Dossier thématique IA12112902 | Réalisé par
  • enquête thématique départementale, urbanisme et architecture de Rodez agglomération au 20e siècle
les plans d'aménagement, d'embellissement et d'extension de la ville de Rodez
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  • (c) Inventaire général Région Occitanie
  • (c) Rodez agglomération

Dossier non géolocalisé

Localisation

Votée le 14 mars 1919, la loi Cornudet introduit l’obligation pour les communes de plus de 10 000 habitants, soit en Aveyron Rodez, Millau et Decazeville, de se doter d’un plan d’aménagement, d’embellissement et d’extension (PAEE). L’objectif de ce plan d’urbanisme, une nouveauté en France, est alors de lutter contre le développement anarchique et l’insalubrité des villes en prévoyant un réseau de circulation raisonné, de nouvelles zones d’habitation ou des espaces verts, tout en tenant compte du caractère esthétique de la ville.

En dépit du rappel de la loi par la préfecture, la municipalité ruthénoise tarde à se lancer dans l’élaboration du PAEE, probablement parce qu’elle n’en mesure pas encore la nécessité. Ce n’est qu’à la fin des années 1920 que le maire Eugène Raynaldy confie à l’architecte départemental André Boyer le soin d’élaborer ce plan. Son étude est poursuivie durant cinq ans et d’autres dessins sont réalisés en complément par l’architecte municipal Alphonse Soumet et son successeur Édouard Jérôme. Sur l’un d’entre eux est représenté le quartier de l’Amphithéâtre : il ne s’agit toutefois pas d’un projet issu des réflexions sur le PAEE, mais d’un lotissement qui est alors en cours de réalisation par la Société du Pré de la Conque. Le projet Boyer est définitivement abandonné par la municipalité Raynaldy en mars 1934.

En 1939, le maire Raymond Bonnefous (1935-1944) confie au cabinet Danger frères et fils le soin d’élaborer un nouveau PAEE qui est achevé en 1943. À partir de 1947, l’inspecteur départemental d’urbanisme Calmels met au point l’avant-projet d’urbanisme et d’assainissement de la ville en s’appuyant sur le plan du cabinet Danger. Ce plan sera donc partiellement mis en œuvre : ainsi le doublement du tour de ville se retrouve-t-il aujourd’hui dans les boulevards extérieurs dont certains tronçons sont ouverts dans les années 1950 à l’occasion de la construction de lotissements du Pré de la Marque (boulevard du 122e Régiment-d’Infanterie), de la Boule d’Or et Lalande. Les tracés de l’avenue du 8 mai 1945 et d’une partie du boulevard du Maréchal-de-Lattre-de-Tassigny sont aussi issus du plan Danger. Il semble qu’on ait définitivement abandonné la réalisation du plan Danger suite au décret n° 58-1463 du 31 décembre 1958 relatif aux plans d’urbanisme, même si on en trouve encore des traces dans le plan d’urbanisme directeur de 1964.

Parmi les études réalisées par l’architecte départemental André Boyer pour le plan d’aménagement, d’embellissement et d’extension de Rodez figure une vue aérienne, dont l’indéniable qualité graphique rappelle celle des divers projets d’extension dessinés par des architectes-urbanistes français du début du 20e siècle. En effet, Boyer avait sans doute parfaitement connaissance de ces divers projets, en particulier des nouvelles artères esquissées par Léon Jaussely dans la vue perspective de Barcelone en 1904, des rues à flanc de coteau dessinées par Henri Prost pour la côte varoise et surtout des dessins que l’architecte grand prix de Rome Tony Garnier réalisa pour son projet de Cité industrielle, publié en 1917.

Le projet d’extension de Boyer reposait sur le transfert de la gare de chemin de fer à l’emplacement de la halte de Paraire, à l’ouest de la ville. Construite à flanc de colline, le nouvel équipement devait constituer le point d’aboutissement de l’avenue Victor-Hugo prolongée. Boyer trouvait là l’occasion de s’inscrire dans l’actualité architecturale en faisant référence d’une part au campanile de la gare de Limoges construite par Roger Gonthier entre 1908 et 1929, et d’autre part à la gare Saint-Charles de Marseille, édifiée par Eugène Sénès et Léon Arnel entre 1911 et 1929. Ainsi utilisa-t-il la pente naturelle pour imaginer, face à l’avenue Victor-Hugo, un escalier monumental à trois volées menant à une esplanade. L’esprit beaux-arts de cette mise en scène est également perceptible dans la recherche de symétrie des voies de circulation, pourtant peu adaptée aux différences de niveau des différents versants. De part et d’autre de l’avenue centrale devaient donc se déployer de nouveaux quartiers, desservis par un réseau orthogonal de voies plus ou moins rectilignes et ceinturés par des boulevards périphériques épousant le relief du piton. Divers équipements et industries devaient occuper le côté nord de l’avenue tandis qu’au sud, Boyer avait imaginé un quartier résidentiel où l’influence de Tony Garnier est encore perceptible dans l’orientation et le dessin de certaines villas, à rez-de-chaussée à arcades et toit-terrasse.

