Dossier d’œuvre architecture IA30003388 | Réalisé par
  • inventaire topographique, Nîmes
Fontaine de l'Esplanade, dite Fontaine Pradier
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Gard
  • Commune Nîmes
  • Adresse Esplanade Charles de Gaulle

L'arrivée du chemin de fer d'Alès à Nîmes se fait en 1840. En mai 1844, la ville délibère au sujet d'une fontaine à créer sur l'Esplanade, au bout de la nouvelle avenue créée depuis l'entrée de la gare. A l'issue d'un concours d'architecte dont l'échéance était au 1er octobre 1844, le projet Ut Prosim l'emporte et avec lui Charles Questel. L'opération est budgétée à hauteur de 50 000 francs en reconnaissant que la pression actuelle sur l'esplanade sera tout à fait insuffisante et qu'il va falloir l'améliorer.

Par la suite, il y a lieu de délibérer sur le fait de réaliser en pierre de Lens ou en marbre blanc les cinq figures de la fontaine. C'est le marbre qui est choisi, malgré le coût de 120 000 francs. Adolphe Pieyre ajoute : "La ville, en exécution de cette délibération, passa des traités avec une maison de Paris, la seule en France qui avait entrepris l'exploitation des marbres de Carrare; cette maison était en ce moment occupée à la livraison des marbres destinés au tombeau de l'Empereur."

James Pradier est choisi pour la sculpture, à exécuter à Nîmes ; l'atelier est installé en 1847. Le 15 décembre 1846, les entrepreneurs Cazal et Ginestous obtiennent l'adjudication de la maçonnerie qui est commencée en 1847. Fin décembre 1847, l'architecte signale que la pierre de Lens souhaitée pour les vasques est trop fragile à la gelée et propose son remplacement par la pierre de Crussol (Ardèche), ce qui a pour conséquence un surcoût de 9 000 francs.

L'entrepreneur Cazal entame l'installation le 13 avril 1850, en commençant par les quatre vasques en marbre. La statue colossale de la ville de Nîmes, de dix tonnes, est posée le 25 mai, puis les quatre statues à ses pieds. L'entrepreneur a créé un petit chemin de fer tout exprès entre l'atelier et l'esplanade. Le premier environnement du monument est un jardin octogonal fermé de grilles en fer forgé avec ornements en fonte (fournis par Ducel). La réception de ces travaux monumentaux a lieu le 8 septembre. Le 12 septembre 1850, ces travaux supplémentaires sont adjugés aux serruriers Martin et Nicolas, le parisien Ducel fournissant les fontes.

Acheminer l'eau fut complexe, à partir du quai de la Fontaine, au niveau de la rue Titus, et causa la suppression du lavoir de la Place d'Assas.

L'inauguration eut lieu le 1er juin 1851, avec un grand concours de visiteurs admiratifs, certains venus grâce aux "trains de plaisir" mis exceptionnellement en place. Mais ni Questel ni Pradier ne purent être présents. Depuis cette époque, l'esplanade ne sert plus de champ de foire.

Une grande statue de femme, représentant la ville de Nîmes ("couronnée" par la Maison carrée), se tient debout face à l'Avenue Feuchères et donc à la gare. Quelques branches de lauriers en main droite, elle s'appuie sur un bouclier aux armes de la ville. Sur un socle carré aux angles abattus, elle domine quatre statues, deux féminines et deux masculines, qui figurent les quatre cours d'eau qui alimentent la cité et qui sont nommés à leur base : la fontaine Nemosa ("NEMAUSA"), le Rhône ("Rhodanus"), le Gard ("VARDO") et la fontaine d'Eure ("URA") à Uzès.

Chaque personnage est assis avec, à ses pieds, une jarre renversée d'où sort un jet d'eau. Sur chaque face du socle, est plaqué un grand visage qui crache de l'eau ; les quatre figurent les saisons. En dessous, quatre vasques circulaires sur pied cannelé s'insèrent entre les soubassements des grandes statues. Sur chaque bord, trois têtes de lion crachent de l'eau. Toute l'eau de la fontaine retombe dans un vaste bassin octogonal.

  • Murs
    • calcaire pierre de taille
    • marbre
    • fonte
  • État de conservation
    bon état
  • Représentations
    • saison
    • armoiries
  • Précision représentations

    armoiries de Nîmes : de gueules, à un palmier de sinople, au tronc duquel est attaché, avec une chaîne d'or, un crocodile passant, aussi de sinople, et une couronne d'or liée d'un ruban de même, posée au premier canton du chef de l'écu.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Protections
    inscrit MH, 1988/11/16
  • Référence MH

Bibliographie

  • PIEYRE, Adolphe. Histoire de la ville de Nîmes depuis 1830 jusqu'à nos jours. Nîmes : Catelan, 1886.

    CDPR Région Occitanie - site de Montpellier : (30) B 7721
    t. 2, p. 38-41 ; p. 97-98
  • PIEYRE, Adolphe. Histoire de la ville de Nîmes depuis 1830 jusqu'à nos jours. Nîmes : Catelan, 1886.

    CDPR Région Occitanie - site de Montpellier : (30) B 7721
    t. 1, p. 183-185 ; 200 ; 216 ; 343.
Date(s) d'enquête : 2022; Date(s) de rédaction : 2022
(c) Inventaire général Région Occitanie