La construction du pont remonte au Ier siècle apr. J.-C. Il fait partie d’un aqueduc reliant les sources d’Eure, près d’Uzès à la ville de Nîmes et son Castellum, château d’eau,. D’après l’archéologie, cet aqueduc est construit entre 40 et 80 apr. J.-C., sans doute sous le règne de l’empereur Claude. Il est clairement destiné à magnifier la ville de Nîmes, et non à répondre à des besoins en eau car Nîmes est déjà très bien pourvue nappes phréatiques. En revanche, l’eau amenée par l’aqueduc lui permet de réaliser un programme urbain prestigieux avec notamment des thermes, des fontaines et des réseaux d’égouts. Long de 50 km, l’aqueduc débite à l’origine jusqu’à 40 000 m3 d’eau par jour. Pour acheminer l’eau, on creuse un canal rectangulaire d’environ 1, 30 m de large construit en maçonnerie et voûté. Pour freiner le débit, évacuer le trop-plein et franchir les obstacles naturels, des bassins sont aménagés et on élève dix-sept ponts.
Depuis le Moyen Âge jusqu’au XVIIIe siècle, le Pont du Gard est utilisé pour franchir le Gardon. Les piles des arches du deuxième étage sont évidées pour permettre la circulation des voitures et des charrettes, mettant en danger l’équilibre du monument. Dès le début du XVIIIe siècle, on commence à
colmater les échancrures et à aménager des passages face à chaque pile. Enfin, l’ingénieur Henri Pitot construit un pont routier accolé aux arches, achevé en 1747.
En 1985, le Pont est classé au Patrimoine mondial de l’Unesco. En 2000, a lieu l’opération «Grand Site» qui comprend l’aménagement de ses abords, et notamment la création d’un Centre d’interprétation où sont programmées de nombreuses expositions.