Le projet Danger de 1943 rompt avec les conceptions du projet précédent et illustre plus globalement les conceptions de la jeune Société française des urbanistes, basées sur une analyse approfondie du territoire.

Le programme directeur prenait en compte la spécificité du relief de la ville. Danger avait imaginé un nouveau réseau de circulation, couplé à l’amélioration des voies existantes, et composé de routes de corniche, d’un « tour de ville touristique » préfigurant les boulevards extérieurs actuels, et d’avenues. Les différentes fonctions de la ville devaient être organisées par zones, ce qui induisait le déplacement de certains équipements à l’ouest de la ville et la position de la zone industrielle naissante à proximité de la gare, en aval des vents dominants. Les quartiers d’habitations devaient également être adaptés à la topographie et répartis en zones de densité variable (habitat individuel ou collectif). Danger avait prévu de nouveaux espaces verts et des coulées vertes à Camonil et au square Buanton devaient s’ajouter aux belvédères existants. Par souci esthétique ou de salubrité, certaines zones devenaient interdites à la construction : les zones mal exposées, les crêtes et les lignes basses d’écoulement des eaux réservées aux équipements d’assainissement et aux voies de circulation. Il s’agissait plus globalement, dans l’esprit des urbanistes et dans la continuité du projet de la Commission départementale des monuments naturels et des sites dans les années 1930, de protéger les paysages et de limiter la hauteur des constructions afin de ne pas nuire à l’esthétique de la ville.

Intra-muros, l’aménagement esquissé à partir de l’automne 1943 prévoyait deux axes d’intervention : faciliter les déplacements et assainir les îlots les plus denses et insalubres. Le premier envisageait donc l’alignement de voies facilitant les circulations est-ouest et nord-sud, et l’installation de la gare routière à proximité du nouvel hôtel de ville, donnant sur l’actuelle place Eugène-Raynaldy ; pour le second, Paul Danger préconisa la création de jardins collectifs ou publics et le « curetage urbain », déjà appliqué à Paris, qui tenta sans y réellement parvenir de concilier hygiène, esthétisme et conservation de l’authenticité.

Présentation succincte

  • NOTSUC

Champs annexes au dossier - Architecture

  • NOTB_G
  • NOTB_S Ville de Rodez, dossier de plans, non coté.
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  • CHARPP
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  • COORMLB93
  • COORMWGS84
  • COORWGS84
  • ENCA
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  • ESSENT
  • ETACT
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  • FEN2
  • FENP
  • INTER
  • MHPP
  • NOPC
  • OBSV
  • PAVIS
  • PETA_MA
  • PLU
  • PSAV_FA
  • SAV_FA
  • SELECT oeuvre sélectionnée
  • TAILL
  • TAILLP
  • TOITU
  • USER IVC12202_YLAUNAY
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  • VISI
  • VISIB
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  • 04072023_R_01
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  • Dessin, ca 1929.

    Collection particulière
  • Calque, stylo noir, pastel gras couleur, 1/1000e, ca 1929.

    Ville de Rodez : 1 Fi 9 bis
  • Tirage couleur 1943 et dessin ca 1943-1945, 1/5 000e, 66 x 83,5 cm.

    Archives municipales, Rodez : 1 Fi 19
  • Tirage aquarellé, 1/1000e, 3 novembre 1929.

    Ville de Rodez : 1 Fi 8
  • Plan imprimé, crayon de couleur, ca 1935.

    Ville de Rodez : non coté
  • Calque, dessin noir et blanc, 1/000e, 3 novembre 1929.

    Ville de Rodez : 1 Fi 9
  • Tirage noir et blanc, 72 x 82 cm.

    Ville de Rodez : 1 Fi 7
Date(s) d'enquête : 2018; Date(s) de rédaction : 2020
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