En 1930, la municipalité conduite par Eugène Raynaldy organise un concours pour le transfert de lhôtel de ville place du Marché couvert, actuelle place Eugène-Raynaldy. Le programme précise que la mairie doit être aménagée dans un bâtiment existant, celui de lancien séminaire de la ville, occupé par la Maison du peuple, la bibliothèque municipale et un local dit « la chapelle ». En mai 1931, le jury attribue le premier prix au projet portant la devise « Enfants du pays », présenté par larchitecte parisien René Hartwig (1895-1958) et Émile Pouch, architecte à Decazeville. Conformément au programme du concours, le projet prévoit dimportantes transformations du bâtiment existant, notamment de lancienne façade assez austère à laquelle il est prévu dajouter un grand balcon, de grandes baies vitrées éclairant la salle des fêtes, un fronton avec horloge et un clocheton.£Limportance du coût des travaux conduit toutefois la Ville à reporter plusieurs fois lexécution du projet primé jusquen 1935. En 1932, il est même envisagé de déplacer la mairie place dArmes, à lemplacement de lhôtel des PTT, aujourdhui lHôtel des Finances publiques, et du café accolé. Larchitecte départemental André Boyer dresse alors un avant-projet qui naura pas de suite.£En 1936, suite à lélection dune nouvelle équipe municipale, le projet de réaménagement est définitivement abandonné au profit de la construction dun nouvel édifice, à lemplacement du bâtiment existant. La réalisation de ce projet est confiée à René Hartwig qui propose alors un bâtiment résolument moderne, bien loin de lacadémisme du projet primé. Présenté en octobre 1936, lavant-projet de lhôtel de ville, non conservé dans les archives, fait lobjet de quelques critiques au sein du conseil municipal qui le qualifie de « révolutionnaire » ou « davant-garde ». Ainsi larchitecte modifie-t-il légèrement la façade de manière à ce que « la composition demeure plus classique ». Sil supprime les « trop grandes surfaces vitrées », atténue « les grandes verticales », agrandi le perron dentrée ou ajoute une corniche saillante en couronnement, il conserve néanmoins les grandes lignes de composition et le toit-terrasse prévu.£Les travaux débutent en 1938 et lossature en béton armé ainsi que les murs extérieurs en grès rose sont achevés lannée suivante par lentreprise Bâtiments et Travaux publics de Rodez. Mais les difficultés dapprovisionnement en matériaux au début de la Seconde Guerre mondiale et des problèmes de gestion du chantier ralentissent considérablement la construction de lédifice. Larchitecte est même relevé de ses fonctions en 1943, et remplacé par lun de ses collaborateurs, Paul Durand, ingénieur à Lyon. Le chantier se poursuit durant les années 1940 et surtout 1950. Le bâtiment, qui sest semble-t-il dégradé au fil des années, nécessite alors de nombreuses réfections, comme le remplacement des châssis vitrés de la façade par de la brique de verre en 1958 qui alourdit cependant considérablement le projet initial. Des aménagements sont également nécessaires avant que le déménagement effectif des services nintervienne finalement en 1959, plus de vingt ans après le début du chantier. Laménagement de la salle du conseil avec son mobilier est décidé la même année. Les tables, en bois et cuir, sont conçues par M. Duchon. La fabrication des sièges est confiée à la Société Ciné-Siège.£En 1987, la rénovation de lhôtel de ville de Rodez est inscrite au programme du concours durbanisme du secteur « Les Jacobins-Raynaldy-Jaurès », qui prévoit aussi la construction de la médiathèque et la transformation de la place Eugène-Raynaldy.£Selon les édiles, cette rénovation simpose à plusieurs titres. Lexiguïté des locaux est dabord invoquée au regard des nouvelles missions et compétences, lurbanisme et les services de proximité, dévolues aux mairies qui jouissent dune plus grande autonomie de gestion depuis les premières lois de décentralisation (à partir de 1982). Le manque de fonctionnalité est également souligné, en particulier du point de vue de laccessibilité, les services ouverts au public étant alors situés au niveau de lentresol (ou premier étage), auquel conduit alors un perron extérieur. À ces arguments sajoute enfin létat de vétusté des locaux et surtout celui de la façade des années 1930, dont la dégradation avait déjà nécessité la dépose de son parement en comblanchien (pierre calcaire de Bourgogne).£Le projet dextension-rénovation est donc confié au cabinet darchitectes ruthénois Marion, Holderbach et Perboyre associés au cabinet UAT. Il est approuvé par le conseil municipal le 6 juillet 1992. À loccasion de la rénovation, lartiste Élisabeth Baillon est chargée de réaliser une tapisserie pour orner lescalier dhonneur. Le « nouvel » hôtel de ville ouvre ses portes au public en juillet 1994.
