Dossier d’œuvre architecture IA30003275 | Réalisé par ;
  • inventaire topographique, Nîmes
Tour, dite Tour Magne
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Nîmes
  • Commune Nîmes
  • Adresse rue de la Tour Magne

Dès la fondation de Nîmes, en - 27, "l'enceinte est construite, comme celles d'Autun et de Vienne en Gaule. Elle enferme aves ses 6 km environ de murailles une surface de l'ordre de 220 ha. La courtine au mur épais de 2,10 m et d'une hauteur supérieure à 8 m, ponctuée de tours et de portes monumentales , épouse la topographie générale en tenant les crêtes et les points dominants. Au delà de cette fonction défensive, cette enceinte comme beaucoup d'autres du monde antique, a également joué un rôle de prestige à forte signification idéologique à l'époque impériale." (Massy).

La tour Magne, sur le Mont Cavalier, la plus haute des collines, visible de loin, a suscité plusieurs interprétations : trophée de Domitius Ahenobarbus ? Imitation du phare d'Alexandrie ? Léon Ménard y voit une tour d'observation et de communication, grâce à des feux allumés au sommet. Autorisé par le roi Henri IV, en 1601, François Traucat entreprend de chercher dans ses entrailles un trésor. Il vide l'intérieur de la tour, "un blocage impressionnant de matériaux que les archéologues modernes ont su réinterpréter avec sûreté comme étant la maçonnerie d'une tour préromaine antérieure au monument romain."

""La tour préromaine appartient à une longue série caractéristique de l'architecture défensive protohistorique dont on trouve encore des exemples, certes moins impressionnants, sur des grands oppidums gaulois comme celui voisin de Nages ou celui d'Ambrussum. Point fort de la fortification indigène, elle dominait et signalait en quelque sort le sanctuaire de source voué à Nemausus."

  • Période(s)
    • Principale : Haut-Empire, 1er siècle av. JC

La Tour Magne est heptagonale à la base et octogonale en haut, en moellons et grand appareil de pierres de taille.

"Le vide artificiellement créé par F. Traucat correspond en réalité à tour pleine en pierres sèches de plan ovoïde et en forme de pain de sucre, large de 12,70 m. et 17,20 m à la base et haute de 18 m. Les vestiges de ses fondations en ont été révélées par des fouilles récentes et l'empreinte de son parement extérieur est toujours parfaitement visible en élévation sur la paroi de blocage du monument romain qui, tel une poupée russe, est venue envelopper la tour préromaine pour s'en servir en coffrage perdu." (Massy)

Les Romains ont voulu reprendre à leur compte la valeur symbolique de la tour des Volces Arécomiques, en l'"enveloppant d'une seconde tour encore plus puissante et plus haute (hauteur conservée : 32,70 m.)", l'intégrant dans le complexe de l'Augusteum.

"Un premier soubassement est lié à la courtine nord de la fortification romaine. Ce soubassement propre est lui-même enveloppé par un autre soubassement à niches lié d'une part à la courtine se dirigeant vers l'ouest et d'autre part au sud à un accès extérieur, longue rampe coudée de 45 m. de long construite sur arcades. Au-dessus de ce soubassement, s'élève une tour octogonale à l'architecture très sobre où le décor n'est utilisé que pour rompre la monotonie de la maçonnerie : la partie haute conservée est rythmée par un niveau de pilastres carrés lui-même surmonté d'un étage de colonnes engagées (en partie détruites et attestées seulement par deux bases). Un escalier intérieur à volées droites amenait au sommet de la tour." (Massy)

  • Murs
    • calcaire moellon
    • pierre de taille
  • État de conservation
    vestiges
  • Mesures
    • h : 32,7 m
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Protections
    classé MH, 1840/01/01
  • Précisions sur la protection

    Fait partie de la liste de 1840. Site archéologique : 30 189 30 AH ; Voir aussi : Jardin de la Fontaine ; 18 04 1914 (J.O.)

  • Référence MH

Bibliographie

  • MENARD. Histoire civile, ecclésiastique et littéraire de la ville de Nîmes. 1873, Nîmes : Typographie Claval-Ballivet, 7 tomes.

    tome 1, p. 35-36
  • PEROUSE DE MONTCLOS, Jean-Marie (dir.). Le guide du patrimoine Languedoc-Roussillon. Paris : Hachette, 1996 (col. Guides du patrimoine), 623 p.

    p. 383-385
Date(s) d'enquête : 1994; Date(s) de rédaction : 2020
(c) Inventaire général Région Occitanie
Massy Jean-Luc
Massy Jean-Luc

spécialiste d'architecture antique

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