Dossier d’œuvre architecture IA30003196 | Réalisé par
  • enquête thématique départementale, soieries d'églises du Gard
  • étude d'inventaire
église Sainte-Croix de Moulézan
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie
  • (c) PETR Garrigues et Costières de Nîmes

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Garrigues et Costières de Nîmes
  • Commune Moulézan
  • Adresse place de l'Église
  • Cadastre 2017 D 1280  ; 1838 D 39
  • Dénominations
    église paroissiale
  • Vocables
    sainte croix
  • Destinations
    église paroissiale

La commune de Moulézan appartient au diocèse d’Uzès avant 1790. Son église dédiée à la Sainte Croix fait partie des dépendances de l’abbaye de Saint-Gilles au début du XIIe siècle. La plus ancienne mention de l'église de Moulézan date de 1119 dans la bulle du pape Calixte II en faveur de l'abbaye de Saint-Gilles. Les annexes de Montagnac et de Saint-Théodorit dépendent de la paroisse de Moulézan au début du XXe siècle.

Des travaux sont effectués par Antoine Brassac, maçon de Nîmes, en 1687 : réduction de la tribune, construction d'une balustrade, réfection de l'escalier et de la toiture.

Le maire propose au début du XIXe siècle d'agrandir l'église de Moulézan par l'ajout de chapelles et l'acquisition d'une maison voisine. En 1830 une sacristie est ajoutée à gauche du choeur (date portée à l'extérieure de celle-ci) et des travaux d’entretien sont effectués. L'église est ensuite agrandie au milieu du XIXe siècle, et son orientation modifiée à ce moment-là. Un premier projet d’ajout de deux chapelles latérales, au nord et au sud, est présenté par l’entrepreneur Vincent Bournier en mai 1839 mais n’est pas retenu.

En 1853, l’architecte Révoil soumet ses plans et devis au conseil municipal. L’évêque Cart confirme un an plus tard l’urgence des travaux en décrivant l’état d’insalubrité et d’exiguïté de l’église de Moulézan. Le devis financé par une souscription volontaire s’élève à 12 421 francs (dont 1 000 francs d’acquisition d’une maison adjacente). Le chantier est confié à l’entrepreneur Siméon Bournier par l’adjudication de 1856. Suite à cet agrandissement, une messe de bénédiction est célébrée par l’évêque Plantier le 8 septembre 1856. En mars 1867, la reconstruction du clocher est approuvée par l’évêque et le conseil de Fabrique.

Les enduits intérieurs sont retirés à la fin du XXe siècle (date portée dans le chœur : 1995) laissant ainsi apparaître la diversité de matériaux employés pour le gros oeuvre.

  • Période(s)
    • Principale : 1er quart 12e siècle , daté par travaux historiques
    • Secondaire : 2e quart 19e siècle , porte la date
    • Secondaire : 4e quart 20e siècle , porte la date
    • Secondaire : 3e quart 19e siècle , daté par source
  • Dates
    • 1830, porte la date
    • 1995, porte la date
    • 1856, daté par source
    • 1867, daté par source
    • 1995, porte la date
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Révoil Henri Antoine
      Révoil Henri Antoine

      Henri Révoil Aix-en-Provence, 1822-Mourès, 1900.

      Cet ancien élève de l’École des Beaux-Arts de Paris hérite des goûts de son père qui collectionne les objets du Moyen-Âge (839 pièces achetées par l’État en 1828 et remise en musée du Louvre). Il prend la suite de Charles Questel en 1854 en tant qu'architecte attaché à la commission des Monuments Historiques. À ce titre il poursuit la restauration de l'amphithéâtre de Nîmes, de la Tour Magne et du temple de Diane.

      Nommé architecte diocésain en 1852 à Montpellier, Aix et Fréjus et en 1870 à Nîmes, il réalise et restaure de nombreux édifices religieux dans les Bouches-du-Rhône, le Var, l'Hérault ainsi que dans le Gard. Il est également à l'origine de plusieurs édifices publics tels que l'Hôtel de Ville de Saint-Gilles ou les écoles de Fourques et Manduel. Il développe un instrument lui permettant de dessiner précisément des éléments d'architecture éloignés. Le téléiconographe est breveté en 1869. Henri Morel-Révoil (1855-1933) est son gendre.

      Un monument en sa mémoire est érigé en 1906 dans le jardin de la fontaine à Nîmes (IM30000416).

