Dossier d’œuvre architecture IA12110244 | Réalisé par
  • inventaire préliminaire
marché couvert de bouchers dit ""mazel"" et grenier du chapitre
Œuvre étudiée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Rodez agglomération - Rodez
  • Commune Rodez
  • Lieu-dit îlot 9 bis
  • Adresse rue du Touat , 2 carrefour Saint-Etienne
  • Cadastre 2012 AC 94, 95, 96, 97, 245 ; 1810 E 595, 596
  • Dénominations
    marché couvert
  • Genre
    de boucher
  • Appellations
    mazel

L’édifice désigné comme étant le mazel de Rodez est documenté par des sources issues du fonds du chapitre cathédral de Rodez ; elles compensent en partie le fait que l’édifice est presque entièrement dissimulé par ses usages actuels. Leur analyse permet d’établir que les deux corps de bâtiments qui composent l’édifice actuel résultent de campagnes de construction différentes et répondaient chacun à un programme architectural propre.£Le corps de bâtiment oriental, donnant sur le carrefour Saint-Étienne, est antérieur à 1319 et appartenait aux anniversaires du chapitre cathédral. Il comportait deux ouvroirs en rez-de-chaussée, de part et d’autre d’un passage central couvert, et la chapelle Saint-Étienne à l’étage. Pour accéder à celle-ci un escalier en vis hors-œuvre prenait place contre l’élévation ouest et desservait tous les niveaux. En sous-sol, les vastes caves sont d’une mise en œuvre aussi soignée que celle de la façade. L’extension vers l’ouest et vers le sud de ce corps bâtiment n’est pas connue. L’arcade ouest du passage couvert du rez-de-chaussée est dépourvue de tableau ; elle était donc destinée à rester ouverte sur un espace lié au corps de bâtiment et formant également le palier de l’escalier de la chapelle. Les vestiges d’un mur appartenant à cette extension ouest du corps de bâtiment A sont conservés dans la cave 2.£Ce corps de bâtiment abritait également le grenier des anniversaires du chapitre. Il paraît localisé à l’étage, mais il ne faut pas exclure que les caves, jamais mentionnées dans les sources, aient également pu servir de resserres pour cet usage.£En 1319, le corps de bâtiment occidental est construit sur un emplacement qui paraît vierge pour l’essentiel, mais où néanmoins des tables de bouchers prennent déjà place et qui est encadré par les murs de maisons au nord et au sud. L’emplacement est dit « rue de Saint-Amans ».Les anniversaires du chapitre prennent à leur charge la construction d’une structure simple : une couverture à deux longs pans appuyée sur des piliers maçonnés adossés aux murs sur lesquels le chapitre n’a pas de droit, et ancrée dans les murs mitoyens dont le chapitre est copropriétaire.£La façade ouest est reconstruite au 15e siècle, mais ce chantier n’est pas documenté, ou du moins les investigations menées dans le cadre de cette étude n’ont pas permis de trouver de source le concernant. Au 16e siècle, une reprise complète de la charpente ainsi que de portes et fenêtres est attestée. À l’Époque moderne, le corps de bâtiment oriental est surélevé et pourvu de nouvelles fenêtres. Au début du 19e siècle, les étages en sont aménagés avec des cheminées à hottes droites, des décors de plâtre, des placards muraux et des portes à panneaux moulurés. Des travaux devraient être menés en 2020 pour y créer trois appartements.

  • Période(s)
    • Principale : 1er quart 14e siècle
    • Principale : 2e moitié 15e siècle
    • Principale : 2e quart 16e siècle
  • Dates
    • 1319, datation par source
    • 1536

