Dossier d’œuvre architecture IA12112383 | Réalisé par
  • enquête thématique départementale, les cimetières de Rodez agglomération
cimetière de la Capelle Saint-Martin
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie
  • (c) Rodez agglomération

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Rodez agglomération
  • Commune Luc-la-Primaube
  • Lieu-dit la Capelle Saint-Martin
  • Adresse Les Canals
  • Cadastre 2015 YD 12

Les raisons d'un transfert

Le cimetière de la paroisse de la Capelle Saint-Martin était initialement situé au centre du village, contre le chevet de l’église. La décision de le transférer est prise par le conseil municipal de la commune de Luc-la-Primaube le 12 mai 1874. Les raisons qui motivent cette translation sont fréquentes sur le territoire de l’agglomération de Rodez à la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle : une surface insuffisante par rapport au nombre de décès enregistrés dans la commune (12 par an en moyenne, entre 1869 et 1873), sa proximité avec les habitations et son emplacement « en contre-haut de l’église qu’il rend très humide ». Une autre raison, financière cette fois-ci, a favorisé cette décision : le terrain est offert gratuitement par un habitant de la paroisse, M. de Séguret (ancien maire ?) et seuls les frais de clôture restent donc à la charge de la commune. Celle-ci bénéficie en outre de la participation de la fabrique de la paroisse, compte tenu de « l’insuffisance du cimetière actuel, [de] sa situation au milieu du village, [de] sa contiguïté à l’église en contrehaut de laquelle il se trouve de près de deux mètres, ce qui fait qu’il est pour cette dernière une cause permanente d’humidité, [et] que l’emplacement est destiné à devenir plus tard une place publique à côté de l’église qui fait défaut à La Capelle » (délibération du 4 octobre 1874).

Le terrain choisi, de 900 m², est exposé au nord et situé à une distance réglementaire des habitations (35-40 mètres minimum), conformément au décret du 23 Prairial an XII (1804). Suite à l’enquête publique, le préfet arrête le transfert du cimetière le 27 novembre 1874. Il considère que le cimetière actuel de la paroisse est d’une étendue insuffisante et qu’il présente « des causes sérieuses d’insalubrité » par sa situation au centre du village. Les travaux d’aménagement ne débutent cependant que courant 1876 est sont exécutés par Augustin Rey, maçon à Ceignac. Le portail en fer, ouvrant sur la route, est réalisé par Jean-Baptiste Gayrard, serrurier à Rodez.

Le 16 mai 1876, le conseil municipal vote le prix d’achat au mètre carré pour les concessions des cimetières de La Capelle et de Luc : 5 frs pour les concessions temporaires, 15 frs pour les concessions trentenaires et 30 frs pour les concessions perpétuelles.

De multiples extensions pour répondre à la demande

Le 20 février 1921, Eugène de Séguret, maire de la commune, indique que le cimetière est trop étroit et propose de l’agrandir. L’achat d’un terrain contigu d’une surface de 916 m² permet alors de doubler la surface de l’enclos. Le plan de cette extension est dessiné par l’architecte départemental André Boyer en février 1925 et approuvé au mois d’août suivant par le préfet. Les travaux de construction de l’enclos sont réalisés par l’entrepreneur Eugène Vabre et achevés en juillet 1927. Un mur de clôture de 2 mètres de hauteur, conforme à la réglementation en vigueur, avec couronnement dit « en hérisson », est édifié dans le prolongement des murs ouest et est, tandis que le mur nord d’origine est démoli. Le portail d’entrée d’origine est alors déplacé au centre du mur ouest, de même que la croix du cimetière. Les concessions trentenaires et perpétuelles sont positionnées le long des murs tandis que la partie centrale est réservée au terrain commun (encore dénommé « fosses communes »).

Une nouvelle extension à l’est du cimetière existant, de 945 m² (bande longue de 63 m et large de 15 m), est approuvée par le conseil municipal le 2 mars 1958. Le projet est confié à l’architecte Dugué-Boyer à Rodez. Les travaux de clôture sont réalisés au printemps 1960 : la partie orientale de l’enclos est démolie et on construit un nouveau portail d’entrée.

