Dossier d’œuvre architecture IA12113277 | Réalisé par
  • inventaire topographique
maison d'Austry, puis hôtel Teyssié et maison Rouvellat, actuellement immeubles
Œuvre recensée
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie
  • (c) Rodez agglomération

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Rodez agglomération - Rodez
  • Commune Rodez
  • Lieu-dit îlot 25
  • Adresse 3 rue Court-Comtal , 10 place du Bourg
  • Cadastre 2020 AC 209, 210, 211, 267, 268

La maison est signalée sur la vue du Bourg dressée en 1495 avec la mention « maison de la maynerie » (transcription par Pierre Benoit). La partie donnant sur la place du Bourg remonte à la seconde moitié du 15e siècle, comme l’indiquent l'aspect de la façade et la présence d'un escalier en vis.£Elle est achetée le 24 novembre 1590 par Raymond d’Austry à Jehane de Cat, qui possédait la maison de son père, Antoine de Cat, seigneur de Bilhorgues ; la transaction est consignée dans le livre de raison de Raymond d’Austry, elle concerne un ensemble de deux bâtiments séparés par une cour entre la place du Bourg et la rue Court-Comtal.£Une cheminée de grande dimension portant un décor en stuc caractéristique de la fin du 15e siècle est signalée dans la partie donnant sur la rue du Court-Comtal par Paul Dropy dans son article de 1973, elle a été déplacée au moment de la démolition de cette partie. Cependant, les armoiries présentes sur le manteau de la cheminée ne sont pas identifiables – Paul Dropy y voit un griffon alors qu’il pourrait plutôt s’agir d’un lévrier ou d’une levrette - et ne peuvent pas être rapprochées du nom « maynerie », ou de la famille de Cat (« d’azur chargé de trois écailles d’or et un chef cousu d’azur à un chevron d’or accompagné en chef de deux raisins et en pointe d’un Pélican avec sa piété le tout d’or », d’après Charles d’Hozier).£Un prix-fait, conservé aux Archives Départementales de l’Aveyron, signé le 4 avril 1626 entre Jean d’Austry, fils de Raymond d’Austry et le maçon Jean Bramarigues donne des informations sur une série de modifications apportées à la cour et à son accès, tout en offrant un aperçu de la distribution intérieure. Il est demandé entre autres travaux la démolition de la galerie existante au nord de la cour, puis sa reconstruction, ainsi que la construction d’un escalier menant à la salle haute (à l’ouest de la cour). La galerie est fermée à l’étage par des huisseries sculptées entre des supports en pierres, dont les motifs appartiennent à la première moitié du 17e siècle (étudiés par ailleurs, notice IM12040913).£Un petit corps de bâtiment est ajouté au sud de la cour dans la seconde moitié du 17e siècle : il n’est pas mentionné dans le prix-fait. Les ouvertures du rez-de-chaussée ont été modifiées au cours du 18e siècle. Un second étage, visible sur une carte postale du premier quart du 20e siècle, est ajouté à la galerie après le milieu du 17e siècle (il n’est pas mentionné dans le prix-fait) et détruit durant le 20e siècle.£Elle reste la propriété de la famille d’Austry jusqu’en 1662 avec le chanoine Raymond d’Austry (1592-1662) et sa nièce Jeanne d’Austry. En 1704, deux propriétaires se partagent la propriété : Antoine de Balsa pour la partie donnant sur la place du Bourg, Antoine Lateule pour celle donnant sur la rue Court-Comtal, avant qu’Antoine de Balsa ne rachète la totalité en 1718. André de Balsa, son fils, finira par revendre la partie donnant sur la place et conserver le reste. Les deux parties de la maison d’Austry sont désormais indépendantes l’une de l’autre. En 1973, Paul Dropy nous renseigne sur le fait que la partie sur la place du Bourg appartient à la famille Rouvellat depuis 1920 et que celle sur la rue Court-Comtal est la propriété des Teyssié, qui y ont aménagé un hôtel, depuis 1889.£Entre 1978 et 1981, l’hôtel Teyssié est démoli et remplacé par un immeuble d’appartements.£Les meneaux et traverses des croisées de la façade de la place du Bourg ont été restitués dans les années 1990 – ils sont visiblement manquants sur une carte postale du début du 20e siècle.

