Le moulin est mentionné depuis le 13e siècle. Adossé au Pont Vieux, il lui a donné son nom. Comme lui, il a subi les crues du Tarn et nombre de bouleversements. Edifice industriel il a connu les vicissitudes liées à son usage, et s'est adapté jusqu'au début du XXe siècle avant d'être acquis par la Ville en 1954 pour y installer un musée puis l'Association des peintres et sculpteurs.
- inventaire topographique
- (c) Ville de Millau
- (c) Inventaire général Région Occitanie
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Millau faubourg
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Commune
Millau
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Adresse
rue Antoine Guy
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Cadastre
1830
D
1201
;
2002
AP
197
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Dénominationsmoulin
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Appellationsmoulin du Pont Vieux
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Destinationsmusée
Mentionné pour la première fois en 1371, le premier moulin est probablement élevé à fleur d'eau. Appelé moulin du Roi ou du Pont Vieux en raison de son emplacement, il s'ajoute à celui élevé immédiatement en aval, le moulin de la Roque, peut-être antérieur, et qui partage avec lui la grande chaussée bâtie en amont. Emporté en 1393 et en 1414, le moulin est inféodé à la ville par le Roi. Il est reconstruit dès cette deuxième date, probablement à l'emplacement qu'on lui connait aujourd'hui, dans la souche attenante à la deuxième pile du pont.
Moulin à moudre le blé pour les habitants de la ville à l'origine, on lui ajoute un moulin drapier en 1529, alors que depuis un siècle, l'industrie drapière domine la ville.
Dans la première moitié du XVIIe siècle les guerres de Religions entraînent de nouveau des travaux de fortification de la ville et du pont. Des documents d'archives des années 1622 et 1628 montrent que la rareté des blés due aux conflits ralentit la production de farine. Ils montrent aussi que des travaux et des réparations sont entrepris, sur la chaussée, sur le pont ou le moulin durant tout le siècle et au-delà. À l'occasion de leur changement, on apprend qu'en 1631, une des paires de meules à froment est en tuf de Creissels tandis que l'autre, de grès, provient de Saint-Beauzély.
En 1656, la Ville appauvrie cède son « moulin bladier » à Jean-Antoine de Tauriac. Sa famille le conserve jusqu'à la Révolution. Alors, son propriétaire Philippe-Louis-Gaspard de Tauriac émigre et en 1795, le moulin est vendu comme bien national à Fulcrand Fabréguettes, un habitant de Millau. De 1824 à 1829, le moulin est passagèrement équipé d'une meule destinée à la fabrication d'huile de noix. Elle s'élève à « l'emplacement de l'écurie attenante au moulin à blé », sur le tablier du pont arraché depuis 1758. En 1863, le moulin est vendu à Jacques Sorro qui le modifie l'ensemble, employant de nouveaux matériaux et savoir-faire : il élargit le parapet, surélève le moulin et remplace les poutres de bois par des poutres de fer sur lesquelles reposent des voûtes à l'anglaise. Des meules en silex de Seine-et-Marne remplacent celle de grès ou de tuf. Trois bluteries et un crible pour nettoyer les blés sont installés et le moulin fonctionne désormais avec cinq moteurs hydrauliques. Dix ans plus tard, la mouture des céréales secondaires semble abandonnée au profit de la fabrication de farine de boulangerie, suite à l'acquisition de trois nouvelles paires de meules à froment, en silex de Dordogne. En 1883, le moulin connait une nouvelle mutation et est converti en moulin à tan. Les écorces broyées servent aux ateliers de tannage des peaux, nécessaire à l'activité peaussière de la ville. Dès 1891, les héritiers de Jacques Sorro y implantent une usine à chamoiser. Une autre étape de l'industrie de la peau est franchie, celle qui permet d'apprêter les peaux nécessaires à la ganterie. Le moulin comprend alors deux foulons, six machines « pour mettre au vent » et des ponceuses. Pourtant l'année suivante, un moulin à grain avec trois paires de meules et deux bluteries y est de nouveau mentionné. Sans doute l'équipement de 1863 a-t-il été conservé tandis que les nouvelles machines ont été intégrées. Une importante modernisation touche l'ensemble en 1910. Les meules de pierre sont remplacées par des machines modernes et des plansichters, des tamis plats superposés, qui se substituent aux bluteries. En 1932, pont et moulin sont classés au titre des monuments historiques. Le propriétaire craignant un ralentissement de son activité, une nouvelle protection est proposée en 1934, ne concernant que le pont. L'activité cesse pourtant en 1937. Le moulin est vendu à la Ville en 1954 : elle y installe alors le musée puis l'Association des Peintres et Sculpteurs. Le moulin a été restauré en 2016 par l'architecte du Patrimoine Frédéric Fiore.
