Dossier d’œuvre architecture IA30003186 | Réalisé par
  • inventaire topographique
escalier dit vis de Saint-Gilles
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Saint-Gilles
  • Commune Saint-Gilles
  • Adresse rue de la Dîme , 4, 7 impasse du cloître

"La tour escalier de l'extrémité gauche du transept, détruit, a résisté au vandalisme des religionnaires comme à celui des révolutionnaires parce qu'elle contenait un célèbre chef-d'œuvre de la taille des pierres que tout compagnon faisant le tour de France se devait d'aller voir. En effet, les marches sont portées par un berceau hélicoïdal appareillé à joints fins. Jusqu'à l'invention de la vis à marches portant noyau, les escaliers en vis étaient couverts et portés par des berceaux hélicoïdaux en blocage. Il existe quelques vis romanes dans les environs de Saint-Gilles (notamment à Uzès) avec des voûtes appareillées, mais grossièrement. L'art d'appareiller à joints vifs (c'est-à-dire sans mortier) est aussi une spécialité locale dont l'origine remonte aux monuments romains. Cependant, l'étroitesse de la vis de Saint-Gilles associée à la finesse des joints font toute la virtuosité de l'ouvrage. « Le trait de cette voûte passe pour une des plus difficiles de la coupe des pierres, parce que toutes les surfaces des voussoirs sont gauchies et les arêtes à double courbure » (RONDELET, Traité de l'art de bâtir, 1802). Si la vis de Saint-Gilles date bien du 12e s., c'est assurément une œuvre exceptionnelle qui conduit à s'interroger sur le savoir des maçons romans en matière de géométrie descriptive – mais rien ne s'oppose à une datation tardive. On construit encore à Saint-Gilles au 16e s., alors que se multiplient les vis de même niveau technique et que celle de Saint-Gilles devient éponyme d'un modèle décrit par la théorie. Comme témoignage de leur admiration, les compagnons ont couvert la vis de graffitis, donnant leur nom et la date de leur passage. Les plus anciens graffitis et les plus nombreux sont datés entre 1643 et 1655, qui sont les années d'apogée de la stéréotomie française. L'étape du tour de France est certainement antérieure à 1643 : peut-être les compagnons ont-ils attendu que la vis soit définitivement détachée de l'église et en quelque sorte laïcisée pour la couvrir d'inscriptions". Texte de Jean Nougaret dans le Guide du patrimoine en Languedoc-Roussillon.

  • Période(s)
    • Principale : 12e siècle
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Protections
    classé MH, 1984/12/28
    inscrit MH, 2014/02/17
  • Précisions sur la protection

    L'ancien cellier, dit salle de Saint-Gilles ; une partie des vestiges subsistants du cloître (cad. N 1132, 1150 à 1152) : classement par arrêté du 28 décembre 1984

    - L’ensemble des vestiges situés sur ou sous les parcelles N 1120 et 1121, 1128 à 1132, 1149 à 1152, 1154, 1156, 1157, 1159 à 1164, 2094, 2095, 2993, avec le sol de l’aire du cloître (cad. N 2994), de la place Emile-Zola à l’exclusion des halles (cad. N 1158), du parvis sur la place de la République, ainsi que le sol de la rue du Vieux-Choeur et d’une partie de la place Ernest-Blanc, ensemble délimité sur le plan annexé à l’arrêté : inscription par arrêté du 17 février 2014

  • Référence MH

Bibliographie

  • PEROUSE DE MONTCLOS, Jean-Marie (dir.). Le guide du patrimoine Languedoc-Roussillon. Paris : Hachette, 1996 (col. Guides du patrimoine), 623 p.

    p. 495-496
  • TAYLOR, NODIER et DE CAILLEUX : Voyages pittoresques et romantiques dans l'ancienne France. Paris, 1833-36, 4 volumes in folio. Exemplaire à la Bibliothèque municipale de Nîmes.

Annexes

  • Guide du patrimoine
  • Voyages romantiques et pittoresques dans l'ancienne France
Date(s) d'enquête : 2017; Date(s) de rédaction : 2017
(c) Inventaire général Région Occitanie
Articulation des dossiers