De la maison des Austry, il ne reste que la partie donnant sur la place du Bourg ainsi que la cour avec la galerie que Jean d’Austry fait refaire en 1626. La demeure était traversante entre la place et la rue Court-Comtal. Elle comporte un corps de bâtiment qui s’élève sur la place, suivi d’une cour accessible par un passage en rez-de-chaussée. Les étages de ce bâtiment sont desservis par un escalier en vis placé dans une tour en demi-hors œuvre faisant saillie sur la cour et dépassant de la façade en hauteur. Un escalier et une galerie situés dans la cour permettaient de monter à la « grande salle » à l’ouest (comme indiqué dans le prix-fait de 1626), aujourd’hui détruite, et de faire communiquer les deux parties de la maison. La partie orientale disparue comportait deux petites cours successives séparées par une construction légère selon le plan cadastral de 1810.£La façade sur la place du Bourg est bâtie en pan de bois habillé de pierre enduite en encorbellement à partir du deuxième niveau au-dessus d’un rez-de-chaussée en grès rose, dont le parement a été refait en même temps que la boutique dans la seconde moitié du 20e siècle ou début du 21e siècle. Le dernier niveau est en pan de bois enduit. Les corbeaux et abouts de solives sont sculptés en tores et gorges. Les étages sont délimités par des cordons moulurés et un second cordon relie les appuis des ouvertures. Le deuxième et le troisième niveau sont éclairés par deux grandes croisées en grès rose, accompagnées d’une demi-croisée au deuxième étage et de deux jours ou niches – un en calcaire à chambranle mouluré en talon et doucine et l’autre en grès rose couvert d’un arc en accolade – pour le troisième étage. Le dernier niveau est percé de trois baies rectangulaires aux chambranles et appuis en bois. Les ouvertures ne sont pas exactement alignées en travées.£Le couloir menant à la cour se situe au nord de la parcelle. Comme décrit dans le prix-fait, deux portes situées dans la tour d’escalier, suivies d’une voûte d’arêtes permettent l’accès à la cour elle-même. La porte de la cave est située sous la volée de marches. La portion de l’escalier descendant à la cave a été reprise, seul le noyau est encore en place, les marches ayant été remplacées en pierre ou en béton. L’escalier en vis est logé dans une tour faisant saillie sur la façade sur cour. Il desservait tous les étages indépendamment de la boutique, avant la création d’un second escalier desservant les premier et deuxième étages depuis le rez-de-chaussée commercial. Les portes palières sont alors murées et l’escalier en vis ne donne plus accès qu’au troisième étage et aux combles.£La cave est constituée de deux vaisseaux orientés est-ouest terminés à l’est par deux placards débordant de l’aplomb de la façade sous le sol de la place. Chaque vaisseau est partagé en deux par un mur de refend évidé par un arc en plein-cintre, aux claveaux taillés dans du grès rose. Les voûtes qui les couvrent sont postérieures, leur maçonnerie s’appuie contre les murs latéraux et de refends – la cave devait être couverte d’un plancher avant l’établissement de ces voûtes. Dans le vaisseau sud, une cloison percée d’une porte au chambranle à feuillure en grès rose coupe l’arc du placard, indiquant le cloisonnement d’une pièce a posteriori.£Une galerie portant un étage est située au nord de la cour intérieur. Son extrémité nord-est correspond au débouché du passage venant de la place. L’espace libre a été réduit par l’ajout d’extensions dans la seconde moitié du 20e siècle à l’arrière de l’immeuble donnant sur la place du Bourg. La galerie est située au nord de la cour, elle comporte deux niveaux, le rez-de-chaussée étant ouvert sur l’extérieur. Le prix-fait indique qu’elle est soutenue par cinq piliers de pierres, surmontés d’arcs et voûtée d’arête pour le rez-de-chaussée. Elle se poursuivait le long de la façade est du bâtiment aujourd’hui démoli avec deux arcs et le départ de l’escalier. Cette partie a été détruite en même temps que l’ancien hôtel Teyssier. Au sommet du pilier le plus à l’est, une imposte à ressaut formant un angle matérialise le point de rencontre entre les deux galeries, la galerie nord ne comportant alors que quatre piliers au lieu des cinq annoncés. L’étage de la galerie est fermé par des panneaux de menuiserie (étudiés par ailleurs, notice IM12040913) ajustés entre des piliers en calcaire blanc décorés de pilastres cannelés et rudentés coiffés de chapiteaux ioniques. La première travée a été reconstruite au début des années 1980 en même temps que la construction de l’immeuble, en remployant un panneau sculpté en bois. L’étage est couvert d’une voûte d’arêtes en bois dont les clés de voûtes sont sculptées de motifs végétaux. La galerie semble avoir une fonction de couloir de distribution à l’étage entre les deux bâtiments, mais son ouverture sur l’immeuble donnant sur la place n’est pas attestée.£Au sud de la cour, une petite aile qui n’est pas mentionnée dans le prix-fait a été ajoutée au cours du 17e siècle. Elle s’ouvrait sur la cour au rez-de-chaussée par une arcade en plein-cintre, aujourd’hui bouché et visible seulement depuis l’intérieur. Une porte et une fenêtre ont été aménagées dans le bouchage probablement au cours du 18e siècle, comme en témoignent leurs linteaux délardés en arcs segmentaires. Le linteau de la fenêtre est glissé sous les claveaux centraux de l’arc en plein-cintre, dont l’agrafe est laissée visible. Une ancienne croisée au chambranle mouluré à congés biais éclaire l’étage, correspondant au premier état de la façade. La pièce du rez-de-chaussée a été modifiée au moment de la destruction de l’hôtel Teyssié, un piédroit en quart de rond en grès rose indique l’emplacement d’une porte dirigée vers l’ouest, vers la galerie. Une cheminée en grès rose, dont les seuls ornements sont les pilastres en gaine de ses piédroits et la corniche de son linteau, détermine la fonction domestique de cette pièce.£Avant la démolition de l’hôtel Teyssier rue du Court-Comtal, une cheminée y était visible à l’étage : le manteau présentait un décor de gypseries remontant au 15e siècle, composé de frises de réseaux et de végétaux et d’un blason dans un chapeau de triomphe. Les armoiries sont très abîmées et représentent un lévrier ou une levrette. Une cheminée similaire, quoique moins ornée, est répertoriée à Saint-Antonin-Noble-Val et documentée d’une gravure d’Eugène Viollet-le-Duc dans le Dictionnaire Raisonné de l’Architecture à l’article « Cheminée ».