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Période(s)
- Principale : Moyen Age
- Principale : Temps modernes
- Principale : 19e siècle
- Principale : limite 19e siècle 20e siècle
Le moulin est adossé à la deuxième pile du pont vieux. Il se compose d'une souche quadrangulaire élevée contre contre le talon, à l'ouest de la deuxième pile. Elle porte le moulin en encorbellement au-dessus de la rivière. Le moulin se compose de deux espaces distincts. Le premier, le plus ancien, au sud-ouest, qui se développe au-dessus de la rivière et qui est couvert d'une toiture de lauzes. Le second marque les travaux du 19e siècle et l'extension du moulin sur le tablier ; il est entièrement couvert de tuiles. Aujourd'hui, un portail dessert l'entrée de l'ensemble. Il ouvre sur un hall distributif qui conduit dans les deux salles contigües et sur l'escalier qui court sur l'élévation nord-est et qui, par une galerie surplombant le hall d'entrée, ouvre sur les deux salles de l'étage de comble. Élevé en moellons de calcaire au premier niveau, le bâtiment 19e siècle, au nord-est, conserve une élévation en pan de bois au-dessus, avec un remplissage de tuf. Si des éléments de bois sont conservés à ce niveau, l'encorbellement, est fait de poutrelles métalliques, entre lesquelles sont enchâssées des voutains en brique. Si on ignore quel est les matériaux de construction du bâtiment sud-ouest, l'homogénéité de l'encorbellement montre qu'il s'agit d'une même phase de travaux, datable de la fin du 19e siècle.
Le soubassement comporte deux planchers en partie effondrés. Il est fait de moellons de calcaire régulièrement assisés et de tuf, notamment pour les encadrements. Il est percé d'une série d'ouvertures laissant passer l'eau et la lumière. Deux arcades en plein cintre ménagées en partie basse sur deux des trois élévations libres (sud-est et sud-ouest) ainsi qu'une série de baies closes par des trappes, au nord-ouest, laissent passer l'eau, actionnant les mécanismes. Au-dessus, l'élévation sud-ouest est percée de deux jours quadrangulaires qui éclairent chacun des niveaux où étaient disposés les mécanismes du moulin. Comme l'encorbellement, ils accusent les réaménagements importants de la fin du 19e siècle. Quatre cuves métalliques sont conservées avec leurs rues hydrauliques et les axes qui les reliaient aux moteurs. Certains axes sont visibles sur l'élévation nord-ouest de la souche tandis que des vestiges de meules sont conservés, l'une dans le parement intérieur de la souche, les autres, sur le parapet du pont.
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Murs
- calcaire
- schiste
- tuf
- métal
- pan de bois
- moellon sans chaîne en pierre de taille
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Toitstuile, calcaire en couverture
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Étages2 étages de soubassement, 1 étage carré, étage de comble
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Couvertures
- toit à longs pans
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Escaliers
- escalier intérieur : escalier droit, échelle
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Énergies
- énergie hydraulique
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État de conservationrestauré
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Statut de la propriétépropriété de la commune
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Sites de protectionparc naturel régional
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Protectionsinscrit MH, 2016/08/22
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Précisions sur la protection
soubassement du moulin avec les roues à cuve et leur mécanisme£
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Référence MH
- (c) Ville de Millau
- (c) Inventaire général Région Occitanie
- (c) Ville de Millau
- (c) Inventaire général Région Occitanie
- (c) Ville de Millau
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Documents d'archives
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Frédéric Fiore, "Restauration du pont vieux, Diagnostic et avant-projet sommaire", janvier 2015, 67 pages.
Bibliographie
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Galés (Françoise), "Pont Vieux & moulin ", Focus Ville d'art et d'histoire, Millau, 2017, 12 p.
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Galés (Françoise), Millau au Moyen Age, Collection Patrimoine en Midi-Pyrénées, Ville de Millau et Conseil Régional de Midi-Pyrénées Editions, Millau 2015.