Lactivité peaussière, mégisserie et ganterie, sont connue à Millau depuis le Moyen Age, où un impôt sur les cuirs existe dès le XIIIe siècle. Activités principales sous lAncien Régime, elles sintensifient à partir du XVIIIe siècle. Une vingtaine de tanneurs, mégissiers, corroyeurs, est recensée en 1744, et une dizaine dannées plus tard, les grenoblois, principaux acteurs de léconomie peaussière française, sinquiètent déjà de voir la mégisserie millavoise exporter une partie de sa production hors du royaume. À la fin du XVIIIe siècle, la France est gagnée à lesprit des Lumières, aux idées de liberté et de progrès. Lédit de Tolérance de 1778 accorde liberté de culte et reconnaissance à la religion réformée qui permet le retour des protestants. Ils rapportent un savoir-faire à lorigine de lindustrie mégissière et gantière qui ravive léconomie locale. Liées à lélevage ovin, la ganterie et la mégisserie se pratiquent ensuite à léchelle industrielle à partir du milieu du XIXe siècle. Ils portent Millau au rang de capitale de la ganterie dans les années 1900-1914. Au début du XXe siècle, plus de 1 500 000 paires de gants par an sont réalisées par 1 200 gantiers et 1 500 gantières. Nombre dentre eux travaillent à domicile, à Millau ou dans les bourgs alentours, pour de grands industriels comme Buscarlet, Guibert, Jonquet ou Lauret, qui se distinguent au milieu dune foule dartisans, mégissiers, teinturiers ou gantiers. Ils créent une véritable industrie peaussière qui favorise le mouvement mutualiste en même temps quelle porte léconomie locale à son apogée. Avant la guerre de 1939-1945, la ganterie millavoise approvisionne toute lEurope, mais aussi les États-Unis, lArgentine et lAustralie.
- inventaire topographique
Dossier non géolocalisé
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Dénominationsusine de peausserie
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Aires d'étudesMillau faubourg
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Adresse
- Commune : Millau
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Période(s)
- Principale : Moyen Age
- Principale : 16e siècle
- Principale : 17e siècle
- Principale : 18e siècle
- Principale : 19e siècle
- Principale : 20e siècle
Activités majeures, les mégisseries et ganteries marquent le paysage urbain. Les cheminées de briques hérissées aux abords de la rivière désignent les mégisseries, grandes consommatrices deau, où les dépouilles ovines se muent en peaux, tandis que les ganteries se disséminent partout où la lumière afflue. Dans lhabitat urbain, les gantières travaillant également à domicile, elles sont repérables parfois seulement aux alignements de baies des étages. Souvent séparées, les mégisseries, teintureries et ganteries sont parfois regroupées en de grands ensembles industriels permettant de contrôler la chaîne opératoire, de la réception des peaux brutes à la commercialisation des gants. Les usines occupent alors de vastes ensembles aux formes dictées par la nécessité. Les « sèches », grands espaces ménagés sous les toits et destinés au séchage des peaux remplacent petit à petit les « graves » en bordure de la rivière où lon étendait encore les peaux au début du XXe siècle. Règlements durbanisme et exigences esthétiques rejettent aujourdhui ces usines hors de la ville qui conserve son activité gantière de luxe.
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Toitsciment en couverture, brique en couverture, fer en couverture
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Murs
- pierre
- ciment
- verre
Champs annexes au dossier - Architecture
- NOTB_G oeuvre repérée
- NOTB_S IVC12145_SPMILLAU
- APPA accessible au grand public
- APRO Millau
- ARCHEO 20220316_R_01