  • Murs
    • grès
    • béton
    • calcaire
    • parement
    • enduit
    • enduit
    • pan de bois
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    3 étages carrés, sous-sol
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Escaliers
    • escalier demi-hors-oeuvre : escalier en vis sans jour en maçonnerie
  • Techniques
    • sculpture
    • menuiserie
    • décor stuqué

Présentation succincte

  • NOTSUC

Champs annexes au dossier - Architecture

  • NOTB_G Paul Dropy, A travers le vieux Rodez : l'ancienne maison d'Austry, dans Revue du Rouergue n°107, 1973, p. 251-260.£Antoine Débat, Livre de raison de Raymond d'Austry, bourgeois et marchand à Rodez (1576-1624), collection "Archives Historiques du Rouergue" n°XXIII, Rodez, Société des Lettres, Sciences et Arts de l'Aveyron, 1991.£Charles-René d'Hozier, Pierre Hocquellet (éd.), Armorial général du Rouergue, Tome III, Suppléments et tables, Rodez, Centre Généalogique du Rouergue, 2009, p. 160.
  • NOTB_S
  • APPA
  • APRO
  • ARCHEO
  • AVIS
  • CCOM
  • CHARP
  • CHARPP
  • COORLB93
  • COORMLB93
  • COORMWGS84
  • COORWGS84
  • ENCA
  • EPID
  • ESSENT
  • ETACT
  • FEN
  • FEN2
  • FENP
  • INTER
  • MHPP
  • NOPC
  • OBSV
  • PAVIS
  • PETA_MA
  • PLU
  • PSAV_FA
  • SAV_FA
  • SELECT oeuvre repérée
  • TAILL
  • TAILLP
  • TOITU
  • USER IVC12202_OPILLOIX
  • VALID accessible au grand public
  • VISI
  • VISIB
  • VOIR_AUSSI
  • WCOM
  • IMP 04072023_R_01
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Éléments remarquables
    galerie fermée
  • Sites de protection
    secteur sauvegardé

04072023_R_01

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  • Photographie argentique, 3e quart 20e siècle.

    Société des Lettres, Sciences et Arts de l'Aveyron
  • Un siècle d'images ruthénoises / Robert Taussat, Millau : Editions du Rouergue, 1974.Carte postale, 1ère moitié du 20e siècle

    Société des Lettres, Arts et Sciences de l'Aveyron (?)
  • Un siècle d'images ruthénoises / Robert Taussat, Millau : Editions du Rouergue, 1974.Carte postale, 1er quart du 20e siècle.

    Collection particulière
  • Carte postale, 1er quart du 20e siècle

    Collections du Cartoclub Aveyronnais
  • Un siècle d'images ruthénoises / Robert Taussat, Millau : Editions du Rouergue, 1974.Carte postale, 1ère moitié du 20e siècle.

    Société des Lettres, des Arts et des Sciences de l'Aveyron (?)
Date(s) d'enquête : 2020; Date(s) de rédaction : 2021
(c) Rodez agglomération
(c) Inventaire général Région Occitanie