Créé au Moyen Âge, le cimetière de Saint-Martin est le plus ancien des trois cimetières existants sur la commune d’Onet-le-Château.
En 1884, le conseil de fabrique de Saint-Martin de Limouze saisit la municipalité pour lui demander le déplacement du cimetière. S’opposant à son agrandissement, il invoque plusieurs raisons. Le cimetière n’est pas à distance légale du presbytère et il est trop petit, « surtout depuis qu’on a commencé d’obtenir des concessions pour tombeaux de famille et qu’on se propose d’en demander d’autres. Ce qui oblige à rouvrir les fosses avant que les cadavres ne soient entièrement consumés, travail qui répand des odeurs insupportables, fait qui s’est produit dernièrement et dont le convoi funèbre a été témoin douloureusement impressionné et indigné ». Par ailleurs, « la masse de terre du cimetière formant ceinture ensevelit en partie l’église et la sacristie et moisit les linges et les ornements du culte par l’humidité qu’elle entretient ». Enfin, la quantité de terre nécessaire aux inhumations est insuffisante.
En février 1885, la commission chargée de faire une enquête sur l’état des cimetières de la commune émet un avis défavorable au déplacement du cimetière de Saint-Martin. Certes, l’ordonnance royale du 6 décembre 1843 exige que le cimetière soit éloigné de 35-40 mètres des habitations, mais seul le presbytère, une maison « admirablement aérée et ventilée », est situé à proximité. De plus, bien que le cimetière domine le niveau de l’église de 1,25 m, un fossé les sépare (il est toujours visible aujourd’hui). Par ailleurs, compte tenu du faible nombre de décès, environ 8 par an, la surface libre restante est jugée suffisante : 12 m² sont occupés par les concessions perpétuelles en bordure du fossé (sur les 50 m² qui pourraient être réservés à cet effet) et il reste environ 400 m² disponibles sur les 480 m² que compte le cimetière. Seule l’insuffisance de terre est finalement reconnue, ce qui peut être aisément résolu par un apport extérieur.
En 1891-1892, le clocher de l’église est reconstruit. L’ancien portail du 15e siècle est déposé puis remonté pour servir d’entrée au cimetière.
Il faut attendre l’entre-deux-guerres pour que le conseil municipal décide l’extension du cimetière, côté nord. Le projet est confié en septembre 1927 à Garric, ingénieur T.P.E. à Rodez et agent-voyer cantonal. La surface est agrandie de 293 m². La partie centrale est réservée aux fosses communes, tandis que les bords du quadrilatère sont répartis entre les concessions de 15 ans non renouvelables, trentenaires renouvelables et perpétuelles. Le projet est approuvé en mars 1929 et les travaux sont ensuite exécutés par l’entrepreneur Limouzy.
Le cimetière est agrandi une seconde fois à la fin des années 1950 ou au début des années 1960, puis une troisième fois durant le dernier quart du 20e siècle.
Directeur de la société Drone Aveyron services.