Dossier d’œuvre architecture IA12112880 | Réalisé par
  • enquête thématique : urbanisme et architecture de Rodez agglomération au 20e siècle
hôtel de ville
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie
  • (c) Rodez agglomération

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Rodez agglomération - Rodez
  • Commune Rodez
  • Lieu-dit îlot 19
  • Adresse 26 place Eugène-Raynaldy
  • Cadastre 2015 AC 356

En 1930, la municipalité conduite par Eugène Raynaldy organise un concours pour le transfert de l’hôtel de ville place du Marché couvert, actuelle place Eugène-Raynaldy. Le programme précise que la mairie doit être aménagée dans un bâtiment existant, celui de l’ancien séminaire de la ville, occupé par la Maison du peuple, la bibliothèque municipale et un local dit « la chapelle ». En mai 1931, le jury attribue le premier prix au projet portant la devise « Enfants du pays », présenté par l’architecte parisien René Hartwig (1895-1958) et Émile Pouch, architecte à Decazeville. Conformément au programme du concours, le projet prévoit d’importantes transformations du bâtiment existant, notamment de l’ancienne façade assez austère à laquelle il est prévu d’ajouter un grand balcon, de grandes baies vitrées éclairant la salle des fêtes, un fronton avec horloge et un clocheton.£L’importance du coût des travaux conduit toutefois la Ville à reporter plusieurs fois l’exécution du projet primé jusqu’en 1935. En 1932, il est même envisagé de déplacer la mairie place d’Armes, à l’emplacement de l’hôtel des PTT, aujourd’hui l’Hôtel des Finances publiques, et du café accolé. L’architecte départemental André Boyer dresse alors un avant-projet qui n’aura pas de suite.£En 1936, suite à l’élection d’une nouvelle équipe municipale, le projet de réaménagement est définitivement abandonné au profit de la construction d’un nouvel édifice, à l’emplacement du bâtiment existant. La réalisation de ce projet est confiée à René Hartwig qui propose alors un bâtiment résolument moderne, bien loin de l’académisme du projet primé. Présenté en octobre 1936, l’avant-projet de l’hôtel de ville, non conservé dans les archives, fait l’objet de quelques critiques au sein du conseil municipal qui le qualifie de « révolutionnaire » ou « d’avant-garde ». Ainsi l’architecte modifie-t-il légèrement la façade de manière à ce que « la composition demeure plus classique ». S’il supprime les « trop grandes surfaces vitrées », atténue « les grandes verticales », agrandi le perron d’entrée ou ajoute une corniche saillante en couronnement, il conserve néanmoins les grandes lignes de composition et le toit-terrasse prévu.£Les travaux débutent en 1938 et l’ossature en béton armé ainsi que les murs extérieurs en grès rose sont achevés l’année suivante par l’entreprise Bâtiments et Travaux publics de Rodez. Mais les difficultés d’approvisionnement en matériaux au début de la Seconde Guerre mondiale et des problèmes de gestion du chantier ralentissent considérablement la construction de l’édifice. L’architecte est même relevé de ses fonctions en 1943, et remplacé par l’un de ses collaborateurs, Paul Durand, ingénieur à Lyon. Le chantier se poursuit durant les années 1940 et surtout 1950. Le bâtiment, qui s’est semble-t-il dégradé au fil des années, nécessite alors de nombreuses réfections, comme le remplacement des châssis vitrés de la façade par de la brique de verre en 1958 qui alourdit cependant considérablement le projet initial. Des aménagements sont également nécessaires avant que le déménagement effectif des services n’intervienne finalement en 1959, plus de vingt ans après le début du chantier. L’aménagement de la salle du conseil avec son mobilier est décidé la même année. Les tables, en bois et cuir, sont conçues par M. Duchon. La fabrication des sièges est confiée à la Société Ciné-Siège.£En 1987, la rénovation de l’hôtel de ville de Rodez est inscrite au programme du concours d’urbanisme du secteur « Les Jacobins-Raynaldy-Jaurès », qui prévoit aussi la construction de la médiathèque et la transformation de la place Eugène-Raynaldy.£Selon les édiles, cette rénovation s’impose à plusieurs titres. L’exiguïté des locaux est d’abord invoquée au regard des nouvelles missions et compétences, l’urbanisme et les services de proximité, dévolues aux mairies qui jouissent d’une plus grande autonomie de gestion depuis les premières lois de décentralisation (à partir de 1982). Le manque de fonctionnalité est également souligné, en particulier du point de vue de l’accessibilité, les services ouverts au public étant alors situés au niveau de l’entresol (ou premier étage), auquel conduit alors un perron extérieur. À ces arguments s’ajoute enfin l’état de vétusté des locaux et surtout celui de la façade des années 1930, dont la dégradation avait déjà nécessité la dépose de son parement en comblanchien (pierre calcaire de Bourgogne).£Le projet d’extension-rénovation est donc confié au cabinet d’architectes ruthénois Marion, Holderbach et Perboyre associés au cabinet UAT. Il est approuvé par le conseil municipal le 6 juillet 1992. À l’occasion de la rénovation, l’artiste Élisabeth Baillon est chargée de réaliser une tapisserie pour orner l’escalier d’honneur. Le « nouvel » hôtel de ville ouvre ses portes au public en juillet 1994.