Le corps de bâtiment oriental, édifié en moyen appareil de pierre de taille de grès rose, donne sur le carrefour Saint-Étienne à l’est ; c’est un volume de tour assis sur un niveau de caves pourvu d’un passage couvert central en rez-de-chaussée. À l’ouest, le second corps de bâtiment, oblong et en rez-de-chaussée, est pourvu d’une allée centrale accessible par le passage du premier corps de bâtiment ou par une porte depuis la rue du Touat. Les rez-de-chaussée des deux corps de bâtiment abritent des commerces dont les aménagements dissimulent la quasi-totalité des élévations. Les étages de la tour ont été transformés en habitation au 19e siècle et les murs et plafonds en sont plâtrés. En outre, le rez-de-chaussée a été largement restauré et nombre de blocs des piédroits de porte, des arcades sur le passage et des parements ont été changés.£L’extension initiale corps de bâtiment oriental n’est pas clairement délimitée. Vers le nord, on ne peut pas observer l’angle du bâtiment, pris dans un édifice des années 1900 et vers le sud l’extrémité des étages ne forme pas une chaîne d’angle mais semble résulter d’une destruction. Le bâtiment était donc plus étendu dans cette direction. La partie sud de la façade orientale paraît avoir été comprise dès l’origine dans l’intérieur d’un corps de bâtiment disparu.£Le corps de bâtiment est compte actuellement six niveaux : un de caves, le rez-de-chaussée de 5 m de haut sous la voûte du passage couvert et dans le volume duquel est compris un niveau d’entresol, puis deux étages carrés et un de combles séparés par des planchers. Les parements extérieurs du dernier niveau construits en moellons équarris allongés signalent une surélévation.£Le rez-de-chaussée est ouvert par une grande arcade donnant sur le passage couvert central et une arcade plus étroite vers le nord ; au sud, les modifications importantes subies par le rez-de-chaussée empêchent de déterminer les structures médiévales. Au-dessus de la grande arcade centrale, un jour chanfreiné rectangulaire éclairait et ventilait le passage lorsque les vantaux de la porte étaient fermés. À droite, une grande fenêtre a été percée, peut-être au 19e siècle, avec un dessin étrange : deux consoles au profil en doucine portant le sommet d’une lancette médiévale trilobée en remploi. Dans la partie sud de la façade, ce niveau est ouvert par une fenêtre couverte en arc segmentaire, du 18e ou du 19e siècle. Les deux étages au-dessus, sont également ouverts par deux travées de fenêtres similaires. À l’angle nord de la façade, au premier et au deuxième étage, deux fenêtres rectangulaires bouchées sont partiellement dissimulées par le bâtiment en retour vers la rue Neuve ; elles paraissent médiévales.£L’élévation arrière du corps de bâtiment n’est que très partiellement visible. Au premier étage, est conservée une fenêtre médiévale murée, rectangulaire à l’encadrement chanfreiné.£Le corps de bâtiment est établi sur un niveau de caves d’une hauteur de 3 m. La cave située à l’aplomb du bâtiment oriental communique vers l’ouest avec une autre plus petite et dont la mise en œuvre est très différente. La cave principale comporte un vaisseau couvert d’une voûte en berceau brisé construite en moyen appareil de grès, divisée par deux puissants arcs doubleaux en grand appareil. La surface de la travée centrale est augmentée par un espace la prolongeant vers le sud, jusque sous la rue, couvert par une voûte en berceau légèrement brisé appareillé. Aucun vestige ou emplacement d’escalier n’a été repéré dans la cave principale.£Dans la deuxième cave, à l’ouest, l’élément le plus significatif est le soubassement maçonné de l’escalier en vis adossé à la façade arrière du corps de bâtiment est. Cet escalier desservait tous les étages de l’immeuble, y compris le niveau de combles qui résulte de la surélévation. Sur le parement en moyen appareil de grès rose de l’intérieur de la cage circulaire, aucune trace de marche n’a été reconnue ; les marches étaient donc vraisemblablement en bois. Les observations faites dans la cave indiquent que cet escalier est postérieur au corps de bâtiment est.£En rez-de-chaussée, le corps de bâtiment est ordonné autour d’un passage couvert central. De chaque côté du passage s’ouvrent deux arcades aux encadrements chanfreinés et aux profils brisés très surbaissés. Du côté ouest, une deuxième grande arcade ouvre l’autre extrémité du passage. Celle-ci, sans dispositif de fermeture ni arrière-voussure propre à recevoir les vantaux d’une porte, est destinée à être une arcade passante. Cela suppose donc que lors de la construction du corps de bâtiment oriental, le passage couvert ouvrait vers un volume à l’ouest.£Le corps de bâtiment ouest est très différent, tant en volume que dans sa mise en œuvre. Il mesure environ 20 m de long sur 10 m de large. Il est accessible par le passage couvert du corps de bâtiment est et par une porte du côté de la rue du Touat. Actuellement, il compte un rez-de-chaussée et un étage de comble, séparés par un plancher. Le rez-de-chaussée, occupé par des commerces de part et d’autre d’un couloir central, ne présente que très peu d’éléments anciens visibles. Le niveau de comble n’a été observé qu’à l’extrémité ouest.£Du côté de la rue du Touat, la façade est percée de trois ouvertures en rez-de-chaussée. La porte principale est couverte par un arc en anse-de-panier, l’encadrement est orné d’une gorge peu profonde entre deux doucines et les bases sont polygonales. Au-dessus de la porte, une petite niche couverte par un arc en accolade abrite une statuette (remplacée par une copie en 2014) représentant très probablement saint Étienne : un jeune homme tonsuré, portant un habit clérical et portant un livre de la main gauche ; l’attribut tenu par la main droite, peut-être une palme, a disparu. De part et d’autre de la porte, prenaient place deux jours rectangulaires aux encadrements similaires à celui de la porte. Le jour de gauche a été transformé ultérieurement en porte.£À l’étage, une fenêtre à meneau prend place dans l’axe de la porte. L’encadrement d’origine, partiellement conservé, est traité de la même façon que ceux des ouvertures du rez-de-chaussée. Le trumeau est pourvu d’une petite niche destinée probablement à recevoir un luminaire. La présence de cette fenêtre invite à penser que la boucherie était couverte par une charpente apparente, et que cette fenêtre contribuait à son éclairage une fois la porte fermée. Au-dessus de la fenêtre de l’étage, une plaque de grès sculptée est protégée et mise en valeur par un cordon d’archivolte saillant formant un larmier quadrangulaire. Le motif ornant la plaque a été martelé, mais on y devine le profil de deux anges vêtus d’aubes longues portant un écusson. Il devait probablement s’agir des armoiries du chapitre, une Vierge à l’Enfant.£Sur l’extrémité ouest, la charpente à pannes compte trois fermes avec faux-entraits et poinçons. Actuellement, un plafond moderne hourdé de briques creuses s’étend sur les deux tiers orientaux du bâtiment ; il n’a donc pas été possible d’examiner la charpente de cette partie. Les fermes de la charpente à pannes y comportent également des faux-entraits mais ils sont reliés avec les entraits par un poinçon qui ne monte pas au-dessus du faux-entrait. En 1536, il faut refaire la couverture de la boucherie. Le contrat passé avec le fustier est peu précis, seule une étude précise pourrait déterminer si la charpente en place est celle du XVIe siècle. De part et d’autre de la couverture à longs pans du corps de bâtiment, des chéneaux en pierre recueillent les eaux de pluies, celui du sud émergeant encore à droite de la façade. Du côté nord, le chéneau, encore en fonction, suit une pente nette de d’est en ouest, ce qui assurait un bon écoulement des eaux.