- enquête thématique : urbanisme et architecture de Rodez agglomération au 20e siècle
- (c) Inventaire général Région Occitanie
- (c) Rodez agglomération
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Rodez agglomération - Rodez
-
Commune
Rodez
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Lieu-dit
îlot 19
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Adresse
26 place Eugène-Raynaldy
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Cadastre
2015
AC
356
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Dénominationshôtel de ville
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Période(s)
- Principale : 2e quart 20e siècle
- Principale : 4e quart 20e siècle
-
Dates
- 1936, datation par source
- 1992
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Auteur(s)
-
Auteur :
Hartwig, René-Bernardarchitecte attribution par sourceHartwig, René-BernardCliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
- Auteur : architecte
- Auteur : architecte
- Auteur : architecte
- Auteur : architectes
-
Auteur :
Lhôtel de ville est situé sur la place Eugène-Raynaldy. La façade principale dorigine, aujourdhui disparue, présentait une composition tripartite : de part et dautre de la partie centrale largement évidée et rythmée par un ordre colossal, des pilastres alternant avec des baies verticales soutenaient un étage dattique formant entablement. Lensemble était couronné par une corniche saillante qui prolongeait le toit-terrasse en béton armé. Cette façade, dépouillée de tout ornement, contrastait ainsi avec la plupart des équipements publics construits à Rodez, faisant de lhôtel de ville lun des témoignages du néoclassicisme moderne en vogue à la fin les années 1930.£Bien que de taille modeste, lédifice présentait une organisation intérieure qui permettait de répondre aux nouveaux besoins de la municipalité ; elle sinspirait de certaines solutions adoptées dans des réalisations récentes à Puteaux ou Boulogne-Billancourt. Le poste de police, le syndicat dinitiative et une salle de réunion occupaient le rez-de-chaussée de lédifice. Un perron extérieur permettait daccéder au grand hall de lentresol, couvert dun plafond à caissons, et autour duquel étaient distribués les guichets. Un escalier dhonneur, évoquant celui du bâtiment de réception de lhôtel de ville de Boulogne-Billancourt, conduisait les visiteurs au second étage où se trouvaient divers bureaux, la salle du conseil municipal et la salle des fêtes. Des appartements et des bureaux étaient enfin aménagés au second étage.£Lextension et la surélévation de lédifice ont profondément modifié le bâtiment et ont permis de doubler la surface utile, qui passe alors de 2 000 m² à 3 880 m². Lextension, qui nétait possible que du côté de la place, a nécessité en effet la création dune nouvelle façade largement vitrée qui présente lavantage dintégrer dans le bâtiment les escaliers de service et un ascenseur. Si la façade dorigine a donc disparu, la structure porteuse en béton armé, lescalier dhonneur et le plafond à caissons de lentresol ont toutefois été préservés.£Au rez-de-chaussée sont placés les services à la population, désormais accessibles à tous depuis la place. Un escalier droit, dont le traitement rappelle lescalier dhonneur, se substitue à lancien perron extérieur et conduit les visiteurs au niveau de lentresol autour duquel sont toujours distribués des bureaux. Lescalier dhonneur conduit désormais directement sur le hall et la salle dhonneur et de réception du premier étage, qui bénéficient dune abondante lumière naturelle. Des bureaux sont installés de part et dautre de cette salle. Cest aux deuxième et troisième étages que se situent les bureaux de ladministration et du maire, organisés autour dun vide central surmonté dune coupole vitrée.
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Murs
- grès
- moellon
- béton armé
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Toitsmatériau de couverture non identifié
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Étagessous-sol, rez-de-chaussée, entresol, 3 étages carrés
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Couvertures
- dôme circulaire
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Escaliers
- escalier dans-oeuvre : escalier droit en maçonnerie
- ascenseur
-
Autres organes de circulationascenseur
Présentation succincte
- NOTSUC
Champs annexes au dossier - Architecture
- NOTB_G
- NOTB_S Archives départementales de l’Aveyron : 2 O 212 16, 2 O 212 33.£Archives municipales de Rodez : 1 M 1 à 9.£Bonjour Rodez, magazine d'informations de la ville de Rodez : n° 25, septembre-octobre 1992, p 4, n° spécial hôtel de ville, mars 1993.
- APPA
- APRO
- ARCHEO
- AVIS
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- CHARP
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- COORMLB93
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- COORWGS84
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Statut de la propriétépropriété publique
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Sites de protectionsecteur sauvegardé
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Plan (tirage), décembre 1936.
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Photographie, années 1930
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Plan (tirage), 8 décembre 1936.
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Bulletin municipal de Rodez, n° 3, 4e trimestre 1974, p. 13.Photographie, 1974.
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Plan (tirage), 3 décembre 1936.
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Plan (tirage), 23 août 1941
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Photographie, 2e quart 20e siècle.
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Plan (tirage), 7 décembre 1936.
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Plan (tirage), 5 décembre 1936.
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Plan (tirage), 4 décembre 1936.
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Plan (tirage), 12 août 1941.
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Plan (tirage), 1936.
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Carte postale, dernier quart du 20e siècle.