L’hôtel de ville est situé sur la place Eugène-Raynaldy. La façade principale d’origine, aujourd’hui disparue, présentait une composition tripartite : de part et d’autre de la partie centrale largement évidée et rythmée par un ordre colossal, des pilastres alternant avec des baies verticales soutenaient un étage d’attique formant entablement. L’ensemble était couronné par une corniche saillante qui prolongeait le toit-terrasse en béton armé. Cette façade, dépouillée de tout ornement, contrastait ainsi avec la plupart des équipements publics construits à Rodez, faisant de l’hôtel de ville l’un des témoignages du néoclassicisme moderne en vogue à la fin les années 1930.£Bien que de taille modeste, l’édifice présentait une organisation intérieure qui permettait de répondre aux nouveaux besoins de la municipalité ; elle s’inspirait de certaines solutions adoptées dans des réalisations récentes à Puteaux ou Boulogne-Billancourt. Le poste de police, le syndicat d’initiative et une salle de réunion occupaient le rez-de-chaussée de l’édifice. Un perron extérieur permettait d’accéder au grand hall de l’entresol, couvert d’un plafond à caissons, et autour duquel étaient distribués les guichets. Un escalier d’honneur, évoquant celui du bâtiment de réception de l’hôtel de ville de Boulogne-Billancourt, conduisait les visiteurs au second étage où se trouvaient divers bureaux, la salle du conseil municipal et la salle des fêtes. Des appartements et des bureaux étaient enfin aménagés au second étage.£L’extension et la surélévation de l’édifice ont profondément modifié le bâtiment et ont permis de doubler la surface utile, qui passe alors de 2 000 m² à 3 880 m². L’extension, qui n’était possible que du côté de la place, a nécessité en effet la création d’une nouvelle façade largement vitrée qui présente l’avantage d’intégrer dans le bâtiment les escaliers de service et un ascenseur. Si la façade d’origine a donc disparu, la structure porteuse en béton armé, l’escalier d’honneur et le plafond à caissons de l’entresol ont toutefois été préservés.£Au rez-de-chaussée sont placés les services à la population, désormais accessibles à tous depuis la place. Un escalier droit, dont le traitement rappelle l’escalier d’honneur, se substitue à l’ancien perron extérieur et conduit les visiteurs au niveau de l’entresol autour duquel sont toujours distribués des bureaux. L’escalier d’honneur conduit désormais directement sur le hall et la salle d’honneur et de réception du premier étage, qui bénéficient d’une abondante lumière naturelle. Des bureaux sont installés de part et d’autre de cette salle. C’est aux deuxième et troisième étages que se situent les bureaux de l’administration et du maire, organisés autour d’un vide central surmonté d’une coupole vitrée.

  • Murs
    • grès
    • moellon
    • béton armé
  • Toits
    matériau de couverture non identifié
  • Étages
    sous-sol, rez-de-chaussée, entresol, 3 étages carrés
  • Couvertures
    • dôme circulaire
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier droit en maçonnerie
    • ascenseur
  • Autres organes de circulation
    ascenseur

Présentation succincte

  • NOTSUC

Champs annexes au dossier - Architecture

  • NOTB_G
  • NOTB_S Archives départementales de l’Aveyron : 2 O 212 16, 2 O 212 33.£Archives municipales de Rodez : 1 M 1 à 9.£Bonjour Rodez, magazine d'informations de la ville de Rodez : n° 25, septembre-octobre 1992, p 4, n° spécial hôtel de ville, mars 1993.
  • APPA
  • APRO
  • ARCHEO
  • AVIS
  • CCOM
  • CHARP
  • CHARPP
  • COORLB93
  • COORMLB93
  • COORMWGS84
  • COORWGS84
  • ENCA
  • EPID
  • ESSENT
  • ETACT
  • FEN
  • FEN2
  • FENP
  • INTER
  • MHPP
  • NOPC
  • OBSV
  • PAVIS
  • PETA_MA
  • PLU
  • PSAV_FA
  • SAV_FA
  • SELECT oeuvre sélectionnée
  • TAILL
  • TAILLP
  • TOITU
  • USER IVC12202_YLAUNAY
  • VALID accessible au grand public
  • VISI
  • VISIB
  • VOIR_AUSSI
  • WCOM
  • IMP 04072023_R_01
  • Statut de la propriété
    propriété publique
  • Sites de protection
    secteur sauvegardé

04072023_R_01

Image non communicable
  • Plan (tirage), décembre 1936.

    Archives départementales de l'Aveyron, Rodez : 2 O 212-38
  • Photographie, années 1930

    Ville de Rodez
  • Plan (tirage), 8 décembre 1936.

    Archives départementales de l'Aveyron, Rodez : 2 O 212-38
  • Bulletin municipal de Rodez, n° 3, 4e trimestre 1974, p. 13.Photographie, 1974.

  • Plan (tirage), 3 décembre 1936.

    Archives départementales de l'Aveyron, Rodez : 2 O 212-38
  • Plan (tirage), 23 août 1941

    Archives départementales de l'Aveyron, Rodez : 2 O 212-38
  • Photographie, 2e quart 20e siècle.

    Société des Lettres, Sciences et Arts de l'Aveyron, Rodez : Fonds Noyrigat, 4.13
  • Plan (tirage), 7 décembre 1936.

    Archives départementales de l'Aveyron, Rodez : 2 O 212-38
  • Plan (tirage), 5 décembre 1936.

    Archives départementales de l'Aveyron, Rodez : 2 O 212-38
  • Plan (tirage), 4 décembre 1936.

    Archives départementales de l'Aveyron, Rodez : 2 O 212-38
  • Plan (tirage), 12 août 1941.

    Archives départementales de l'Aveyron, Rodez : 2 O 212-38
  • Plan (tirage), 1936.

    Archives départementales de l'Aveyron, Rodez : 2 O 212-38
  • Carte postale, dernier quart du 20e siècle.

    collection particulière
Date(s) d'enquête : 2017; Date(s) de rédaction : 2017
(c) Rodez agglomération
(c) Inventaire général Région Occitanie