Le pré-inventaire des ornements liturgiques du Gard est une opération envisagée suite à une première mission portant sur les ornements liturgiques de la ville de Nîmes.
Fin 2012, alors que vient de paraître l'ouvrage Nîmes en joie, églises en soie, l'évêché de Nîmes demande au Conseil régional de bien vouloir continuer ses travaux sur ce patrimoine particulier et fragile que représente le tissu religieux.
Le diocèse de Nîmes correspond au département du Gard, qui compte 353 communes. Le terrain n'ayant jamais fait l'objet d'étude sur les objets mobiliers, il est indispensable de commencer par un inventaire préliminaire permettant le recensement in situ des textiles.
Rappelons ce qu’est un inventaire préliminaire au sens que lui donne l’Inventaire général du patrimoine culturel.
L’inventaire préliminaire, c’est-à-dire préliminaire à l’étude, est aussi appelé recensement qui consiste à identifier tous les objets entrant dans le champ d’investigation défini préalablement à chaque enquête.
C’est un dénombrement qui rend possible des tris selon quelques critères sommaires : désignation, localisation, datation, attribution, évaluation (Principes, méthode et conduite de l’Inventaire général du patrimoine culturel. 2007 (2e édition), (Documents & méthodes ; n°9), p. 42, accessible sur http://www.inventaire.culture.gouv.fr).
Le plus important est de partir du terrain et de l’appréhension de l’objet in situ et de répondre aux questions où, quoi, quand et par qui ? L’objet est donc localisé dans sa commune et son édifice ; sa dénomination est systématiquement indiquée. Une proposition de datation est tentée. La notation de toute inscription est relevée mais toute description de l’objet est exclue. Au moins une prise de vue photographique d’ensemble est faite pour chaque objet.
Dans le cas présent d’une opération concernant des textiles d’église, la dénomination de l’objet est toujours suivie de sa couleur, éventuellement de son style (art déco, néo-gothique,…), des techniques de fabrication des différentes parties, des marques de marchands si elles existent, de la qualification des galons, d’un essai de datation et donc du statut juridique qui en découle, selon que l’on se situe avant ou après 1905. Ce sont des données d’évaluation sommaires qui n’autorisent pas à signaler de manière définitive des œuvres remarquables, mais permettent d’établir une première liste et de mentionner, à titre indicatif, celles qui relèveraient d’une étude collective, et celles qui, par leur singularité, mériteraient d’ores et déjà une sélection pour étude monographique (Documents & méthodes, op. cit., p. 45).
Le travail de terrain a commencé en janvier 2013 et s’est terminé en juillet 2015. 2760 courtes notices de tissus (cf. annexe du dossier d'étude) ont été rédigées et 9 460 clichés réalisés par le chercheur. Ces données quantitatives ont permis à Véronique Marzo d’établir une carte de répartition des ornements dans le département du Gard.