Le cimetière d’Ampiac était initialement implanté au nord et à l’est de l’église paroissiale. En mars 1891, le maire de la commune de Druelle indique au préfet les différentes raisons qui motivent son transfert hors du village : sa superficie est insuffisante et il est situé sur la source qui alimente la fontaine du village. De plus, la réparation du mur de clôture, partiellement démoli, est jugée trop coûteuse. Ces différents arguments sont repris en janvier 1892 par l’agent voyer cantonal Vernières chargé de concevoir le projet du nouveau champ de repos et pour qui la situation du cimetière « est déplorable au point de vue de l’hygiène et de la salubrité publiques. »
L’emplacement du nouveau cimetière se trouve donc à environ 110 m à l’ouest du centre du village et à 45 m de la première habitation. Le terrain est situé en contrebas du chemin vicinal n°2 est acquis par la commune auprès de la fabrique de la paroisse, en échange d’une autre parcelle située de l’autre côté de la route, au nord.
Comme l’indique le devis descriptif rédigé par Vernières, le cimetière doit être clôturé par des murs de 2 m de hauteur (conforme au décret du 23 prairial an XII, 1804), en pierres sèches couronnés par un « hérisson hourdé au mortier de chaux et sable de rivière ». Une porte de 2 m d’ouverture doit être ménagée à l’angle nord-est, côté chemin. Les piédroits seront réalisés en moellons de grès provenant des carrières de Druelle et le portail en fer forgé, composé de deux vantaux, doit être muni d’une tôle.
Le projet est approuvé par le préfet de l’Aveyron le 10 février 1893 et l’aménagement du cimetière est certainement réalisé peu de temps après. Durant près de 20 ans, aucune demande de concessions ne sera formulée, la première intervenant seulement début 1912. À cette occasion, le maire de Druelle, ignorant visiblement la marche à suivre, s’adresse au préfet qui lui répond dans son courrier du 23 mars 1912 que selon l’ordonnance du 6 décembre 1843, les concessions doivent être divisées en 3 classes (perpétuelles, 30 ans renouvelables, 15 ans non renouvelable) de manière à laisser le choix aux familles. C’est donc dans ce contexte qu’est réalisé le plan du cimetière, qui indique les différentes surfaces attribuées aux fosses communes et aux concessions situées principalement dans la partie haute du cimetière, côté chemin. On réserve alors seulement 40,8 m² aux concessions perpétuelles, 33 m² aux concessions trentenaires et 24 m² aux concessions de 15 ans renouvelables.
En 1943, les architectes DPLG André Boyer et André Salvan conçoivent un projet d’agrandissement du cimetière existant. Toutefois, ce projet n’aboutit pas et le cimetière est de nouveau transféré au début des années 1950, à un emplacement situé cette fois-ci au sud-est du village.
Comme l’indiquent les vues aériennes anciennes, certains monuments ont été conservés durant de nombreuses années avant que le cimetière ne soit transformé en verger, respectant ainsi les préconisations l’article 9 du décret de 1804 : « Les terrains servant maintenant de cimetières pourront être affermés par les communes auxquelles ils appartiennent, mais à condition qu’ils ne seront qu'ensemencés ou plantés sans qu'il puisse y être fait aucune fouille ou fondation pour des constructions de bâtiment, jusqu'à ce qu'il en soit autrement ordonné. »
Actuellement, le mur de clôture est toujours conservé, de même que le portail métallique. Il ne reste que quelques fragments de stèles funéraires en pierre, au bas du verger. Il est possible que certaines tombes soient encore en place.