  • Murs
    • grès
    • grand appareil
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    2 étages carrés, étage de comble
  • Couvrements
    • voûte en berceau brisé
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Escaliers
    • escalier de distribution extérieur : escalier en vis en maçonnerie
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours en charpente

Présentation succincte

  • NOTSUC

Champs annexes au dossier - Architecture

  • NOTB_G Diane Joy, « Le Mazel de Rodez. Un rare exemple de boucherie médiévale », Mémoires de la Société archéologique du Midi de la France, t. 78-2018, p. 183-206.
  • NOTB_S
  • APPA
  • APRO
  • ARCHEO
  • AVIS
  • CCOM
  • CHARP
  • CHARPP
  • COORLB93
  • COORMLB93
  • COORMWGS84
  • COORWGS84
  • ENCA
  • EPID
  • ESSENT
  • ETACT
  • FEN
  • FEN2
  • FENP
  • INTER
  • MHPP
  • NOPC
  • OBSV
  • PAVIS
  • PETA_MA
  • PLU
  • PSAV_FA
  • SAV_FA
  • SELECT oeuvre sélectionnée
  • TAILL
  • TAILLP
  • TOITU
  • USER IVC12202_SPGRDRODEZ
  • VALID accessible au grand public
  • VISI
  • VISIB
  • VOIR_AUSSI
  • WCOM
  • IMP 04072023_R_01
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Sites de protection
    secteur sauvegardé
  • Protections
    inscrit MH, 1947/07/03
  • Précisions sur la protection

    Façade orientale et la toiture : inscription par arrêté du 3 juillet 1947

  • Référence MH

04072023_R_01

Image non communicable
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  • Trabon (Pierre-Jean), Aveyron. Rodez. Passage du Mazel. Étude architecturale et archéologique pour la restauration du passage du Mazel. Phase 1 : relevé, état sanitaire, novembre 2016, Rodez, Rodez agglomération.

  • Midi Libre, années 1960

  • Benoit (Pierre), Le vieux Rodez, 1912, Rodez, Carrère, illustration hors texte.gravure

Date(s) d'enquête : 2012; Date(s) de rédaction : 2020
(c) Rodez agglomération
(c) Inventaire général Région Occitanie