Le cadastre dit napoléonien de 1810 indique deux maisons sur la partie orientale de la parcelle actuelle, celle du nord étant plus profonde vers le cœur d’îlot car elle comprend l’imposant escalier en demi-hors-œuvre donnant sur cour.
Le plan du Bourg de 1495 conservé aux Archives Départementales de l’Aveyron mentionne le nom du propriétaire, Antoine Séguin, et le nom de la maison, La Séguinia ; l’information est confirmée par les compoix du Bourg de la fin du 15e siècle.
La partie la plus ancienne semble être l’élévation arrière : les baies à linteau délardé en accolade remontent au 15e siècle. La façade de la place du Bourg donne l’impression de deux maisons mitoyennes, à cause de la disposition des baies en deux groupes de deux travées. Toutefois, l’aspect unitaire des croisées de grès rose indique un rassemblement des deux entités au début du 16e siècle, et une reconstruction au moins partielle de l’édifice, dont l’ajout d’un pilier ondulé engagé dans toute la hauteur de la façade arrière.
L’escalier en demi-hors-œuvre pourrait avoir été réalisé à l’occasion de la réunion des deux maisons, aux environs de 1530. En effet, les sculptures des clés de voûtes, culots et chapiteaux rappellent des motifs visibles dans la clôture de la chapelle commandée par Gailhard Roux dans la cathédrale de Rodez et terminée en 1523.
Une seconde uniformisation, probablement au cours du 19e siècle, a entrainé la modification des croisées sud du deuxième étage, en descendant leur appui au niveau des autres baies du même étage, certainement pour une mise à niveau des planchers.
Les abouts des solives de l’encorbellement ont été sciés au 19e siècle ou au début du 20e siècle afin de pouvoir y plaquer une devanture de boutique en bois, visible sur des cartes postales anciennes et dont un élément chantourné est conservé à l’extrémité nord de l’encorbellement.
L’ouverture en 1913 de la rue Eugène-Viala, consécutivement à un incendie, a modifié l’accès à l’escalier, qui se fait depuis le 1 bis rue Eugène-Viala. L’escalier est ainsi commun à l’immeuble place du Bourg et à l’immeuble construit par Besombes après l’incendie le long de la nouvelle rue.
Les traverses et meneaux des croisées ont été restitués dans les années 1990 ; ils étaient déjà absents sur une carte postale de la première moitié du 20e siècle. Le rez-de-chaussée a été entièrement remanié et ne donne pas, à l’exception de l’encorbellement qui le couronne, d’indications sur l’organisation des boutiques d’origine (citées dans les compoix du 15e siècle).