Implanté dans le rocher, il se composait d'un bassin circulaire d'environ 5,90 m. de diamètre et de 1,40 m de profondeur, bordé par des dalles qui permettaient d'en faire le tour. L'ensemble, limité par un mur autrefois décoré d'enduits peints représentant une scène aquatique, était inclus dans un soubassement carré, sans doute surmonté d'une colonnade corinthienne et couvert d'un toit. L'entrée s'effectuait à l'ouest par une sorte de vestibule débouchant sur la margelle du bassin.
Les eaux se répandaient dans cette chambre de distribution par un conduit muni d'une vanne grâce à laquelle on pouvait régler le débit. Six trous carrés creusés dans la dalle surmontant le conduit servaient à l'introduction d'une grille protégeant la ville contre toute attaque par surprise. Le flot se répartissait ensuite entre dix ouvertures en éventail dans la paroi du bassin. Puis celles-ci étaient regroupées par paires dans cinq conduits à couverture dallée. Dans une pierre monolithe au fond du bassin, s'ouvraient trois bondes circulaires qui permettaient l'évacuation des eaux de vidange ou du trop plein vers un canal de dégagement, placé dans les fondations du monument et relié aux égoûts. L'effet de chasse ainsi produit pouvait être mesuré en bloquant un nombre variable de bondes en position ouverte. Pour éviter que le courant endommageât ce dispositif, celui-ci était protégé par une lame ou une grille dont on a retrouvé les trous de scellement. De toute évidence, les eaux du castellum étaient réparties par quartiers, selon un schéma déjà connu ailleurs - Volubilis, au Maroc - et non selon le système de distribution hiérarchisée (avec priorité aux fontaines, puis aux thermes, puis aux particuliers) recommandé dans l'Antiquité par Vitruve.