Le plan complexe du vaste édifice s'étend en profondeur vers le coeur de l'îlot, ce qui compense l'étroitesse de la façade sud sur la place de la Cité. Le plan de l'immeuble est ainsi formé d'un corps de bâtiment au sud, vers la place de la Cité, et de deux extensions vers le coeur de l'îlot : une à l'ouest, étroite et ne comportant qu'une seule pièce en profondeur, et une plus large et profonde de deux pièces à l'est et qui n'est pas implantée dans le prolongement du corps de bâtiment sud. L'immeuble est construit en ciment armé. Il est couvert d'ardoises en écailles. Les fenêtres sont en bois, les volets pliants sont métalliques. L'édifice est construit sur plusieurs caves qui sont les vestiges de maisons plus anciennes (elles n'ont pas été visitées). Le rez-de-chaussée de l'immeuble comprend un vaste passage couvert qui dessert le coeur de l'îlot où était notamment stocké le charbon. Outre le couloir qui mène à l'escalier desservant les étages d'habitation, le rez-de-chaussée abrite deux bureaux et une petite pièce de dépôt. Les trois premiers étages ont une organisation similaire : au sud, salle à manger, vaste et lumineuse derrière la travée de bow-window, et salon à l'ouest ; cuisine et escalier dans la partie médiane du bâtiment et chambres au nord. Au cinquième étage l'extension nord-est n'existe pas et sur la place l'espace du bow-window disparaît pour laisser place à un fronton. Ce niveau ne compte donc que deux chambres, un séjour, une cuisine et un cabinet de toilette. Le niveau de comble, enfin, abrite quatre petites chambres sans élément de confort qui servaient peut-être aux domestiques. Le programme résidentiel de l'immeuble est donc fonctionnel et bien agencé, tirant parti du plan imposé à l'édifice par la réunion de parcelles préexistantes pour disposer judicieusement les espaces privilégiés de la réception et la vie commune au sud et les chambres au nord. La qualité du programme architectural s'affirme également dans le traitement des élévations et de la façade sur la place. Le dessin des façades est sobre et le jeu des volumes est fait de formes géométriques simples : lignes droites, arcs de cercle, rectangles des ouvertures. Les grandes lignes de la façade sur la place : un dessin sobre en deux travées dont une en bow-window, évoquent les réalisations parisiennes de Michel Roux-Spitz. Qualifiée d'intermédiaire, c'est une architecture qui emprunte au vocabulaire moderne et aux techniques contemporaines sans renier l'héritage néo-classique. Le retrait du dernier niveau, formant un étage-attique en est particulièrement significatif. Il est ici particulièrement mis en exergue avec un fronton portant l'inscription "" Bois matériaux charbons "" signalant très ostensiblement sur l'immeuble l'entreprise Balard.
Chercheur à l'inventaire général de 2007 à 2010. Chercheur associé à Rodez de 2010 à 2019.