Dossier d’œuvre architecture IA30003026 | Réalisé par
  • enquête thématique départementale, soieries d'églises du Gard
église Saint-Julien de Valliguières
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton département du Gard - Redessan
  • Commune Valliguières

Le 10 novembre 1844, via une délibération communale, Valliguières décide de construire une nouvelle église sur un sol exhaussé. La population souhaite une église plus grande et à l'abri de l'humidité (la reconstruction antérieure daterait de 1619). Un premier plan est supplanté par un autre, de l'architecte Bègue, moins destructeur des constructions proches, tout en dessinant une croix latine. Le chantier est mené à bien entre 1845 et 1849, Augustin Riqueau étant Maire et Cyprien Hubac Curé.

L'ornementation intérieure de l'église n'a pu se faire aussitôt après la construction. Autels et chaire à prêcher furent prioritaires. La petite Vierge de bois doré et le buste de saint Julien, patron de l'église étaient peut-être dans l'ancienne église mais un certain nombre de tableaux semblent avoir été offerts dans le courant du XIXe siècle.

Entre 1898 et 1902, alors qu'Henri Couget est curé, le peintre Joseph Beaufort réalise le programme de décors intérieurs. De ce peintre nîmois né en 1865, élève de l'école municipale des Beaux-Arts où il reçoit des prix en classes d'Académie et de modèle vivant, la biographie est mal connue. Par contre, sa signature est visible en maints endroits du diocèse de Nîmes, sur les murs des églises, notamment à Bezouce (1890), La Calmette, Notre-Dame de Rochebelle d'Alès (1919), Bellegarde (1921), Fourques (1921), Bessèges (1922),... Il est de la génération suivant celle de Melchior Doze dont l'éclatante carrière a pu lui faire de l'ombre, au moins jusque vers 1885. Il faut dire que Joseph Beaufort copie les images plus qu'il en crée de nouvelles...

Eglise en forme de croix latine.

Le programme iconographique est ample et limpide. Les armoiries de Valliguières – d'or, à une croix losangée d'argent et de gueules – figurent au-dessus de la chaire. De l'entrée de l'église, le visiteur a la chapelle de la Vierge à sa droite et celle de saint Joseph à sa gauche. Dans la chapelle de la Vierge, introduite par un arc orné de symboles des litanies de la Vierge, la chronologie des images se fait en symétrie et non de gauche à droite : l'Éducation de Marie (daté 1898) face à l'Annonciation, puis la Mort de la Vierge en vis-à-vis de son Couronnement par la Trinité. Le peintre a procédé de même dans la chapelle de saint Joseph : le Mariage de Joseph et de Marie face à la Sainte famille dans l'atelier ; la Mort de saint Joseph (daté 1901) face à sa représentation en tant que Patron de l'Église universelle, titre qui lui est décerné en 1870.

Dans le sanctuaire, l'iconographie correspond à des scènes et à des personnages essentiels du Nouveau Testament. Elle est comme introduite par les figures de l'arc brisé de l'entrée : quinze prophètes de l'Ancien testament avec le roi David au milieu de l'arc. La Cène et la Remise des clés à saint Pierre sont des copies de deux scènes des Sacrements, peintes par Nicolas Poussin en 1647 pour Paul Fréart de Chantelou. Dans la série des sept sacrements, la Cène correspond à l'eucharistie et la Remise des clés à l'ordination. Sur le mur du fond du chœur, l'Adoration des bergers est dominée par la Crucifixion, tandis que des anges portant les instruments de la Passion peuplent la voûte. Les quatre évangélistes – Marc (lion), Jean (aigle), Mathieu (ange), Luc (taureau) se tiennent debout le long des murs.

Vers 1889, des vitraux sont mis en place, réalisés par Frédéric Martin, verrier d'Avignon, qui a créé beaucoup d'œuvres dans le diocèse, notamment à Sainte-Perpétue de Nîmes, Goudargues, Bellegarde, Marguerittes, etc. Saint Pierre et saint Julien se partagent le chœur. Saint Julien de Brioude – soldat romain converti qui aurait subi le martyre en 304 – est le patron de l'église de Valliguières. Mais une chapelle Saint-Pierre érigée à l'écart du bourg reçoit trois processions par an depuis un vœu de 1640 prononcé en période de peste. Le choix des papes Eugène et Léon pour le bas de la nef semble plus obscur. Pour les vitraux, il arrive que le prénom des donateurs commande le choix du sujet représenté...

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune, Cadastre F 136.
  • Protections
    inscrit MH, 2007/01/08
  • Référence MH

Bibliographie

  • LEPAGE, Jean. Dictionnaire des peintres, sculpteurs, graveurs, dessinateurs et architectes du Languedoc-Roussillon (1800-1950). Sète : Editions singulières, 2008.

    p. 105
  • GOIFFON, Etienne. Dictionnaire topographique, statistique et historique du diocèse de Nîmes. Nîmes : Grimaud, 1881.

    CDPR Région Occitanie - site de Montpellier : (30) B 3401
    p.395

Annexes

  • Archives diocésaines de Nîmes
  • Inventaire 1906
  • Archives départementales du Gard
  • Notes Goiffon
  • Inventaire préliminaire des ornements liturgiques
  • Inventaire du 20 juin 1905
Date(s) d'enquête : 2015; Date(s) de rédaction : 2015
(c) Inventaire général Région Occitanie