      Publication : L'architecture romane du midi de la France de 1863 à 1874. Recueil de 200 planches lithographiés de l'architecture romane.

      Réalisations :

      - flèche de l'église de Bernis (1855),

      - église de Garons et agrandissement de l'église de Moulézan (1856),

      - mairie de Redessan (1857),

      - église de Générac (1860),

      - église de Manduel (1862),

      - église de Milhaud (1865),

      - église de Saint-Genies-de-Malgoires (1866),

      - église de Marguerittes (1876),

      - église de Lédenon (1885) : projet abandonné.

      - sacristie de l'église de Redessan (1885).

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    • Auteur : entrepreneur de maçonnerie attribution par source
    • Auteur : maçon attribution par travaux historiques

L’église Sainte-Croix de Moulézan, est située place de l’Église et est encerclée par la rue du même nom. Deux maisons lui sont accolées à l’ouest. L’édifice en croix latine se compose d’une tribune ouverte, d’un vaisseau unique voûté d’arêtes, de deux chapelles formant transept et s’achève par une abside à pans coupés. Une sacristie est accolée côté sud-est. L'ensemble peut être rapproché d'une architecture romane remaniée au XIXe siècle.

La particularité de cet édifice résulte de son changement d’orientation suite à son agrandissement. À l’origine orientée, cette modeste église romane comprenait une façade à oculus (visible depuis l'impasse côté ouest) et une nef unique s’achevant par une abside semi-circulaire voûtée en cul-de-four (actuelle chapelle à gauche du choeur). Ne pouvant accueillir l’ensemble des fidèles, l'église est agrandie par l’ajout du chœur actuel au sud et d’une nouvelle façade au nord. L’église de Moulézan possède toujours deux façades et deux clochers.

Le portail d’entrée actuel en plein cintre est surmonté d’un oculus et d’un campanile à base carrée reprenant des modèles romans régionaux. Les appareils extérieurs sont mixtes : la base de l’ancien chœur à l’est est en pierre de taille calcaire de moyen appareil, les parties hautes en moellons équarris semblent aller dans le sens d’une reprise postérieure. À l’intérieur, le calcaire se mêle à la brique et au granit donnant ainsi une esthétique polychrome. Les couvertures sont à longs pans en tuile creuse à l’exception de celle du clocher nord formée d’un dôme en dalle de pierre.

L’absence d’enduit sur les maçonneries intérieures permet d’apercevoir l’ancienne porte donnant sur la sacristie dans la chapelle est. Cette dernière murée ne sert plus d’organe de circulation et a été remplacée par une porte à gauche du chœur. Le portail primitif n’est plus visible à l’ouest depuis l’intérieur de l’église. Un escalier à retour en maçonnerie orné de balustres en poire se situe au nord-est et permet de monter à la tribune.

  • Murs
    • calcaire pierre de taille
    • calcaire moellon
    • brique appareil mixte
    • granite pierre de taille (incertitude)
  • Toits
    tuile creuse, pierre en couverture
  • Plans
    plan en croix latine
  • Étages
    1 vaisseau
  • Couvrements
    • voûte d'arêtes
    • cul-de-four
    • voûte en berceau, en brique
    • voûte à cantons, en brique
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • dôme
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours sans jour en maçonnerie
  • État de conservation
    bon état
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune

Documents d'archives

  • AD Gard. Série V : V 169, église.

    AD Gard : V 169
  • AD Gard, 2 O 1143 : Église, presbytère Moulézan et Montagnac : réparations (1806-1807).

    AD Gard : 2 O 1143
  • P1-1/201 : Archives diocésaines de Moulézan et Montagnac

    Archives diocésaines de Nîmes : P1-1/201

Bibliographie

  • GOIFFON, Etienne. Dictionnaire topographique, statistique et historique du diocèse de Nîmes. Nîmes : Grimaud, 1881.

    CDPR Région Occitanie - site de Montpellier : (30) B 3401
  • DELAGE Alain, Le canton de Saint-Mamert-du-Gard, Tours, éd. Alan Sutton, 2016.

  • MAGDELAINE François-Robert, Au coeur du bois des Leins, Nîmes, éd. Mondial Livre, 2007.

Date(s) d'enquête : 2014; Date(s) de rédaction : 2017, 2021
(c) Inventaire général Région Occitanie
(c) PETR Garrigues et Costières de Nîmes