site de Montpellier : (30) B 3401

Périodiques

  • Journal du Gard, 27 janvier 1810

  • Journal du Gard, 12 octobre 1816

  • CLIER, Josette et GUUINIC, Théodore. "La construction des temples dans le Gard par Charles-Etienne Durand au début du XIXIe siècle, ou l'invention d'un temple néoclassique". Patrimoines du Sud, N° 5, 2027.

Date(s) d'enquête : 2022; Date(s) de rédaction : 2022
(c) Inventaire général Région Occitanie
(c) PETR Garrigues et Costières de Nîmes