Le domaine du cardinal Pierre Bertrand le vieux, cardinal-prêtre de Saint-Clément, résulte du remembrement de plusieurs parcelles acquises entre 1333 et 1337. En 1335, apparaît la première mention du prieuré que Bertrand fait bâtir sur sa propriété, au contact de sa résidence, sous l'invocation de la bienheureuse Marie, et en faveur duquel le roi accorde amortissement. Selon la charte du 2 juillet 1340, l'établissement est prévu pour sept religieux plus un prieur. L'acte décrit la situation et la composition de l'ensemble : un palais ou manoir avec toutes ses dépendances. Le 6 juillet 1343, le cardinal confirme la donation aux bénédictins de Saint-André : l'acte détaille les affectations d'un certain nombre d'espaces spécifiquement monastiques, tels que le cloître, le réfectoire, le dortoir, attribués aux religieux, traitant à part le manoir proprement dit, dont le cardinal se réserve la jouissance. La construction de l'église est évidemment à situer dans la même foulée que les autres bâtiments monastiques. L'autel majeur en était dédié à la Vierge et, au 17e siècle, la chapelle porte le vocable de Notre-Dame-de-Consolation. C'est dans l'église que le cardinal reçoit sa sépulture en 1348. Un élément important du site est sa fontaine, mentionnée dès 1327. À Pierre Bertrand, le vieux, succède dans les murs son neveu (par sa sur), Pierre II Bertrand du Colombier, cardinal de Sainte-Suzanne, héritier de son droit de jouissance. Au XVe siècle, le prieuré, rattaché à la mense abbatiale de Saint-André et affecté comme la résidence des abbés, conserve une certaine vitalité : le bâtiment principal fait alors l'objet d'une réfection approfondie dont témoignent de nombreuses traces archéologiques. Mais avec les vicissitudes de la communauté bénédictine de Villeneuve, s'amorce, à la fin du 16e siècle, une lente et inexorable décadence, aggravée par les guerres entre catholiques et protestants . Les terres sont alors affermées et les bâtiments négligés. La vente, comme bien national, porte un coup fatal à l'ensemble, le nouvel occupant, un certain Gontard ne trouvant rien de mieux que d'achever de démolir la chapelle, déjà découverte, et de dépecer les bâtiments monastiques pour en vendre les matériaux. L'ensemble est repris à la fin du 19e siècle par une famille Olivier, sous laquelle est redessiné le jardin, puis par une famille Verdet-Kléber, de riches industriels du papier, à laquelle on doit la refonte de la maison dans un style historiciste. Le parc est dessiné par Gabriel Luizet à la fin du 19e siècle.
- inventaire topographique
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- (c) Inventaire général Région Occitanie
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Villeneuve-lès-Avignon
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Commune
Villeneuve-lès-Avignon
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Adresse
2 rue de Montaut
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Cadastre
1837 F 1853, 1854, 1855, 1856, 1860, 1861 ;
1995 AR 180, 183, 930, 936
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Dénominationspalais
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Genrede cardinal
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Appellationsdomaine de Montaut
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Parties constituantes non étudiéeschapelle
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Période(s)
- Principale : 2e quart 14e siècle
Il ne subsiste que peu de choses, aujourd'hui, de l'ensemble décrit par les sources : quelques vestiges de la résidence proprement dite, de la fontaine et, peut-être, quelques minuscules segments des maçonneries du mur d'enclos, l'église et les bâtiments monastiques ayant pour leur part disparu sans laisser la plus petite trace. On repère, ça et là, dans les constructions du 19e siècle, quelques blocs provenant de l'édifice médiéval. Le bâtiment principal du manoir se dresse aujourd'hui au milieu d'un parc. Remanié à de nombreuses reprises, au 15e siècle, puis au 18e siècle, enfin entre 1886 et 1900, il a perdu ses divisions et distributions d'origine, gardant cependant son caractère initial de bloc massif et vertical. Faisant donc abstraction des cloisons ultérieures, il est facile de restituer la grande salle basse, de 22 mètres de long sur 9,5 de large, dans laquelle on pénétrait du dehors, au nord-ouest, par une grande porte en tiers-point. La salle a conservé son plafond à trois registres : les poutres d'abord, portant trois files de poutrelles sur lesquelles reposent à leur tour les solives. Une toiture couverte de tuiles rondes coiffait le tout. L'église était articulée à l'un des petits côtés du bâtiment, un clocher octogonal à toit de pierre pyramidal servant de transition. Mais elle n'était pas d'équerre avec le corps du manoir. Ce détail indique de façon péremptoire que l'église fut conçue en un second temps, après la maison. Sa typologie, bien connue grâce à des vues anciennes, est caractéristique du style local du milieu du 14e siècle, nef sans chapelles latérales accostée de gros contreforts articulant ses cinq travées voûtées d'ogives et sa couverture de pierre. Dernier avantage et non le moindre la présence de l'eau : à l'interface d'une strate hétérogène de sable et galets déposés sur une couche de marne bleue, jaillit une source, dite la fontaine de Montaut. Il s'agit d'un système de récupération des eaux. Un réseau de galeries souterraines appareillées et voûtées en tiers-point, fonctionnant comme un drain, capte les veines d'eau au sein des dépôts de graviers accumulés dans les profondeurs de la colline pour l'amener par une cuvette vers un réservoir carré couvert d'une voûte d'ogives.
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Murs
- calcaire
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Toitstuile creuse, pierre en couverture
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Couvrements
- voûte d'ogives
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Couvertures
- toit à longs pans
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Escaliers
- escalier en vis
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État de conservationvestiges
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Techniques
- peinture
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Représentations
- rinceau
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Statut de la propriétépropriété privée
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Protectionsinscrit MH, 1997/07/31
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Précisions sur la protection
l'ancien palais et son parc avec la source et l'aqueduc souterrain (cad. AR 180, 183, 930p, 936) : inscription par arrêté du 31 juillet 1997
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Référence MH
- (c) Inventaire général Région Occitanie
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- (c) Région Occitanie - Inventaire général
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Bibliographie
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Languedoc-Roussillon. Inventaire général du patrimoine culturel. Villeneuve-lès-Avignon. histoire artistique et monumentale d'une villégiature pontificale / ouvrage réalisé dans le cadre de la mission du Service régional de l'Inventaire général [et de la] Direction régionale des affaires culturelles de Languedoc-Roussillon ; [rédigé par] Bernard Sournia et Jean-Louis Vayssettes. Paris, Monum, éditions du patrimoine, 2006, (collection Cahiers du patrimoine, 72), 430 p.
p. 174-180