À la fin des années 1970, le cimetière est de nouveau saturé. Le 20 mai 1977, le maire indique qu’il ne reste que huit concessions disponibles. Il est proposé soit d’agrandir le cimetière existant, soit d’en créer un autre en face, de l’autre côté de la route. La décision se porte finalement sur une importante extension de 4150 m². Le projet et la direction des travaux sont confiés à la Direction départementale de l’Équipement en mai 1978. Il est prévu une allée principale de 7 m et des allées secondaires de 3 m. D’après le règlement du cimetière du 26 juin 1981, trois types de concessions sont prévues : 2x3 m, 2,5 x 3m, 3x3 m. Les monuments ne doivent pas dépasser la hauteur du mur de clôture, soit deux mètres.

Début 1981, les travaux sont bien avancés. La plantation d’une allée de platanes, conduisant au portail de ce dernier agrandissement est réalisée peu de temps après et la nouvelle croix du cimetière est installée en 1983. À l’est de la dernière extension, un champ est réservé pour un futur agrandissement (surface de 5274 m²).

Le cimetière de la Capelle-Saint-Martin a été transféré suite à la décision du conseil municipal du 12 mai 1874. Le cimetière, jouxtant le chevet de l’église paroissiale, était alors d’une surface insuffisante et jugé insalubre. Le nouveau cimetière, dont le portail est réalisé par le serrurier ruthénois Jean-Baptiste Gayrard, ouvre aux environs du mois de mai 1876, période à laquelle le conseil municipal définit le prix d’achat des concessions.

La première extension est réalisée en 1927, d’après un projet de l’architecte départemental André Boyer. La surface est doublée et le portail d’entrée est déplacé vers le sud, face à la croix du cimetière également déplacée. Au pied de cette dernière est inhumé l'abbé Célestin Porcel (? - 1930), ancien curé de la paroisse de la Capelle Saint-Martin.

En mars 1958, le conseil municipal approuve une deuxième extension qui permet de tripler la surface initiale du cimetière. Le projet est dressé en 1959 par l'architecte Dugué-Boyer. Vingt ans plus tard, le cimetière est de nouveau saturé. Afin de répondre à la forte demande qui peut s’expliquer par l’accroissement de la population de la commune, le maire décide de procéder à une importante extension de 4150 m², à laquelle s’ajoute une réserve contigüe de 5274 m² (qui n’est toujours pas aménagée en 2023). L'extension est conçue par la DDE de l'Aveyron. Une nouvelle croix de cimetière est érigée en 1983.

Actuellement, aucun tombeau recensé ne semble antérieur au début du 20e siècle. Parmi les plus anciens tombeaux, situés le long du mur sud du cimetière d’origine, se trouve celui de la famille de Séguret où reposent deux des maires de la commune : Anatole de Séguret (1832-1910, maire de 1859 à 1869) et Eugène de Séguret (1850-1935, maire de 1911 à 1925).

Le cimetière de la Capelle Saint-Martin est situé au nord du village, le long de la voie qui relie ce dernier à la route départementale. Il est entouré de champs et de prés.

Il dispose de quatre portails. Celui de l’ouest date de la création du cimetière, mais a été déplacé afin de desservir les deux premiers secteurs. Il comprend deux piliers en grès encadrant une porte en fer forgé, surmontée d’un décor d’arabesques et d’une croix. Au sud, le portail a été ouvert lors de la deuxième extension, dans les années 1920, et dessiné par l’architecte André Boyer. Il se compose de deux piliers en béton entourant une porte métallique à motifs géométriques (cercle, losange) et de croix.

Les deux autres portails datent du dernier agrandissement : deux piliers en béton encadrent une porte en métal sommée d’une croix. On accède à celui du sud-est par une allée plantée de platanes. Le parking se trouve de part et d’autre de cette allée.

Les trois premiers secteurs sont clos de murs en pierre ; certains ont été arasés et percés à l’occasion des extensions successives. Le dernier secteur est clos de panneaux en béton armé préfabriqué. Une haie sépare cette quatrième extension du terrain réservé au futur agrandissement.

