La commune de Moulézan appartient au diocèse d’Uzès avant 1790. Son église dédiée à la Sainte Croix fait partie des dépendances de l’abbaye de Saint-Gilles au début du XIIe siècle. La plus ancienne mention de l'église de Moulézan date de 1119 dans la bulle du pape Calixte II en faveur de l'abbaye de Saint-Gilles. Les annexes de Montagnac et de Saint-Théodorit dépendent de la paroisse de Moulézan au début du XXe siècle.
Des travaux sont effectués par Antoine Brassac, maçon de Nîmes, en 1687 : réduction de la tribune, construction d'une balustrade, réfection de l'escalier et de la toiture.
Le maire propose au début du XIXe siècle d'agrandir l'église de Moulézan par l'ajout de chapelles et l'acquisition d'une maison voisine. En 1830 une sacristie est ajoutée à gauche du choeur (date portée à l'extérieure de celle-ci) et des travaux d’entretien sont effectués. L'église est ensuite agrandie au milieu du XIXe siècle, et son orientation modifiée à ce moment-là. Un premier projet d’ajout de deux chapelles latérales, au nord et au sud, est présenté par l’entrepreneur Vincent Bournier en mai 1839 mais n’est pas retenu.
En 1853, l’architecte Révoil soumet ses plans et devis au conseil municipal. L’évêque Cart confirme un an plus tard l’urgence des travaux en décrivant l’état d’insalubrité et d’exiguïté de l’église de Moulézan. Le devis financé par une souscription volontaire s’élève à 12 421 francs (dont 1 000 francs d’acquisition d’une maison adjacente). Le chantier est confié à l’entrepreneur Siméon Bournier par l’adjudication de 1856. Suite à cet agrandissement, une messe de bénédiction est célébrée par l’évêque Plantier le 8 septembre 1856. En mars 1867, la reconstruction du clocher est approuvée par l’évêque et le conseil de Fabrique.
Les enduits intérieurs sont retirés à la fin du XXe siècle (date portée dans le chœur : 1995) laissant ainsi apparaître la diversité de matériaux employés pour le gros oeuvre.
Henri Révoil Aix-en-Provence, 1822-Mourès, 1900.
Cet ancien élève de l’École des Beaux-Arts de Paris hérite des goûts de son père qui collectionne les objets du Moyen-Âge (839 pièces achetées par l’État en 1828 et remise en musée du Louvre). Il prend la suite de Charles Questel en 1854 en tant qu'architecte attaché à la commission des Monuments Historiques. À ce titre il poursuit la restauration de l'amphithéâtre de Nîmes, de la Tour Magne et du temple de Diane.
Nommé architecte diocésain en 1852 à Montpellier, Aix et Fréjus et en 1870 à Nîmes, il réalise et restaure de nombreux édifices religieux dans les Bouches-du-Rhône, le Var, l'Hérault ainsi que dans le Gard. Il est également à l'origine de plusieurs édifices publics tels que l'Hôtel de Ville de Saint-Gilles ou les écoles de Fourques et Manduel. Il développe un instrument lui permettant de dessiner précisément des éléments d'architecture éloignés. Le téléiconographe est breveté en 1869. Henri Morel-Révoil (1855-1933) est son gendre.
Un monument en sa mémoire est érigé en 1906 dans le jardin de la fontaine à Nîmes (IM30000416).
Publication : L'architecture romane du midi de la France de 1863 à 1874. Recueil de 200 planches lithographiés de l'architecture romane.
Réalisations :
- flèche de l'église de Bernis (1855),
- église de Garons et agrandissement de l'église de Moulézan (1856),
- mairie de Redessan (1857),
- église de Générac (1860),
- église de Manduel (1862),
- église de Milhaud (1865),
- église de Saint-Genies-de-Malgoires (1866),
- église de Marguerittes (1876),
- église de Lédenon (1885) : projet abandonné.
- sacristie de l'église de Redessan (1885).