La maison a été bâtie à la toute fin du 19e siècle par la famille d’entrepreneurs ruthénois Doranjou. Les lettres P et D portées en façades correspondent aux initiales de Philippe Doranjou (1826-1897), fils de Pierre Doranjou (1791 ? - 28 décembre 1866).
Il est possible que cette maison ait été édifiée sur un terrain ayant appartenu à la famille Turq. Ceci pourrait expliquer la croyance selon laquelle Dominique Turq (1839-1911), fils de l’exploitant d’une fabrique de chandelles, agriculteur et initiateur du syndicalisme agricole en Aveyron, aurait été le commanditaire de cette demeure. Celle-ci a ainsi parfois été dénommée maison Turq, bien qu’elle soit aujourd’hui plus connue sous le nom de « maison du lion », en référence au lion qui trône au sommet du pignon de la façade.
La propriété est entrée dans la famille Bousquet suite au mariage de Marie-Louise Durand, fille de Marie-Picou qui s’était remariée avec Philippe Doranjou, et d’Adrien Bousquet. Ils eurent quatre enfants, dont Louis et Hadrien. La maison est donc aussi connue localement pour avoir été la résidence du chanoine Louis Bousquet (1895-1968), historien membre de la Société des Lettres Sciences et Arts de l’Aveyron et premier conservateur du musée Fenaille à Rodez (à partir de 1935) : « Dans sa maison de la rue de l’Amphithéâtre à l’architecture bizarre couronnée par un lion insolite, il avait accumulé tout au long de sa vie documents et vestiges du passé, souvent précieux, entassant de la cave au grenier ces richesses » (Revue du Rouergue, janvier-mars 1968). Le frère de Louis, Hadrien, est également une personnalité notable puisqu’il est considéré comme l’un des premiers prêtres-ouvriers français. Il fut engagé en 1939 aux forges d’Ivry, avec l’approbation du cardinal Verdier, archevêque de Paris. Hadrien Bousquet publia ses mémoires en 1975, ouvrage dont la couverture est illustrée d’une photographie de « la maison du lion ».