Avant la Révolution, les paroisses de Jonquières et de Saint-Vincent font partie du diocèse d’Arles. La chapelle du hameau de Saint-Vincent est une annexe de l’église paroissiale de Jonquières.
Les lieux de cultes de Jonquières-Saint-Vincent sont fermés en 1794, le curé Jacques Guiraud et le prieur Pierre Sauve abjurent et effectue leur serment constitutionnel. En 1795, la liberté de culte étant rétablie, les deux édifices réouvrent aux offices.
Le pape Pie VII s’arrête dans la commune le 6 février 1814, son fauteuil est habituellement conservé dans l'église Saint-Vincent, il n’était pas présent lors de l’enquête en 2021.
Le projet de reconstruction de l'église par Henri Révoil est adopté en 1862 par le Conseil municipal et l’évêque Claude Henri Plantier. Le clocher monumental s’achevant par un dôme octogonal, présent dans le projet initial, n’est pas réalisé. Le financement est assuré par une souscription volontaire (9 675 francs), une imposition extraordinaire entre 1863 et 1865 et un secours de 6 000 francs du ministère de l'instruction publique et des cultes. Sous la direction de l’entrepreneur Louis Mallet, le chantier est entamé le 22 novembre 1863. L'église est bénie le 20 août 1865 par monseigneur Plantier.
Henri Révoil Aix-en-Provence, 1822-Mourès, 1900.
Cet ancien élève de l’École des Beaux-Arts de Paris hérite des goûts de son père qui collectionne les objets du Moyen-Âge (839 pièces achetées par l’État en 1828 et remise en musée du Louvre). Il prend la suite de Charles Questel en 1854 en tant qu'architecte attaché à la commission des Monuments Historiques. À ce titre il poursuit la restauration de l'amphithéâtre de Nîmes, de la Tour Magne et du temple de Diane.
Nommé architecte diocésain en 1852 à Montpellier, Aix et Fréjus et en 1870 à Nîmes, il réalise et restaure de nombreux édifices religieux dans les Bouches-du-Rhône, le Var, l'Hérault ainsi que dans le Gard. Il est également à l'origine de plusieurs édifices publics tels que l'Hôtel de Ville de Saint-Gilles ou les écoles de Fourques et Manduel. Il développe un instrument lui permettant de dessiner précisément des éléments d'architecture éloignés. Le téléiconographe est breveté en 1869. Henri Morel-Révoil (1855-1933) est son gendre.
Un monument en sa mémoire est érigé en 1906 dans le jardin de la fontaine à Nîmes (IM30000416).
Publication : L'architecture romane du midi de la France de 1863 à 1874. Recueil de 200 planches lithographiés de l'architecture romane.
Réalisations :
- flèche de l'église de Bernis (1855),
- église de Garons et agrandissement de l'église de Moulézan (1856),
- mairie de Redessan (1857),
- église de Générac (1860),
- église de Manduel (1862),
- église de Milhaud (1865),
- église de Saint-Genies-de-Malgoires (1866),
- église de Marguerittes (1876),
- église de Lédenon (1885) : projet abandonné.
- sacristie de l'église de Redessan (1885).