La composition du cimetière reste régulière en dépit des extensions successives. Les deux premiers secteurs (1874 et 1927) forment un ensemble homogène, organisé autour de deux allées centrales à l’intersection desquelles se trouve la première croix de cimetière. Les concessions sont alignées régulièrement sur le pourtour, tandis que l’irrégularité relative de la zone centrale résulte de la construction de tombeaux à l’emplacement initial des « fosses communes ». Le troisième secteur, à l’est, est distribué par deux allées parallèles. L’organisation de la dernière extension, moins dense, a rompu la composition d’origine du fait du changement d’orientation des allées. Une croix monumentale est élevée le long de l’allée principale et occupera une situation centrale une fois la cinquième extension aménagée.

La vue aérienne de 1997 montre un cimetière avec des allées en partie enherbées dans la partie ancienne et gravillonnées dans le dernier secteur aménagé. L’interdiction de l’usage de pesticides sur la majorité des espaces publics (loi Labbé de 2014) a profondément modifié le paysage du cimetière, l’herbe recouvrant désormais toutes les allées gravillonnées.

Vue du secteur 2 du cimetière, en 2015.Vue du secteur 2 du cimetière, en 2015.Stèles funéraires, dans l'ancienne zone des fosses communes (secteur 2).Stèles funéraires, dans l'ancienne zone des fosses communes (secteur 2).

Les tombeaux :

54 tombeaux ont été recensés au cours de l’enquête menée à la fin de l’année 2022. Aucune signature de marbrier antérieure au milieu du 20e siècle n’a été observée. Les tombeaux sont de trois types principaux :

Les croix funéraires : souvent modestes (secteur des fosses communes), elles peuvent parfois être plus ouvragées à l’image de celles des tombeaux des familles Batut-Grimal et de Séguret (croix écotées) ou Peyrac.

Croix du tombeau de la famille de Séguret.Croix du tombeau de la famille de Séguret.

Les tombeaux en forme de stèle funéraire : réalisées en pierre ou en granito, elles sont généralement surmontées d’une croix. Il s’agit le plus souvent de stèles de style classique, à acrotères et croix, présentant peu de décor.

Stèles funéraires, dans l'ancienne zone des fosses communes (secteur 2).Stèles funéraires, dans l'ancienne zone des fosses communes (secteur 2).

Les tombeaux à caveau monumental :

Comme ailleurs sur le territoire de l’agglomération de Rodez, ils se diffusent à partir des années 1930. Les modèles rencontrés à cette période sont en granit et de style Art déco, surmontés d’une croix architecturée.

Tombeaux de style art déco.Tombeaux de style art déco.

Après-guerre, la taille des caveaux augmentent et donnent lieu à une production diverse. Répondant à la demande des familles, ils sont alors parfois surmontés d’une dalle et d’une stèle funéraires plus anciennes, provenant du même emplacement lorsque la concession est plus ancienne. On distingue trois variantes :

- La forme parallélépipèdique, assez massive.

- La forme talutée, avec tombale et stèle funéraire (famille Mazars)

Tombeau de la famille Mazars.Tombeau de la famille Mazars.

- Le caveau à talon renversé (Famille Rous Mazars)

Tombeau de la famille Rous Mazars.Tombeau de la famille Rous Mazars.

- Le caveau à enfeu : celui de la famille Arnal, en granit, est surmonté d’une dalle et d’une croix ; la concession est clôturée. Dans le secteur plus récent, celui de la famille Durand comporte six enfeus abrités sous un toit débordant à deux pentes.

Tombeau de la famille Arnal.Tombeau de la famille Arnal. Tombeau de la famille Durand.Tombeau de la famille Durand.

  • Murs
    • gneiss
    • béton
    • pierre artificielle
    • calcaire
    • grès
  • Typologies
    cimetière indépendant de plan régulier
  • Statut de la propriété
    propriété privée

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Date(s) d'enquête : 2015; Date(s) de rédaction : 2015, 2023
(c) Inventaire général Région Occitanie
(c) Rodez agglomération