En 1804, le cimetière est adossé à l’église paroissiale Saint-Géraud. D’une surface de 630 m², il est alors organisé en aires familiales. En 1857, André Privat, avocat propriétaire du domaine de Vayssettes à Bozouls, acquiert une première concession dans ce cimetière, afin d’y fonder la sépulture de son père Gérôme Privat et d’y élever un monument funéraire. Cinq ans plus tard, un règlement sur les concessions est adopté par la commune, sans plan de répartition dressé.
À l’occasion de sa visite pastorale en 1874, l’évêque Mgr Bourret constate le bon état général du cimetière mais, considérant sa faible superficie, conseille toutefois d’étudier son transfert.
Les premières critiques concernant l’état sanitaire du cimetière paroissial interviennent dès 1893. Réduit à 400 m², probablement suite à la reconstruction de l’église en 1876, le cimetière s’avère en partie impropre aux inhumations en raison du manque de terre.
La situation s’aggrave durant les décennies suivantes et rend le transfert du cimetière hors du village de plus en plus urgent. De 1911 à 1915, des débats opposent ainsi les partisans de ce transfert à ceux attachés à l’ancienneté du champ de repos et à leurs ancêtres qui y sont inhumés. Henri Cunhac, conseiller municipal fervent défenseur de la laïcité et de l’hygiène, est particulièrement actif. Dans plusieurs courriers adressés au préfet, se référant au décret de 1804, il dénonce l’insalubrité du cimetière, la proximité des habitations, de l’église et des deux écoles, la surface insuffisante et l’absence d’allées et de terrain réservé aux concessions. Le 9 octobre 1912, il obtient ainsi que le conseil municipal soit mis en demeure de procéder au transfert du cimetière. Une partie des conseillers y est cependant totalement opposée, comme le curé de la paroisse et quelques habitants.
En février 1914, le préfet menace le cimetière d’interdiction et ordonne son transfert. Sous la contrainte, la commune procède alors à la recherche d’un emplacement et une promesse de vente est rapidement obtenue par Henri Cunhac. Le 20 juin 1915, le conseil municipal vote enfin un budget pour la translation du cimetière. Toutefois le projet n’est pas mis à exécution.
Durant l’entre-deux-guerres, la commune ne se préoccupe pas de cette question et il faut attendre une nouvelle demande du préfet pour que le principe du transfert soit finalement décidé par le conseil municipal le 10 avril 1960. Le terrain est acheté à Albert Bertrand et l’aménagement, confié au service des Ponts et Chaussées et en partie financé par les habitants, est achevé en 1964. Jean Féral, forgeron à Concourès, exécute le portail d’entrée ainsi que la croix du cimetière.
Le cimetière est agrandi à la fin des années 1990. De nombreux emplacements restent aujourd’hui disponibles pour les inhumations.
Directeur de la société Drone Aveyron services.